Chapitre 7

Christophe avait l’air sérieux, sans la moindre intention de plaisanter.

Émilie était figée sur place, les oreilles rougissantes, se sentant à la fois embarrassée et mal à l’aise.

Elle avait certes pris l’initiative de le séduire hier soir, mais elle avait pensé que pour un homme comme Christophe, coucher avec une femme n’était rien de plus qu’une affaire banale. Mais qu’avait-il dit tout à l’heure ?

Sa première fois... ?

Christophe observait la femme baissant la tête en face de lui, qui portait toujours sa chemise, son cou partiellement exposé et les marques de baisers rouges évidentes sur son corps.

Les souvenirs de la nuit dernière lui revenaient à l’esprit, il a détourné le regard, assombri.

« Je te donne une semaine », a-t-il dit en se levant, sa voix calme mais intransigeante : « Dans une semaine, je veux voir ton accord de divorce. »

…

Émilie était assise à l’arrière de la voiture, le chauffeur conduisant à l’avant.

Sa tête était encore douloureuse après la gueule de bois. Elle a pressé son front, repensant à la demande de divorce de Christophe, tout cela lui semblait irréel.

Quelle absurdité ! En une seule nuit, elle avait vécu la trahison de son mari avec sa secrétaire, s’était enivrée dans un bar et avait accidentellement couché avec un partenaire d’affaires et maintenant on lui demandait de divorcer pour assumer la responsabilité ?

Cependant, Émilie a durci son expression. Même sans la demande de Christophe, elle avait l’intention de divorcer.

Mathieu l’avait trahie, lui imposant ouvertement l’infidélité. Si elle continuait à supporter, que deviendrait-elle ?

Il fallait divorcer, bien sûr.

Mais elle ne pouvait pas simplement partir ainsi ; avant de partir, elle devait faire payer ce couple infidèle...

…

Le chauffeur a conduit Émilie directement à la villa dans la banlieue nord de la ville.

C’était une maison que Mathieu avait achetée il y a deux ans après qu’Émilie avait conclu une grosse affaire. Une fois la maison rénovée, toute la famille de Mathieu y avait emménagé.

Émilie s’est tenue devant la porte, s’est rétablie, puis a poussé la porte pour entrer.

« Oh, Madame, vous êtes enfin de retour ! »

Dès qu’elle a ouvert la porte, la femme de ménage, Madame Julie, s’est exclamée bruyamment, comme si elle voulait que tout le monde dans la maison l’entende : « Vous n’étiez pas rentrée de toute la nuit, nous étions tellement inquiets ! »

Émilie, d’un air froid, a changé de chaussures et est entrée.

« Émilie, où étais-tu hier soir ? » Mathieu s’est précipité vers elle dès qu’il l’a vue : « J’ai essayé de t’appeler toute la nuit, j’étais mort d’inquiétude... »

Émilie était pâle. Elle a essayé de réprimer les souvenirs dégoûtants de la veille sur son mari et sa secrétaire et a répondu doucement comme d’habitude : « Je vais bien, hier soir, c’était trop tard et je ne t’ai pas vu, alors je suis allée chez Léa. »

« Mais hier soir, je viens de voir sur Instagram que Léa Jeunet était en voyage d’affaires, Madame, comment vous mentez comme ça ? »

La petite belle-sœur, Michelle Fabre, assise sur le canapé en mangeant des fraises, riait, semblant apprécier le spectacle.

La mère de Mathieu, Charlotte Fabre, a également changé d’expression, lançant des sarcasmes : « Mon fils, fais attention, une poule qui ne pond pas peut facilement devenir infidèle. »

Ce commentaire était aussi méchant que possible.

Le visage d’Émilie était pâle, ses mains serrées, sans réponse.

Charlotte ne l’aimait pas, Émilie le savait bien.

Depuis leur mariage, elle l’avait méprisée pour son origine modeste et l’avait ridiculisée après avoir appris son infertilité, disant toutes sortes de choses cruelles.

« Maman ! » Mathieu a enlacé Émilie, l’air sérieux : « ne parlez pas comme ça, Émilie m’aidait hier soir à accueillir les clients à la fête de l’entreprise. C’est normal qu’elle ait trop bu. Je lui fais confiance ! »

Après ces mots, il a baissé les yeux pour la rassurer.

Si ce n’était pas pour les événements choquants de la veille, Émilie aurait presque été touchée à nouveau. Quel homme aimant, doux et attentionné !

Mais en repensant à ses liaisons avec Astrid, un sentiment de dégoût est monté dans sa poitrine.

Émilie a repoussé sa main : « Je me sens mal, je vais monter. »

« Frère, les vêtements de belle-sœur sont si chers, quand tu les lui as achetés ? Je les veux aussi ! »

« Mon fils, à quoi bon une telle belle-fille ? Peut-être qu’elle a déjà un amant ! »

Charlotte et Michelle lançaient des railleries et des sarcasmes.

Mathieu, debout à l’entrée de l’escalier, regardait Émilie monter, l’air préoccupé.

Il avait l’impression qu’elle était un peu différente. Avait-elle découvert quelque chose hier soir ?

Dès qu’elle a atteint l’étage, Émilie a fermé la porte de sa chambre, s’adossant au mur, respirant difficilement, les yeux rouges de colère.

Que faisait-elle depuis ces trois dernières années ?