Un bonheur silencieux
J'étais mariée à Victor Hérault pendant huit ans.
Il a ramené quatre-vingt-dix-neuf femmes à la maison.
Et ce soir, je regardais la centième. Une fille jeune, arrogante.
Elle m'a jeté un regard provocateur avant de se tourner vers lui :
« Victor, c'est ta femme inutile, celle-là ? »
Il s'est affalé contre le dossier de son fauteuil et a répondu d'un ton paresseux.
« Oui. »
La fille s'est approchée de moi, m'a donné une tape sur la joue et a souri :
« Ce soir, tu vas découvrir ce qu'une vraie femme sait faire ! »
Ce soir-là, j'ai été forcée d'écouter leurs gémissements toute la nuit, dans le salon.
Le lendemain matin, comme si de rien n'était, Victor m'a demandé de préparer le petit déjeuner.
Je l'ai refusé.
Il semblait oublier que notre mariage n'a jamais été d'amour, mais un simple contrat.
Et aujourd'hui, c'était le troisième jour avant la fin de ce contrat.