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Chapitre 6 – L'Inévitable Collision

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-02-25 16:03:39

Isolde Valentyne

Je rentre chez moi. Enfin.

L’appartement est plongé dans l’ombre. Comme moi.

J’enlève mes chaussures, mes bijoux. Je me débarrasse des traces de cette nuit, mais elles sont gravées sous ma peau.

Le miroir du couloir me renvoie mon reflet.

Je m’arrête.

Je ne suis plus la même.

Je devrais appeler Dante. Le rassurer. Lui mentir. Lui dire que tout ça ne signifie rien.

Mais ma main reste suspendue au-dessus de mon téléphone. Parce que ce serait faux.

Et lui aussi mérite la vérité.

Je ferme les yeux, inspirant profondément.

Il faut que je choisisse.

Raphaël m’attire comme une flamme. Brûlante, dangereuse, inévitable.

Dante est mon ancrage. Une tempête qui me ramène toujours à lui.

Mais entre les deux… Je ne sais plus qui je suis.

Alors je me laisse tomber sur mon lit.

Et pour la première fois depuis longtemps, je me sens complètement perdue.

Isolde Valentyne

Le silence de mon appartement est oppressant. Tout semble trop calme après la tempête.

Je devrais me sentir en paix ici. C’est mon refuge. Pourtant, je tourne en rond, incapable de trouver le sommeil.

Les draps sentent encore son parfum. Raphaël.

Je me déteste de le laisser hanter mon espace.

La pluie commence à tomber derrière les vitres. Une pluie fine, froide. Je me lève, traverse la pièce pieds nus. Chaque pas me pèse.

J’ouvre mon armoire, en sors un pull ample. Celui de Dante.

Mes doigts glissent sur le tissu. Il a son odeur.

J’enfouis mon visage dedans.

Je suis un monstre.

Je joue sur deux tableaux, incapable de choisir entre l’homme qui m’aime et celui qui me consume. Entre la sécurité et la folie.

Je devrais appeler Dante. Je devrais lui dire quelque chose, n’importe quoi, pour ne pas le laisser dans l’ignorance.

Mais la culpabilité me cloue sur place.

Je serre le pull contre moi et me laisse tomber sur le lit. Je ferme les yeux.

Mais même dans l’obscurité, je le vois.

Raphaël.

Dante Orsini

La pluie frappe violemment contre la vitre. Je l’écoute sans vraiment l’entendre.

J’attends un message qui ne vient pas.

Isolde est rentrée. Je le sais.

J’ai vu sa lumière s’allumer à travers les rideaux de son appartement. J’aurais pu monter. Je ne l’ai pas fait.

Je voulais voir si elle viendrait à moi d’elle-même.

Mais elle ne l’a pas fait.

Ariane est toujours là. Elle m’observe avec ce regard qui me fait comprendre qu’elle attend le moment où je briserai.

— Tu savais qu’elle ne t’appellerait pas, Dante.

Je bois une gorgée de mon whisky.

— Ferme-la, Ariane.

Elle rit doucement, amusée par ma colère.

— Tu comptes attendre combien de temps avant d’agir ?

Je serre le verre entre mes doigts. Ma patience s’effrite.

Ariane se lève, approche, s’appuie contre mon bureau.

— Tu ne peux pas gagner contre Raphaël en restant dans l’ombre.

Je relève les yeux vers elle. Elle n’a pas tort.

Si je veux la récupérer, je dois frapper.

Frapper fort.

Isolde Valentyne

Le matin arrive trop vite.

Je suis épuisée. Mon esprit est un champ de bataille.

Un café noir. Une tentative désespérée de me réveiller.

Mon téléphone vibre. Je tressaille.

Un message.

Dante.

"Rejoins-moi ce soir."

Aucune question. Aucune explication. Une injonction.

Mon cœur rate un battement. Je sais ce que ça signifie.

Il ne va pas rester passif.

Et je ne sais pas si je suis prête à l’affronter.

Je pourrais ignorer son message. Laisser passer la tempête. Mais je lui dois ça.

Alors je tape trois lettres.

"D’accord."

Dante Orsini

Elle a accepté.

Un soulagement amer me traverse.

Je ne suis pas dupe. Elle vient par devoir. Pas par envie. Pas comme elle va chez lui.

Mais ce soir, je vais lui rappeler ce que nous sommes.

Ce que nous avons toujours été.

Isolde Valentyne

La soirée est déjà bien entamée quand j’arrive.

Le club est bondé. Une ambiance électrique flotte dans l’air.

Je cherche Dante. Je le trouve immédiatement.

Il est assis dans un coin VIP, un verre à la main. Mais ce n’est pas lui qui me glace le sang.

C’est Raphaël.

Il est là. Avec lui.

Leurs regards sont posés sur moi.

Et je comprends.

Ils m’attendaient.

Mon souffle se bloque. C’est un duel silencieux.

Dante se lève le premier. Il avance vers moi, sûr de lui. Un prédateur dans son élément.

Raphaël, lui, reste assis. Immobile. Mais son regard me brûle.

Dante s’arrête à un pas de moi. Il prend mon menton entre ses doigts, me force à le regarder.

— Choisis, Isolde.

Mon cœur cogne contre ma poitrine.

Je ne peux pas.

Mais ce soir, je vais devoir.

Isolde Valentyne

Je suis figée. Comme prise au piège entre deux tempêtes.

Dante me tient le menton, m’obligeant à le regarder. Son regard est un brasier. Derrière lui, je sens la présence de Raphaël, immobile mais brûlante, comme une menace silencieuse.

Je voudrais reculer. M’enfuir. Mais mes jambes refusent de bouger.

Dante serre légèrement ses doigts sur ma peau.

— Choisis, Isolde.

Ma gorge se noue. C’est impossible.

Ils n’ont rien en commun et pourtant, ils se détestent avec la même intensité.

Dante est ma force, mon ancrage. Celui qui m’a toujours protégée.

Raphaël est ma chute, mon vertige. Celui qui me consume.

Et ce soir, ils me demandent de trancher.

Je dégage doucement mon visage de la prise de Dante. Je prends une inspiration.

— Je ne suis pas un trophée.

Ma voix est basse mais tranchante.

Dante ne cille pas. Il savait que je dirais ça.

Raphaël, lui, esquisse un sourire en coin. Comme si tout ceci l’amusait.

— Intéressant.

Il se lève enfin, avance lentement vers nous. Son ombre semble s’étendre sur le sol.

— Elle ne choisira pas, Dante.

Il se place à mes côtés. Ses doigts frôlent ma hanche. Une caresse à peine perceptible, mais qui électrise chaque nerf de mon corps.

— Parce qu’elle nous veut tous les deux.

Dante grogne. Sa mâchoire se serre.

— Ne parle pas pour elle.

Je sens la colère vibrer dans sa voix. Une colère froide.

Mais Raphaël n’est pas impressionné.

— Alors qu’elle le dise.

Il tourne la tête vers moi. Son regard m’emprisonne.

— Dis-le, Isolde.

Ils veulent des mots. Mais moi, je n’ai plus rien à dire.

Alors, sans un mot, je me détourne.

Je traverse la salle sans me retourner.

Les murmures me suivent. Les regards aussi.

Mais je n’ai qu’une seule pensée en tête :

Je suis en train de les perdre tous les deux.

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