Belvida Calderón étouffe dans une cage dorée. Chaque jour ressemble à un autre, chaque sourire qu'on lui impose creuse un peu plus le vide en elle. On l'admire, on l'envie... mais personne ne l'écoute. Pas vraiment. Puis il y a eu ce regard. Celui de Stéphane. Un gardien sans importance aux yeux du monde, mais dont les yeux ont percé les murs qu'elle pensait infranchissables. Un seul instant a suffi pour faire trembler tout ce qu'elle croyait immuable. Depuis, quelque chose gronde en elle. Un désir de vivre autrement. D'aimer sans permission. De fuir, peut-être. De tout perdre, sûrement. Mais pour enfin devenir elle-même.
Lihat lebih banyakLe jour se levait lentement sur le domaine Calderón, une vaste propriété située dans une région discrète et tranquille, loin de l'agitation du monde extérieur. Les premiers rayons de soleil perçaient les rideaux lourds de la chambre de Belvida, une lumière douce mais résolue qui faisait briller le mobilier en bois sombre et les tapis anciens. Ici, tout respirait le confort, la perfection, et pourtant, il y avait cette sensation, persistante, de vide.
Belvida se réveilla dans un silence absolu. La chambre était vaste, son lit immense, mais malgré l’espace, elle se sentait toujours un peu étouffée. Elle se leva, ses pieds effleurant à peine le sol. Chaque objet autour d’elle semblait appartenir à un autre monde, celui qu’elle n’avait jamais choisi mais qu’on lui avait imposé. Elle passa ses doigts dans ses cheveux, encore en bataille de la nuit. Le miroir au-dessus de la coiffeuse la renvoya à une image bien connue : celle d’une jeune femme aux traits parfaits, d’une beauté froide et figée. Une image façonnée pour la rendre inaccessible, pour la faire briller sans qu’elle n’ait jamais à demander quoi que ce soit. Mais malgré cette perfection extérieure, elle se sentait irrémédiablement seule. Un coup léger frappé à la porte la fit sortir de ses pensées. — Mademoiselle Belvida ? C’est moi, Alice. Puis-je entrer ? — Oui, entre, répondit-elle, sans même chercher à dissimuler l’étrange mélancolie dans sa voix. Alice, sa gouvernante, entra dans la pièce avec un sourire chaleureux, un plateau en argent à la main. — J’ai préparé votre petit-déjeuner, comme d'habitude, dit Alice, en déposant le plateau sur la table de nuit. Thé, fruits frais, et des viennoiseries. Vous avez passé une bonne nuit ? — Oui, répondit Belvida d’une voix distante. Une nuit comme les autres. Alice s’efforça de maintenir une conversation légère, mais Belvida ne l’écoutait que distraitement. Elle leva les yeux par la fenêtre, observant la lueur du matin qui éclairait le vaste jardin. Les allées étaient impeccablement entretenues, les pelouses verdoyantes, mais tout semblait figé dans une perfection trop calculée. — Ce soir, il y a encore ce gala ( Repas organisé pour un évènement spécial), n’est-ce pas ? demanda Alice, presque hésitante. Belvida ne répondit pas immédiatement. Elle n'avait aucune envie de parler des événements mondains auxquels elle devait participer. Ce monde de conversations superficielles, de sourires forcés, de regards intéressés, était devenu une prison invisible. Elle se leva, s'étira, et se dirigea vers la porte. — Je vais marcher un peu dans le jardin. J’en ai besoin. — Soyez prudente, mademoiselle. Le soleil est encore un peu fort. Belvida ne répondit rien, mais son regard se fit plus dur. Ce jardin, soigneusement agencé, représentait tout ce qui la retenait ici : un lieu parfaitement décoré, mais sans âme. Elle avait le sentiment d’être un oiseau en cage, toujours observée, toujours jugée. Mais cette fois, elle avait besoin de respirer autre part. Elle sortit, fermant la porte derrière elle sans un bruit. Le jardin était aussi magnifique que chaque autre partie de la villa, mais aujourd’hui, rien n’y semblait naturel. Les sculptures en pierre, les haies taillées avec précision, les fontaines en marbre brillant. Tout avait été pensé pour séduire, pour impressionner, mais aucune de ces choses ne l'intéressait. Elle chercha une échappatoire dans les allées, se dirigeant vers un coin du jardin qu’elle n’avait pas exploré depuis longtemps. C'est là, au bout du jardin, près de la grille secondaire, qu’elle le vit. Un homme en uniforme, son regard concentré sur quelque chose dans ses mains. Il manipulait les barres de fer du portail avec une telle aisance, un calme absolu, comme s’il était le maître de cet endroit, non un simple employé. Ses gestes étaient lents, mesurés, mais remplis d’une énergie tranquille, presque apaisante. Belvida s’arrêta, ne sachant pas pourquoi. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait un employé du domaine. Mais cet homme-là était différent. Il ne semblait pas faire attention à elle, ni même à son existence. Il était là, mais il n’était pas prisonnier de ce monde comme tous les autres. Il appartenait à un autre rythme, un autre temps. Leurs regards se croisèrent. Belvida sentit un frisson courir le long de sa colonne vertébrale. Ce n’était pas un regard intéressé, ce n’était pas le regard des domestiques qui la fixaient toujours avec respect ou crainte. Non, ce regard était profond, presque sans jugement, comme s’il la voyait telle qu’elle était vraiment, au-delà de son nom, de son apparence. Comme s’il la voyait sans la connaître. Elle détourna les yeux rapidement, le cœur battant un peu plus fort. Il n’avait rien fait. Il ne l’avait même pas saluée. Et pourtant, quelque chose en lui, quelque chose dans cette rencontre fugace, l’avait marquée. Il ne la regardait pas comme une reine de pacotille. Il la voyait, simplement. --- Lorsqu’elle retourna à l’intérieur, son esprit était encore occupé par ce regard. Elle monta dans sa chambre, mais n’eut pas le courage de se replonger dans les préparatifs du gala. Elle n’avait aucune envie de continuer à jouer ce rôle. Mais elle savait qu’elle le ferait, comme toujours. Elle le ferait, parce que c’était ce qu’on attendait d’elle. Plus tard, en attendant sa mère, Belvida se trouva devant le miroir. Elle se regarda une nouvelle fois, cette fois-ci sans rien faire. Sans sourire, sans s’imposer. Juste… être. Puis sa mère entra, toute de noir vêtue, ses lèvres peintes d’un rouge éclatant. Elle se posa devant Belvida, la détaillant avec un regard expert. — Alors, ma chérie, es-tu prête pour la soirée ? Tu sais combien cette réception est importante pour notre image. Pour ta future place dans ce monde. Belvida se tourna vers elle, un sourire éphémère flottant sur ses lèvres. — Bien sûr, maman. Je suis toujours prête. Mais, en elle, un souffle nouveau avait com mencé à naître. Un souffle qu’elle ne pourrait plus ignorer.Quelques semaines s’étaient écoulées dans la forteresse entourée de pins et protégée par les meilleurs dispositifs de sécurité, qui offrait une paix précieuse que Stéphane et Belvida n’avaient pas connue depuis longtemps.La vie y coulait lentement, rythmée par les balades matinales, les petits-déjeuners en terrasse, et les longues soirées passées à lire ou discuter au coin du feu. Belvida, dont le ventre s’était encore arrondi, rayonnait dans cette atmosphère apaisée. Stéphane, attentif et doux, se montrait plus présent que jamais. Il avait troqué les armes et les urgences contre les soins, les mots tendres, et les repas faits maison.Mais un matin, alors que le soleil se levait à peine sur la cime des arbres, un cri retentit depuis la chambre principale.—« Stéphane ! »Il bondit du lit, le cœur battant. Belvida, penchée contre le mur, respirait fort. Les contractions étaient revenues et cette fois, elles étaient régulières. Trop régu
Le soleil caressait doucement l’asphalte de l’aéroport privé où le jet les attendait, prêt à les emmener vers une nouvelle vie. Stéphane et Belvida avaient passé la nuit précédente à leur manoir, rangé ce qui devait l’être, confié le reste à des mains sûres, puis avaient fermé les portes sans se retourner. L’heure n’était plus aux regrets. C’était un nouveau départ.Rodrigo avait mis à leur disposition un jet privé, équipé de tout le confort possible, et surtout d’une destination bien précise : une somptueuse forteresse sécurisée dans les montagnes californiennes, construite depuis quelques mois dans la plus grande discrétion. Une retraite dorée, loin du tumulte, mais protégée par les plus hauts standards technologiques. C’était sa façon à lui de veiller sur sa fille à distance.Le vol s’annonçait long mais tranquille. Belvida, installée confortablement sur les sièges moelleux de l’appareil, ferma les yeux, laissant son époux gérer les derniers détails du plan
La soirée s’annonçait sereine, presque parfaite, alors que Stéphane et Belvida prenaient la route pour rendre visite à ses beaux-parents. Le trajet avait été calme, sans urgence, un moment rare où ils pouvaient simplement profiter de leur compagnie mutuelle après des mois de stress. Quand ils arrivèrent à la grande demeure de Rodrigo et Blandine, le contraste avec leur récente réalité frappait. Ici, tout semblait tranquille, intemporel, presque comme un havre de paix.Blandine les accueillit avec un sourire chaleureux, presque soulagée de les voir en sécurité après toute cette période d’incertitude. Elle prit Belvida sous son aile, l’emmenant dans une pièce tranquille de la maison pour discuter entre femmes. Pendant que les deux femmes partageaient un moment de complicité, parlant de tout et de rien, Stéphane et Rodrigo se dirigèrent vers le salon, où un verre de whisky les attendait, posé sur une petite table en bois sombre.Rodrigo, avec son caractère solide
Après des heures d’intense tension et de décisions critiques, Stéphane ferma doucement la porte de la salle de commandement derrière lui. L’atmosphère lourde de la guerre froide venait de céder place à un silence presque réconfortant dans les couloirs du QG.Il marcha d’un pas plus lent, presque prudent, comme s’il ne voulait pas troubler la paix retrouvée. Lorsqu’il poussa la porte de l’infirmerie, la lumière tamisée baignait la pièce d’une chaleur douce.Belvida était allongée sur le lit, adossée à un oreiller, un plaid léger couvrant son ventre arrondi. Ses yeux se levèrent aussitôt vers lui, remplis de soulagement.—« Tu es là… » souffla-t-elle, un sourire apaisé au coin des lèvres.—« Je suis là, mon amour. Et cette fois, pour de bon. »Il s’approcha sans dire un mot de plus, prit doucement sa main entre les siennes, puis s’agenouilla à son chevet. Ils restèrent ainsi un moment, sans avoir besoin de parler. Le sile
La grande horloge murale de la salle de commandement affichait 18 :00 précises. Le silence pesant qui avait régné pendant les minutes précédentes fut soudain brisé par une voix ferme et déterminée :—« C’est l’heure. Déploiement immédiat. Opération Zeta-47-B, lancement autorisé. »À bord de l’unité tactique Alpha 1, Stéphane referma sa combinaison pare-balles, l’œil déterminé. Il hocha la tête, comme s’il s’y attendait. Autour de lui, les membres de l’unité finalisaient les derniers préparatifs. L’hélicoptère vrombissait au-dessus du périmètre de la zone Zeta-47-B, balayée par les projecteurs thermiques et les drones de surveillance.Le site Zeta-47-B, caché dans une ancienne base logistique abandonnée à la lisière nord de la forêt de Mavou-Tsinga, venait d’être repéré grâce aux indications précises de Kaël. Protégé par un système de sécurité autonome et partiellement souterrain, l’endroit avait été bâti pour dissimuler une technologie sensible à l
Salle de commandement – QG de l’unité spéciale La porte blindée s’ouvrit en coulissant lentement. Stéphane entra, le visage tendu mais maîtrisé. Ses traits portaient encore les marques de l’émotion qu’il venait de vivre auprès de Belvida. Mais dans ses yeux, une lueur s’était rallumée : celle du soldat, du stratège, de l’homme de terrain. Marcelo l’accueillit d’un bref signe de tête. — « Comment va-t-elle ? » demanda-t-il, tout en désignant du menton l’écran central. — « Stable. Les contractions sont sous contrôle. Elle est entre de bonnes mains. » répondit Stéphane en s’approchant de la table tactique. « Maintenant Zeta-47-B. » Le silence dans la pièce était chargé de tension. Toutes les unités étaient en position d’alerte. Sur les écrans géants, des vues satellitaires montraient une zone montagneuse isolée, dense en végétation et protégée par une ancienne base souterraine désaffectée depuis des an
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