Après ce soir-là, un jour où je rentrais de mes promenades, ma mère m’avait accueilli avec mes valises et mon billet d’avion. C’était le jour J. Je sentais mon cœur battre la chamade dans ma poitrine, comme si il voulait s’échapper de mon corps. Je respirais difficilement, comme si l’air était devenu trop lourd à supporter.
- DILANE : Alors c'est...
- MAMAN : Le vol est seulement prévu pour demain mon ange, mais monte déjà dans ta chambre voir ce que tu pourrais encore prendre.
Je voyais dans le regard de ma mère une énorme tristesse qu'elle essayait tant bien que mal de dissimuler derrière des sourires. Alors, je ne voulu pas davantage compliquer les choses.
- DILANE : D'accord maman, je vais monter et regarder s'il y a quelque chose que tu n'as pas oublié de mettre.
Alors que je la dépassais pour me diriger vers les escaliers et monter jusqu'à ma chambre, elle m'interpelle encore.
- MAMAN : Dilane ?
Sans répondre, il s'arrête et se retourne pour regarder sa mère.
- MAMAN : Est-ce que... Qu'aimerais-tu que je te cuisine ce soir ? Dit-elle avec un sourire qui ne masque pas assez sa tristesse.
A ce moment je regardais ma mère, les yeux remplis de tritesse. Je m'étais alors rapproché d'elle et je l'avais serré dans mes bras.
- DILANE : Tout ira bien maman, ne te fais pas de soucis pour moi, si vous m'envoyer là-bas c'esqst forcement parce que j'y serai bien. Papa compte sur toi. Et moi je compte sur vous pour vous sortir de là et venir me chercher.
Pendant que je lui parlais, des larmes qu'elle coulaient le long de ses joues. Elle essuie ses larmes et me caresse le visage de ses deux mains.
- DILANE : J'aimerais manger du blanc de poulet à la crème
- MAMAN : D'accord, je vais à la cuisine tout de suite.
Je me sépare alors de ma mère pour monter dans ma chambre.
J'étais à la veille ou bien alors à quelques heures de mon vol pour le Cameroun, je n''avais pas encore revu mon père et je pensais à lui.
Et pendant que j’étais là en train de préparer mes dernières choses lorsqu’il entra. Il sentait l’odeur de son après-rasage, une odeur fraîche et masculine. Il se tenait debout, dans sa posture droite et il me regardait avec des yeux tristes.
- DILANE : Ah ! Papa, j’ai failli croire que je partirais sans te parler.
- PAPA : Ah bon ! Dans ce cas, je suis content de t’avoir déçu.
Il s'était alors rapproché pour me prendre dans ses bras, il me serra très fort, comme s’il voulait me retenir.
- DILANE : Tu es en train de vouloir m'étrangler ?
Dit-il sur un ton comique.
- PAPA : Ahaha ! désolé fiston. Appelle-moi si un jour tu rencontres des soucis là-bas. Je suis fier de toi fiston… Je veux dire de ta compréhension.
Il a posé sa main sur ma tête et est sorti de ma chambre. Pas besoin de vous dire à quel point il était triste. Je pense que ce qui l’affectait le plus c’était de devoir m’envoyer loin d’eux, car il n’envisageait aucune autre solution et voulait m’éloigner de tout ça.
Le vol était prévu pour 22 h le lendemain. C’est alors ma mère qui était venue me chercher dans ma chambre, a pris le reste mes effet et les a mises à l’arrière de son véhicule, celui de mon père ayant déjà été saisi. Nous avons roulé jusqu’à l’aéroport et ma mère est restée avec moi jusqu’à ce qu’on commence à embarquer. L’aéroport était bruyant et animé, avec des gens qui couraient dans tous les sens. J’entendais les annonces des vols et les bruits des avions qui décollaient et atterrissaient. Jusqu'à ce que cce fut mon tour d'embarqué.
Je me suis levé, prêt à partir, et ma mère m’a dit ses derniers mots avant que l’on ne se sépare.
- MAMA : Prends soin de toi, mon grand garçon. Et n’oublie pas ce que je t’ai dit… Fais attention à toi là-bas, où tu es en train de partir là, la nature ne dort pas. D’accord ?
- DILANE : Oui oui, maman… Je ferai attention à moi et à toutes les autres parties de mon corps. Il faut que j’y aille maintenant, l’avion ne va pas m’attendre… Sauf si…
- MAMA : Non ! Vas-y… Vas-y mon cœur. Dit-elle en essuyant les larmes qui ne cessaient de couler de ses yeux.
Je me suis retourné pour la regarder une dernière fois, et je l’ai vue qui me faisait un signe de la main. Je lui ai répondu de la même façon, et je me suis dirigé vers l’avion.
Je m’apprête à embarquer dans l’avion, et peu à peu en me retournant, je peux apercevoir sa silhouette disparaître entre les différents mouvement des personnes dans l'aeroport au fur et à mesure que je m’éloigne.
À la fin, je finis par verser quelques larmes… Je n’arrivais toujours pas à croire que j’étais en train de quitter mes parents, ceux avec qui j’avais toujours vécu. Pour moi, c’était juste trop tôt.
Dans l’avion, après le décollage, je n’ai pas tardé à m’endormir, entre les reveils pour aller me soulager et pour manger sans avoir d’escale, ce fût la voix d’une hôtesse qui me réveilla.
- HÔTESSE DE L’AIR : Monsieur, veuillez attacher votre ceinture, nous allons bientôt atterrir.
Les minutes qui ont suivi, l’avion atterrissait et une fois encore la voix de l’hôtesse de l’air.
Chers passagers, bienvenue au Cameroun. Nous sommes à l’aéroport international de Douala, il est 9 h 43, la température extérieure est de 30°. La compagnie de transport aérien Line’Up AirWay vous remercie pour votre fidélité et à bientôt.
Finalement, tout ce qui venait de se passer m'avait également un peu secoué.Une fois dans ma voiture, je mets un moment avant de démarrer. Toujours sous le choc de ce qui veniat de se passer. De tout ce que j'avais pu prévoir, ce scénario en était loin. Un dernier coup d'oeil vers la porte d'E-Manuella puis je demarre.Pendant que je suis au volant, je repense à ce qu'elle m'a dit : « Plusieurs fois, j'ai rêvé être dans l'eau en train de me faire attaquer, ou me noyer ».Soudain, je senti l'air devenir glacial. De la condensation se forma sur les vitres, alors qu'à l'extérieur il faisait chaud. Je vis des gouttes apparaître sur le tableau de bord. Dans le rétroviseur, j'ai cru voir quelqu'un assis derrière. Tout ça n'était pas normale. Et puis je sentis une présence. J'ai à peine le temps de me concentrer dessus que de l'eau commence à s'infiltrer dans ma voiture et je n'y comprends rien jusqu'à ce que dans un coup d'oeil sur le rétroviseur, je la vois assise à l'arrière de la voit
Lorsque j'arrivais, je trouvai la porte de son appartement qui était grande ouverte, alors j’entrai sans frapper. E-Manuella était assise sur le canapé, les yeux rougis par les larmes, le regard perdu dans le vide. Elle me vit, mais ne dit rien. Pas un mot. Elle se contenta de me regarder, comme si j’étais un mirage, une apparition qu’elle ne parvenait pas à croire réelle. E-Manuella sombrait dans une terrible dépression, et je savais que je n’avais plus d’autre choix que de lui dire toute la vérité maintenant. Je m’assis à côté d’elle, et au même moment, elle murmura : - E-MANUELLA : Pourquoi tu m’as évitée pendant des jours de cette façon ? Pourquoi tu me fais ça ? Sa voix était faible, brisée, comme si chaque mot lui coûtait un effort surhumain. Je pris une profonde inspiration, sachant que ce que j’allais dire allait tout changer. - DILANE : E-Ma, il y a quelque chose que tu dois savoir. Quelque chose que j’aurais dû te dire depuis longtemps. Et je me mis à lui raconte
Dès le lendemain de ce jour, ma décision était prise. Toute la nuit E-Manuella avait essayé de me joindre. Au fond de moi, j'espérais que la distance la protégerait de Kaï-Lani. Loin d'imaginer que je la ferai vivre un enfer emotionnelLes premiers jours furent les plus durs. Mon téléphone vibrait sans cesse, des notifications de messages et d’appels manqués d’E-Manuella s’accumulant sur l’écran. Chaque vibration me tirait le cœur, mais je résistai à l’envie de répondre. Je savais que si je lui parlais, je ne pourrais pas lui expliquer la vérité sans qu'elle n'est peur de moi. Un soir, en rentrant du travail, je trouvai un mot glissé sous le portail de la maison. Je pensais pourtant que c'était une facture d'électrité ou peut être d'eau mais ce n'était pas le cas. C'était un mot d'E-Manuella :« Dilane, je ne comprends pas ce qui se passe. S’il te plaît, appelle-moi. Je t’aime. – E-Ma »Je froissai le mot et le jetai dans la co
Après que l’eau se soit complètement retirée, je retournai auprès d’E-Manuella, toujours inconsciente. Je ne savais toujours pas quoi faire. Pendant plusieurs minutes, je tins son corps inanimé entre mes bras, espérant un miracle, un signe, n’importe quoi. Et soudain, elle revint à elle. Elle se mit à tousser violemment, puis à vomir de l’eau. Ce n’était pas de l’eau ordinaire, mais de l’eau de l'océan, salée et froide. Elle en vomit des litres et des litres, comme si elle avait avalé l’océan tout entier. Les secondes qui suivirent, elle reprit conscience, haletante, les yeux écarquillés. - E-MANUELLA : Dilane ? Oulalarrrr ! C’est toi qui as versé l’eau ici partout ?! Orrrrh, pourquoi tu aimes me faire travailler comme ça ?! Je suis très fatiguée. Elle ne semblait même pas se souvenir de la soirée que nous avions passée ensemble. Elle était confuse, épuisée, et voulait juste dormir. - DILANE : Ne t’inquiète pas, je vais tout nettoyer. Puisqu’elle était à même le sol, je la p
Depuis le jour où j’avais soigné E-Manuella, notre relation avait déjà duré neuf bons mois. Neuf mois de bonheur, de rires, de complicité, et même de projets d’avenir. Nous envisagions déjà de vivre ensemble dans une même maison, de construire quelque chose de solide et de durable. Tout se passait extrêmement bien dans ma vie. Au boulot, j’avais même obtenu un véhicule de service, et chaque jour semblait apporter son lot de petites victoires. Sauf qu’un soir, tout allait tragiquement basculer. C’était le jour de son anniversaire, et nous avions décidé de sortir, rien que tous les deux. La soirée fut bien sûr magnifique, remplie de rires, de regards complices et de moments doux. E-Manuella rayonnait, et à un moment, elle m’avait soufflé à l’oreille que cette nuit allait &ecir
Sa question me pris un peu au dépourvu. Je ne savais pas si je devais lui dire la vérité, ou bien lui mentir. Je pris quelques secondes à réfléchir le regard vers l'océan pour fuir le sien. Puis dans un soupir je lui répondis.- DILANE : C’est compliqué un peu, E-Ma. J’ai vécu ici quelsques années seulement, mais c'était aussi à une époque très sensible de ma vie à cause des raisons de mon départ d'Angleterre… et donc être ici me rappel tout ça... Et il y a des souvenirs que je préfère laisser derrière moi. J'espère que tu comprends ?Elle me prit mes deux main et me sourit.- E-MANUELLA : Bien sûr que je te comprends. Et... Merci de m’avoir emmenée malgré tout. Ça veut dire beaucoup pour moi.Je sentis un poids se soulever de mes épaules,