Les jours passèrent, et Nafi s’adapta progressivement à son nouveau travail. Même si chaque journée semblait être un défi, entre le bébé, les tâches ménagères et l’inquiétude constante pour l’avenir, elle commença à ressentir une forme de stabilité. Son petit salaire, bien que modeste, lui permettait de respirer un peu plus facilement. Elle parvenait à payer les factures sans s'endetter davantage, et pour la première fois depuis longtemps, elle ne se sentait pas totalement impuissante.Mais les difficultés étaient loin d'être terminées. Un soir, après avoir mis son fils au lit, Nafi se retrouva face à son reflet dans le miroir. Elle observait les traits fatigués de son visage, les yeux légèrement cernés, et se demandait combien de temps elle pourrait tenir à ce rythme. La culpabilité de ne pas avoir pu offrir à son enfant la vie qu'elle lui avait rêvée la rongeait.Elle pensa à sa mère, qui l’avait mise à la porte, et à la manière dont la relation avec elle était restée tendue. Nafi s
Nafi se rendit chez sa mère, mais elle se retrouva devant une porte fermée. Sa mère n’était pas là, et la solitude la saisit de nouveau. Elle hésita, se demandant si elle avait fait le bon choix, mais les derniers mois avaient effacé beaucoup de ses doutes. Elle avait besoin de soutien, même si c’était difficile à accepter.Elle s’assit un moment, le bébé endormi dans ses bras, observant le ciel qui commençait à se teinter d’orange. Elle savait qu’il était inutile de s’apitoyer sur son sort. Elle n’avait plus de temps pour ça. Elle se leva, décida de continuer à avancer, malgré les épreuves. Mais elle ressentait un vide, un poids. Peut-être un jour, elle trouverait une oreille attentive, quelqu’un pour partager un peu de son fardeau. Mais aujourd’hui, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était tenir bon et prendre soin de son enfant.***Pendant des heures, Nafi resta là, assise sur le lit, les yeux fixés sur son bébé, se demandant ce qu’elle allait devenir. Les paroles de sa mère en la m
À l’hôpital de maternité, les murs blancs et les bruits de couloirs ne semblaient rien atténuer de la douleur qui la traversait, mais Nafi restait concentrée, sans jamais laisser une larme perler. Elle se battait pour cette vie qui grandissait en elle. La sage-femme et les médecins étaient là, mais leurs voix étaient presque des échos à travers le brouillard de la souffrance. À chaque contraction, Nafi se concentrait uniquement sur un seul but : pousser.L'heure arriva enfin. Dans une ultime poussée, un cri déchira la nuit. Le cri d’un bébé. Son bébé. Nafi sentit un déchirement dans son corps, mais aussi une légèreté infinie. Elle avait donné naissance. Un souffle s’échappa de ses lèvres alors que ses yeux se fermèrent un instant, épuisée, mais sereine.Lorsqu’on lui posa son bébé dans les bras, Nafi hésita un instant. Ce petit être, avec sa peau douce et son regard qui cherchait déjà à comprendre le monde, c’était son tout. Ses yeux se remplirent de larmes, mais cette fois, elles éta
Il la regarda, ses yeux cherchant un instant à croiser les siens, mais il détourna rapidement le regard. Un mouvement de fuite presque imperceptible. Nafi ressentit une étrange colère, mélangée à de la tristesse. Comment avait-il pu lui faire ça, après tout ce qu’ils avaient partagé, tout ce qu’ils avaient vécu ? Mais il ne semblait même pas vouloir lui parler. Elle était simplement une autre étape dans son parcours.Elle prit une grande inspiration et se détourna, résolue à ne pas le laisser prendre plus de place dans sa vie. Elle avait trop souffert pour se laisser faire une nouvelle fois. Ce chapitre, elle le refermait. Sans lui, sans les promesses vides.Les jours qui suivirent, Nafi se concentra sur elle-même, sur l’avenir de son bébé. Son travail, bien que modeste, la satisfaisait. Elle s’était entourée de personnes bienveillantes, des amis qui l’encourageaient et la soutenaient. Chaque moment passé loin des fantômes de son passé était un soulagement.Un matin, en allant au marc
La vie de Nafi n’était plus qu’une succession de petits pas incertains, de journées où le poids de ses erreurs, de son passé, semblait écraser chaque espoir qu’elle aurait pu nourrir. Pourtant, au fond d’elle-même, une part d’elle savait que la fin du chapitre ne signifiait pas nécessairement la fin de son histoire. Elle n’avait pas d’autres choix que de continuer à avancer, même si cela signifiait faire face à la solitude et à l’abandon.Elle se leva chaque matin, fatiguée mais déterminée. Son ventre, bien que grandissant, ne l’empêchait pas de chercher une forme de normalité. Elle n’avait pas encore trouvé son équilibre, mais la perspective d’élever un enfant lui offrait un but. Ce petit être qu’elle portait en elle était tout ce qu’il lui restait de précieux, tout ce qui pouvait la sortir de ce tourbillon de déception et de regrets. Elle refusait de sombrer, même si l’avenir semblait flou.Dans son coin de rue, Nafi commença à tisser des liens avec des gens qu’elle n’aurait jamais
Les paroles s’écrasèrent contre son cœur comme des pierres. La fiancée… La femme qu’Amadou avait choisie pour l’accompagner dans sa vie. Nafi ferma les yeux un instant, luttant contre le tumulte dans sa tête, mais la vérité s’imposait avec une brutalité glacée. Elle n’était qu’une aventure, un passage effacé, une erreur qu’il aurait voulu oublier.Elle baissa les yeux, ne supportant plus de les voir si proches, si heureux ensemble. Ses jambes faiblirent sous elle, et elle dut s’appuyer contre le mur pour ne pas chanceler. Elle avait l’impression de se noyer, étouffée par la réalité. Tout ce qu’elle avait cru, tout ce qu’elle avait ressenti, n’était que poussière dans le vent. Amadou n’était qu’un mirage, un rêve auquel elle s’était accrochée avec trop d’espoir.Elle tourna les talons, décidée à partir, à fuir cette scène qu’elle ne pourrait jamais oublier. Mais avant de s'éloigner, une dernière pensée perça son esprit : elle n'était plus qu'un souvenir, un nom qu'il oublierait rapidem