Léa, 23 ans, blonde, studieuse et assidue, décroche un poste d’assistante dans une grande entreprise. Pleine d’espoir, elle tombe vite de haut face à Einer Durval, son patron : charismatique, strict et manipulateur, il tente de la faire renvoyer dès son arrivée, la jugeant banale et inexpérimentée. Mais Léa s’accroche. Sa rigueur et sa ténacité la maintiennent à son poste — et attisent l’intérêt toxique de Durval. Entre critiques humiliantes, exigences démesurées et compliments empoisonnés, il tisse autour d’elle une toile de contrôle psychologique. D’abord admirative, Léa sombre peu à peu dans le doute et la culpabilité… jusqu’au jour où elle comprend qu’elle n’est pas seule à avoir été piégée.
ดูเพิ่มเติมLe minuscule appartement sentait le café tiède, la fatigue et la lessive bon marché. Un deux-pièces de rien du tout au quatrième étage sans ascenseur, dans une banlieue grise que personne ne photographiait. Léa, cheveux blonds attachés à la va-vite, était penchée sur un carnet de notes couvert de chiffres et de rappels, un stylo calé entre les dents. Elle révisait encore, comme si chaque ligne retenue pouvait éloigner un peu la réalité.
Dans la pièce d’à côté, on entendait le son étouffé d’un dessin animé. Émilie, sa petite sœur de dix ans, s’était installée sur le vieux canapé avec une couverture sur les genoux et un bol de céréales presque vide. Léa se leva pour vérifier discrètement que tout allait bien. Depuis un an, elle surveillait Émilie comme une mère. Elle n’avait pas le droit de flancher. — T’as mis ton réveil pour demain matin ? demanda-t-elle. — Mmmh… ouais, répondit Émilie sans détourner les yeux de l’écran. — Je te laisse dix minutes, ensuite tu files au lit. Elle acquiesça sans râler. C’était rare. Léa soupira doucement, puis retourna à la cuisine où elle avait laissé infuser un sachet de thé deux fois utilisé. La sonnerie du téléphone brisa le silence feutré de la soirée. Elle sursauta. Il n’était pas encore 20h, mais elle n’attendait aucun appel. Elle saisit son portable, hésita une seconde en voyant le numéro inconnu, puis décrocha. — Allô ? — Bonjour, suis-je bien en ligne avec Mademoiselle Léa Masson ? — Oui, c’est moi. — Ici le Conglomérat Durval, service des ressources humaines. Vous avez postulé récemment pour le poste d’assistante de direction. Est-ce que vous êtes disponible pour un entretien demain matin à 9h ? Un blanc. Son cœur s’arrêta une demi-seconde. Elle ouvrit la bouche, referma, puis retrouva sa voix. — Oui… oui, bien sûr ! Demain 9h, absolument. Merci beaucoup. — Parfait. L’adresse et les consignes vous seront envoyées par mail dans l’heure. Bonne soirée, mademoiselle Masson. — Merci, bonne soirée à vous aussi. Elle raccrocha. Le téléphone resta quelques secondes collé à sa paume, comme s’il pesait soudain trois kilos. — C’était qui ? lança la voix d’Émilie derrière elle, curieuse. Léa se tourna lentement, un sourire d’incrédulité sur les lèvres. — J’ai un entretien chez Durval, une boite super connu . Demain matin. — Durval ? —.oui. Elle s’assit, d’un coup, sur la chaise branlante près de la table. Le Conglomérat Durval. Une entreprise connue pour ses exigences démentielles, ses performances records, et un certain Einer Durval, PDG redouté, à la réputation glaciale. Elle avait envoyé sa candidature sans y croire, presque comme un acte désespéré. Elle n’avait ni relations, ni CV en or. Juste de l’endurance, un BTS gestion-administration, et une volonté de béton armé. Émilie s’approcha et posa une main sur son épaule. — Tu vas l’avoir, Léa. J’en suis sûre. Elle sourit à sa sœur, ce petit bout de femme qui avait grandi trop vite dans une maison sans père et maintenant sans mère. Leur père était mort d’un accident de chantier quand Léa avait 15 ans. Depuis, leur mère, Corinne, avait élevé les deux filles avec une tendresse désarmante et des horaires de travail épuisants. Jusqu’à ce que le cancer entre sans prévenir. Les premiers signes avaient été ignorés, par manque de temps, d’argent, d’attention. Maintenant, Corinne était clouée à un lit d’hôpital, amaigrie, les veines envahies de perfusions, les yeux pleins de douleur et de résignation. Et les séances de chimiothérapie, on ne les offrait pas. 6000 euros la prochaine. Léa n’avait plus de quoi faire tenir le frigo une semaine. Elle ne pouvait pas échouer. Le lendemain, 6h45. Le réveil sonna bien avant le lever du soleil. Léa était déjà réveillée. Elle avait à peine dormi deux heures, révisant mentalement toutes les questions possibles d’entretien, relisant son dossier, repassant sa chemise d’un blanc fatigué. Elle s’habilla avec soin. Elle n’avait pas de tailleur, mais elle choisit une tenue sobre et nette : chemise boutonnée, pantalon noir, cheveux tirés. Pas trop maquillée. Sérieuse. Fiable. Effacée, mais présente. Avant de partir, elle laissa un mot à Émilie sur la table, avec une tartine beurrée et un petit mot doux : “Bonne journée ma chérie. Je t’aime. Je reviendrai avec de bonnes nouvelles.” 8h54. Hall du Conglomérat Durval. Léa entra dans le bâtiment de verre et d’acier avec l’impression d’être un insecte dans une ruche trop propre. Tout était silencieux, géométrique, impeccable. Une réceptionniste à la voix posée l’accueillit et lui fit signe de patienter. Assise dans une chaise trop droite, Léa sentait la sueur sous sa chemise, malgré la climatisation glaciale. Elle tenait son sac serré contre elle comme une armure molle. Puis une porte s’ouvrit. — Mademoiselle Masson ? Monsieur Durval va vous recevoir. Elle se leva. Tremblante. Et dans un instant, elle entrerait dans l’antre du loup. Le hall du Conglomérat Durval brillait comme un musée. Marbre blanc au sol, murs de verre fumé, silence religieux. Tout y transpirait l’excellence, la froideur, et quelque chose de plus difficile à nommer : une pression invisible, comme si les murs attendaient qu’on échoue. Léa marcha jusqu’au comptoir d’accueil. La réceptionniste leva à peine les yeux. — Mademoiselle Léa Masson ? — Oui, bonjour. — Asseyez-vous, on va venir vous chercher. Elle s’exécuta, les mains moites, le cœur battant. Chaque pas, chaque seconde d’attente pesait. Elle pensa à sa mère à l’hôpital, à ses cheveux tombés en touffes noires, à ses traits fatigués par la morphine. À Émilie, seule à la maison, à qui elle avait promis de ramener “une bonne nouvelle”. Pas question d’échouer. Pas aujourd’hui. Une femme en tailleur gris sortit d’un couloir latéral. — Suivez-moi, s’il vous plaît. Léa se leva, tenta de cacher son stress. Elle traversa un couloir silencieux, marcha sur un tapis épais comme une promesse de promotion, et fut conduite devant une grande porte noire. — Entrez. Elle poussa la porte. Le bureau était immense, lumineux, terriblement vide. Au centre, trônait un bureau d’acier noir poli, derrière lequel se tenait Einer Durval. Il leva les yeux vers elle, sans sourire. — Mademoiselle Masson. Il ne lui tendit pas la main. Il désigna une chaise. Elle s’assit, droite, les jambes serrées. Son regard glissa autour : des murs nus, une étagère impeccable, une horloge silencieuse. Rien d’humain. Durval ouvrit un dossier devant lui. Son visage était impassible. Grand, sec, la trentaine , regard perçant, mâchoire contractée comme s’il mâchait une vérité qu’il refusait de dire. — Vous êtes sortie d’un BTS gestion il y a… deux ans — Oui, monsieur. — Pas d’expérience significative. Pas de langues étrangères. Pas de recommandation. Rien de particulier. Elle se raidit. — J’ai travaillé dans un cabinet comptable pendant un an. J’ai appris vite, je suis très à l’aise avec les logiciels de gestion, et… Il leva une main. — Rien d’exceptionnel, donc. Un silence lourd s’installa. — Pourquoi postuler ici ? Vous savez quel est notre niveau d’exigence ? Léa inspira doucement. — Parce que je travaille dur, monsieur. Et je sais que même si je n’ai pas les diplômes ou l’expérience parfaite, je peux prouver ma valeur. Il referma le dossier d’un claquement sec. — La valeur ne se prouve pas. Elle s’impose.Les jours qui suivirent l’arrivée de Marie Besson furent comme un répit inattendu pour Léa.Durval, d’ordinaire omniprésent dans ses déplacements, dans ses gestes, dans ses silences qui s’étiraient pour la maintenir sous pression, semblait désormais tourné ailleurs. Et cet ailleurs portait le nom, les talons et le rire feutré de Marie.La jeune femme, revenue de Londres, naviguait dans les couloirs du Conglomérat avec une assurance désarmante. Elle s’installait dans les salles de réunion sans qu’on l’y ait conviée, improvisait des présentations, suggérait des pistes de développement devant Durval avec une audace presque irrévérencieuse. Et Durval, loin de la remettre à sa place, souriait. Léa n’avait jamais vu ce sourire-là. Ce sourire approbateur, presque… complice.Au début, Léa s’en félicitait. Elle pouvait enfin souffler. Retrouver un peu de silence, de normalité. Elle en profitait pour terminer ses dossiers en paix, éviter les appels nocturnes, ne plus recevoir ces textos ambi
Elle ne répondit pas tout de suite. C’était trop étrange. Cette façade de fragilité, d’humanité. Était-ce une autre de ses manipulations ? Ou était-ce vrai ?— Tu m’as blessée, dit-elle simplement.Il leva les yeux vers elle. Un silence lourd suivit.— Je sais. Je sais ce que je t’ai pris. Et pourtant… je n’arrive pas à te laisser partir.Il pencha la tête sur le côté, la fixant.— Est-ce que tu penses à moi… quand je ne suis pas là? Elle baissa les yeux, les joues soudain rouges.— Parfois, murmura-t-elle malgré elle.Il sourit, très légèrement.— Moi, je pense à toi tout le temps. Même quand je ne devrais pas.Puis, lentement, il s’allongea, étendu sur le dos, regardant le plafond.— Tu sais, j’ai toujours vécu dans le contrôle. Dans la stratégie. J’ai appris que l’amour est une faiblesse. Une distraction dangereuse. Mais toi, tu t’insinues partout. Tu t’infiltres dans ma tête, Léa.Elle resta sans voix. Il ne l’avait jamais regardée comme ça. Pas comme un objet. Mais co
Elle avança dans le vaste salon, suivant les bruits de pages qu’on tournait nonchalamment.Einer Durval était là. Installé confortablement dans un fauteuil bas, jambes croisées, torse légèrement penché sur un journal économique. Il portait une chemise bleu nuit ouverte sur le col, et ses manches soigneusement retroussées laissaient entrevoir ses avant-bras tendus.Il leva à peine les yeux.— Où étais-tu, Léa ?Elle s’arrêta, droite, face à lui.— Je suis allée voir ma mère , murmura-t-elle.Il replia lentement le journal et le posa sur la table basse.— Ta mère? Tu ne m’as pas prévenu.— Je… Je pensais rentrer à l’heure. Mais j’ai dû la rassurer. Il hocha doucement la tête, puis tapota deux fois ses doigts sur l’accoudoir.— Tu sais ce que je ne comprends pas, moi ? Pourquoi le dîner n’est pas prêt.Elle cligna des yeux, déstabilisée.— Pardon ?Il se leva. Mesuré. Froid.— Tu vis ici maintenant. Tu manges ici. Tu dors ici. Tu utilises mon toit, mon lit, mes ressources.
Cela faisait deux jours que Charles n’avait pas vraiment vu Léa. Deux jours à se contenter de ses réponses brèves, de ses sourires mécaniques, de ses silences soudains. Deux jours à se demander ce qu’elle lui cachait.Ce samedi-là, il attendait devant le café où ils s’étaient donnés rendez-vous. Il était venu avec l’espoir qu’en dehors du bureau, loin de cette pression invisible qu’il sentait flotter autour d’elle, elle parlerait enfin.Léa arriva avec dix minutes de retard. Elle avait l’air fatiguée. Son visage était pâle, ses yeux gonflés trahissaient un sommeil tourmenté.— Salut, dit-elle en déposant un baiser rapide sur sa joue.— Salut. T’as l’air crevée.Elle haussa les épaules.— La semaine a été longue.— Tu veux qu’on s’installe ?Ils prirent place à une petite table en terrasse. Le soleil perçait timidement à travers les nuages. Le serveur vint rapidement prendre leur commande, et Léa demanda un thé.Charles la regardait avec attention. Elle évitait son regard. Il
La voiture noire aux vitres teintées se gara devant l’immeuble du Conglomérat Durval. Léa descendit la première, talons nets sur le trottoir. À ses côtés, Durval sortit tranquillement, la veste impeccable, le visage aussi impénétrable que d’habitude.La portière se referma dans un bruit feutré. Léa leva les yeux vers la façade du bâtiment. Son cœur tambourinait. Elle n’était pas prête. Mais elle n’avait pas le choix. Encore une fois.Ils franchirent les portes de verre ensemble.Dès l’instant où elle posa le pied dans le hall, les regards fusèrent. Discrets pour certains, insistants pour d’autres. Des chuchotements étouffés naissaient derrière les écrans d’ordinateur, des silences trop lourds s’installaient entre les discussions.Une assistante fronça légèrement les sourcils en les voyant passer côte à côte. Un analyste détourna les yeux, l’air coupable.Léa sentit ses joues se réchauffer. Elle n’osa pas croiser un seul regard. Son sac plaqué contre sa hanche, elle avança droit,
Le matin filtrait doucement à travers les rideaux en lin beige. Dans la grande chambre d’amis, Léa ouvrit les yeux sur le plafond haut, la lumière dorée, le silence feutré. Ce n’était pas chez elle. Ce n’était pas son lit, ni son monde. Elle tourna la tête. Émilie dormait à ses côtés, paisible, les joues encore marquées de la peur de la veille.Léa se leva doucement, attrapa un peignoir posé sur une chaise, et se dirigea vers la fenêtre. Dehors, les jardins taillés au millimètre reflétaient une perfection presque irréelle. L’odeur du café montait déjà depuis le rez-de-chaussée, portée par une brise légère. Tout était calme. Luxueux. Et pourtant, elle n’avait jamais ressenti un tel malaise.Elle ne voulait pas rester ici.Elle descendit, lentement, les marches massives du grand escalier. Dans la cuisine, un domestique lui adressa un sourire poli.— Bonjour, mademoiselle. Le petit-déjeuner est servi dans la véranda.Elle ne répondit pas, ou à peine, et continua jusqu’à la véranda.
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