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Cela faisait maintenant plusieurs jours que le téléphone de Belvida Morel restait désespérément muet.Depuis que Stéphane avait quitté leur domicile sous prétexte d’une mission temporaire de conseil, elle savait qu’il ne serait pas totalement absent. Il lui avait promis de lui écrire de temps en temps, de brefs messages codés, juste pour qu’elle ne s’inquiète pas. Rien de précis, rien de compromettant. Une simple phrase comme « Tout est calme ici, j’espère que tu vas bien. » suffisait à la rassurer, car elle lisait entre les lignes, comme ils l’avaient toujours fait.Mais cette fois, rien.Pas un mot depuis plus de quarante-huit heures. Et c’était inhabituel, terriblement inhabituel.Belvida n’avait jamais été informée des détails de cette mission. Tout était classé, verrouillé. Même les visages familiers au sein de l’unité évitaient soigneusement d’entrer en contact avec elle. Comme si elle était redevenue une étrangère.Ass

La salle de crise mobile, plongée dans une semi-pénombre, vibrait d’un calme pesant. Les regards étaient tournés vers Stéphane, qui venait de terminer son rapport en visioconférence avec le ministère. Le compte à rebours affichait : 5h43 avant l’ultimatum.Marcelo, toujours en combinaison tactique, réapparut dans le fourgon, l’expression dure. Il venait de boucler le périmètre de sécurité avec son équipe, mais son inquiétude était palpable.—Ils savent qui tu es, murmura-t-il à Stéphane. Ce n’est pas un hasard s’ils te veulent. Ils te connaissent et ils pensent que tu vaux l’échange.Stéphane hocha lentement la tête. Son regard restait rivé sur la carte satellite du complexe où Mania et son équipe étaient détenus. Aucun mouvement détecté depuis l’ultimatum. Un silence trop parfait.—On ne va pas négocier, dit Marcelo. On ne livre pas un homme comme toi, tu le sais.—Et pourtant, dit calmement Stéphane, si je suis leur seule

Le QG de l’unité s’était mué en un véritable centre nerveux, vibrant d’une tension maîtrisée. Chacun savait ce qu’il avait à faire, mais tous attendaient la validation finale d’un seul homme : le commandant Stéphane Morel.Silencieux, en retrait, mais terriblement présent, Stéphane scrutait les écrans géants, les schémas tactiques projetés, les flux d’informations en direct. Son regard, affûté comme une lame, captait le moindre détail. Il n’était pas officiellement de retour dans l’unité. Pas encore. Mais sa seule présence suffisait à remettre tout le monde dans un état d’alerte quasi militaire.—L’objectif est clair, lança-t-il d’une voix calme. On infiltre, on collecte, on ressort. Pas d’improvisation. Et surtout, zéro visibilité pour le public. Cette mission reste enterrée sous dix niveaux de confidentialité.Marcelo, bras croisés à ses côtés, acquiesça.—L’équipe Delta est déjà en route. On attend ton feu vert pour les phases deux et trois.Stéphane hocha légèrement la tête.—O

Belvida observait Stéphane en silence, le vent du soir jouant doucement avec ses cheveux. Ils étaient assis sur le banc de leur jardin, là où tout avait commencé. Là où l’amour interdit avait fleuri, fragile et fort à la fois. Ce même endroit qui, aujourd’hui encore, était le théâtre silencieux de décisions aux répercussions immenses.—Marcelo t’a vraiment demandé ça ? murmura-t-elle.Stéphane hocha lentement la tête, les yeux fixés sur l’horizon.—Il ne s’agit pas d’un retour officiel. Je veux juste rester au commande entant que leur œil extérieur, leur conseiller spécialement sur cette opération avec toute discrétion.Belvida soupira, baissant le regard.—Et toi, tu as dit oui.Il hésita un instant, puis répondit doucement :—C’est une mission sensible. Le ministère est impliqué directement. Et Marcelo a besoin de moi. Pas sur le terrain, pas en opération… mais pour les analyses, les profils psychologiques, les stratégies à long terme. Ce que je faisais avant… en plus discre

À plusieurs kilomètres de là, Stéphane était assis dans le jardin paisible de sa villa, une tasse de café à la main. Le soleil du matin réchauffait doucement la terrasse. Il venait tout juste de lire le rapport envoyé par Marcelo. Belvida sortit de la maison, un sourire doux sur le visage. — Encore dans tes pensées ? demanda-t-elle en s’asseyant à ses côtés. — Je viens de lire le rapport que Marcelo m’a envoyé, répondit-il, songeur. — C’était grave ? — Ils ont neutralisé deux grosses menaces. Mais ce qui me dérange, c’est qu’ils aient été aussi proches. Et que je n’en aie rien su avant la fin. Belvida posa sa main sur la sienne. — Marcelo a sans doute voulu t’épargner un stress inutile. Tu n’es plus officiellement en activité, Stéphane. Mais tu restes une légende vivante pour eux. Ils savent que tu veilles. Il esquissa un sourire. — Je suppose. Mais ce genre de silence, je ne suis pas sûr de pouvoir m’y habituer. Il ferma les yeux un instant, écoutant le c

Le soleil filtrait doucement à travers les rideaux de la chambre, caressant le visage serein de Belvida. À six mois de grossesse, elle rayonnait d’une force tranquille, malgré les précautions accrues prises autour d’elle. Stéphane, toujours attentif, était à ses côtés lorsqu’on frappa doucement à la porte.—C’est nous, annonça une voix familière.La porte s’ouvrit sur Mariette, souriante, suivie d’une femme élégante à la démarche calme et assurée. Ses yeux clairs trahissaient une expérience rassurante.—Voici le docteur Élise Lambert, dit Mariette avec chaleur. C’est elle qui prendra le relais pour les consultations médicales de routine.—Enchantée, répondit Élise en tendant la main à Belvida. J’ai été informée de votre dossier par Léa. Vous êtes entre de bonnes mains.Belvida lui sourit, confiante, tandis que Stéphane observait la scène avec bienveillance.—Merci d’être venue, docteur. Je suis soulagée que Mariette soit encore à mes côtés.—Et je le resterai, affirma Mariette en