Tous les chapitres de : Chapitre 101 - Chapitre 110

POV de ShirleyJe savais que William appellerait.Quand il l'a fait, j'ai gardé ma réponse simple—je lui ai dit que j'avais besoin de temps pour me concentrer sur l'affaire. Rien de plus.Il n'a pas insisté. Bien sûr qu'il ne l'a pas fait.Une partie de moi s'est sentie soulagée. L'autre… un vide silencieux et douloureux.Mais à mesure que je traversais la maison chaque jour — triant, faisant des dons, nettoyant — j'ai commencé à me sentir plus ancrée. Moins comme une femme perdue, et plus comme une femme qui se reconstruisait.À la fin de la semaine, j'ai de nouveau appelé mon avocate."Je ne veux pas de la maison. Je n'ai pas besoin de pension alimentaire. Je veux juste la garde complète d'Abby," ai-je dit fermement.Il y eut une pause de son côté. Puis :"D'accord, Shirley. Concentrons-nous sur cette stratégie."Je n'ai pas revu Steven avant l'audience au tribunal.Cela faisait des semaines que je n'avais pas reçu de menaces, de textos, ou eu des crises de panique nocturnes. Il ava

POV de ShirleyJ’hésitais.Un instant, j’ai vraiment pensé à m’approcher de William. Lui dire quelque chose. N’importe quoi.Mais avant que je ne prenne une décision, Steven est sorti du tribunal.Ses pas étaient lents et délibérés, comme s’il pensait que c’était son moment. Comme s’il voulait être vu.Il s’est dirigé droit vers moi et Abby."Shirley," dit-il, avec cette voix douce et faussement bienveillante qu’il savait si bien imiter. "Ça fait un moment. Tu t'es bien occupée d'Abby. Je suis vraiment content de le voir. Peu importe ce que décidera le tribunal, j'espère que tu te souviendras que je suis toujours son père. La dernière chose que je veux, c'est faire du mal à notre fille."J'ai failli éclater de rire.Mais au lieu de ça, j’ai serré la main d’Abby un peu plus fort et j'ai gardé la voix calme."Tu n’as pas besoin de dire tout ça. Pas maintenant. On connaît tous les deux la vérité, Steven. Peu importe le jeu que tu joues, ça ne marche plus sur moi. Et je te jure—je ne lais

POV d'Emma"Votre Honneur, tout a été orchestré par Emma. Elle m’a séduit. Elle m'a manipulé pour que je quitte ma famille. Je n'ai autorisé aucune de ses actions. Elle a agi entièrement seule."Je suis restée là, figée, tandis que la voix de Steven résonnait dans la salle d’audience. Son ton était calme, fluide, presque empreint de remords—comme s'il était la véritable victime ici. Comme si j’étais une femme désespérée et vindicative qui avait détruit sa vie parfaite.Son équipe juridique a agi rapidement—présentant des photos soigneusement sélectionnées, des emails sortis de leur contexte, et des journaux d’appels choisis avec soin.Tout était déformé. Tout était… des mensonges.Mon estomac s'est noué.Comment a-t-il pu me faire ça ?Il m’avait dit qu’il m’aimait. Que j'étais la seule à le comprendre. Que son mariage était mort bien avant que j'apparaisse.Il m’a dit qu’il me protégerait.Que ses avocats gagneraient tout pour nous.Et il a gagné.Mais seulement parce que chaque pert

POV de WilliamLes derniers mois avaient été une tempête incessante, érodant l’esprit de Shirley—et le mien aussi. De nombreuses nuits, bien après que le bureau se soit vidé et que les rues de la ville soient devenues silencieuses, je me retrouvais au volant, garé devant l’immeuble de Shirley. La lueur de sa lampe de bureau était le seul signe qu’elle était encore éveillée, qu’elle luttait toujours. Je pouvais la voir à travers la fenêtre : elle était courbée sur une pile de papiers, parfois en se frottant les tempes, parfois caressant les cheveux d'Abby alors que la petite s’endormait près d’elle. Ces moments, distants et silencieux, me remplissaient d’un mélange d’impuissance et d’espoir.Un soir, après une journée épuisante remplie de réunions à n’en plus finir, je suis entré dans le garage souterrain du siège de mon entreprise, mais je ne suis pas sorti immédiatement. J’ai plutôt resté assis dans ma voiture, parcourant les e-mails de l’équipe juridique de Linsen. Leur ton était fr

POV de ShirleyÀ la fin de ma première semaine dans mon nouveau travail, je m'étais déjà bien adaptée à la routine.Le travail était rapide, mais captivant. En tant qu’assistante du directeur général, j'avais accès à de véritables processus décisionnels, aux tendances émergentes du marché et aux conversations qui comptaient. C'était exigeant—parfois, je devais ramener des dossiers à la maison, terminer un rapport après qu'Abby soit allée se coucher—mais ça ne me dérangeait pas. Pour la première fois depuis longtemps, j'avais l'impression de me reconstruire en quelqu'un que je respectais.L'entreprise en elle-même était petite, mais en pleine croissance, l'un des noms les plus prometteurs dans notre secteur. Je pouvais ressentir l’ambition dans l’air—chaque conversation dans les couloirs, chaque réunion, chaque délai portait une sensation de mouvement. Et cette énergie était contagieuse.Kevin, le directeur général, était jeune, intelligent, et charismatique sans effort. Il dirigeait a