Novel-novel oleh Marina Prieur

Haruka étouffa un ricanement, baissant la tête, secouée d’un bref tremblement d’épaules. Il tourna la tête vers Tsaïko avec un regard amusé et narquois, presque fraternel. - Ça vient du sang, visiblement. Même ton môme est un critique gastronomique. Tetsu riait à gorge déployée, appuyé contre un arbre comme s’il allait s’effondrer. - Je suis plié ! Elijah, t’as pas idée à quel point tu viens de sauver ma soirée ! Haruka, de son côté, leva les mains, faussement solennel. - Je propose qu’à l’avenir, on me laisse la cuisine et qu’on te confie plutôt la vaisselle, Tsaïko. Histoire de préserver l’espèce humaine. Il jeta un regard malicieux au père un peu plus loin, le défiant d’un sourire en coin. - Allez, approche. Le petit a encore de quoi remplir deux estomacs, et je parie qu’il va pas dire non à une autre brochette... surtout si c’est pas toi qui l’as faite.

Le crépitement du feu dansait dans l’air comme une douce mélodie nocturne. Haruka, accroupi près du foyer, retournait les morceaux de viande lentement, laissant la graisse fondre et chanter sur les braises. Le parfum fumé et savoureux se répandait dans l’air, se mêlant à l’odeur apaisante du bois brûlé. L’enfant roulé dans un pan du manteau de son père commença à bouger doucement, lové contre la pierre tiède près du feu. Un œil s’entrouvrit, puis l’autre, encore à moitié dans le monde des rêves. Elijah leva légèrement la tête, ses cheveux en bataille, l’air groggy mais intrigué par ce fumet irrésistible qui chatouillait son nez. Haruka, toujours silencieux, jeta un bref regard dans sa direction sans interrompre sa tâche. Il savait que le petit allait finir par se lever… ou par se traîner en boule jusqu’à lui, comme un félin encore à moitié sauvage. Sans un mot

Tetsu. Vivant. Haruka, malgré son sang-froid légendaire, sentit sa gorge se serrer. C’était irréel. Une présence qu’il avait enterrée avec les souvenirs d’un autre temps. Un frère d’arme, un rival loyal, un ami… disparu. Tsaïko, quant à lui, fut pris d’un vertige qu’il n’aurait jamais cru ressentir un jour. Ce frère… Celui qu’il avait vu mourir sous ses yeux, qu’il avait lui-même condamné par erreur, par orgueil, par peur. Ce frère était là, debout, blessé mais vivant, et il lui tendait la main. - Ne te pose pas trop de questions pour le moment, mon frère. Nous en parlerons plus tard. Cette phrase… Ce ton. Toujours le même. Une ironie douce dans la voix, une sagesse portée par le poids des années, et un amour fraternel qu’aucune trahison n’avait totalement consumé. Elijah était accroché à son oncle comme à u

Le silence était devenu cendre. Le sol n’avait pas encore cessé de vibrer sous l’onde de choc que les Vaillants, balayés par une puissance qui les dépassait, gisaient au sol, hagards, le souffle coupé. Certains avaient été projetés sur plusieurs mètres, d’autres creusés dans la terre comme s’ils y cherchaient refuge. Il n’avait pas levé la main. Il n’avait pas bougé d’un pouce. Il avait juste parlé. Haruka, figé, sentit un frisson dans son dos. Ce n’était pas de la peur. C’était un souvenir. Une présence familière et pourtant… impossible. Tsaïko, quant à lui, ne disait rien. Ses yeux ne lâchaient pas la silhouette. Ce manteau, ce port, cette voix… Cette aura. Il le reconnaissait. Et cette reconnaissance soulevait une tempête en lui. L’homme avait tiré une dernière bouffée de

À l’aube... Le ciel commençait à rosir à peine. Elijah était toujours profondément endormi dans les bras de Tsaïko. Enveloppé dans le manteau noir, il avait l’air minuscule malgré sa grande taille pour son âge. Haruka ouvrait la marche, attentif, la main sur la garde de son sabre. Ils avançaient prudemment à travers une plaine brumeuse, un silence pesant flottant dans l’air. Et puis... des silhouettes. Trois. Puis cinq. Huit. Une escouade de Vaillants. Ils les attendaient, le sourire carnassier aux lèvres, l’air arrogant. Ils n’étaient pas les plus redoutables... mais suffisamment puissants pour être dangereux. Haruka s’arrêta net. Tsaïko déposa doucement Elijah derrière lui, sans le réveiller. Le chef de l’escouade s’avança, un

Le feu crépitait doucement au bord de l’eau, projetant des ombres vacillantes sur les visages. Haruka s’était éloigné, volontairement, laissant le père et le fils partager un instant rare, précieux, intime. Tsaïko observait l’enfant assis près de lui. Elijah fixait les flammes avec la même intensité que lui-même, des années plus tôt. Et pourtant, le contraste était frappant. Elijah souriait. Un sourire franc, libre, inébranlable. Il avait hérité du regard de sa mère, mais l’éclat joueur et sincère… c’était celui de Tetsu. Tsaïko serra doucement les mâchoires en silence. C’était indéniable. Son frère avait élevé cet enfant avec sagesse et malice. - T’en fais une tête, papa. Tsaïko tourna lentement les yeux vers lui. - T’es pas obligé de parler si t’en