« La voiture nous attend en bas, M. Verne. Souhaitez-vous réellement vous rendre chez les Verne Dubois ? »« Pourquoi poses-tu cette question ? C’est un endroit où je ne peux pas me rendre ? » Le jeune homme qui était installé dans un fauteuil roulant affichait une expression réservée. Ce jour-là, il portait une chemise et un blazer et sous les manches de ce dernier, on pouvait apercevoir discrètement quelques tatouages verts sur le dos d’une de ses mains. L’ensemble de sa personne émanait une aura sombre assortie d’une légère froideur distante.« Que devons-nous dire à Madame ? »Chrétien a levé les yeux pour lancer un regard froid et impassible. « Cela relève de ma responsabilité. Inutile d’en informer ma mère ou de la mêler à cela. »« Je m’excuse, jeune maître. J’ai dit quelque chose de déplacé. Permettez-moi de vous pousser maintenant. »C’était la première fois que Chrétien quittait la maison après de nombreuses années. Il n’avait pas eu la chance de voir le monde extérieur depu
« Ce n’est pas nécessaire. Il n’y a plus de place pour moi dans cette famille. J’ai peur que même en revenant, je ne fasse que causer des problèmes à certaines personnes. » Le ton de Chrétien portait une pointe de sarcasme.À l’écoute des paroles de son petit-fils, le visage de Yvette s’est assombri immédiatement et elle a riposté : « Comment peux-tu penser une telle chose ? Tu es l’unique petit-fils de notre famille Verne, tu es l’unique héritier légitime de la lignée. En dehors de toi, nul autre individu ne peut prétendre à une place ici. »Ce que Chrétien ignorait, c’était qu’après le mariage de son père, Pascal, avec Victoria, sa grand-mère lui avait strictement interdit d’entrer dans la vieille demeure de la famille et les membres de la famille ne reconnaissaient pas leur fils illégitime, Gabriel, comme l’un des leurs.« Chrétien, attention à tes paroles ! Est-ce là l’éducation que ta mère t’a inculquée ? » a lancé Pascal avec reproche.Chrétien a levé les yeux, ses doigts serrant
Durant la majeure partie du mois passé à l’hôpital, Julie ne demeurait pas inactive. Tout en récupérant de ses blessures, elle consacrait également un temps considérable à réviser ses devoirs.Au cours de cette période, même si Roland était excessivement pris par ses obligations professionnelles, il trouvait toujours le moyen de lui rendre visite. Il prenait même le temps de corriger ses copies d’examen, pointant les erreurs et expliquant avec patience ses idées de réponses et les techniques appropriées.Lors de ses pauses, l’homme a téléchargé sur son ordinateur quelques jeux occasionnels récemment développés par la société pour passer le temps lors des moments d’ennui.Toutefois, la jeune fille se livrait rarement à ces jeux, préférant consacrer la majeure partie de son temps aux études. En effet, elle considérait l’examen d’entrée à l’université dans quelques mois comme sa seule et meilleure chance de quitter la famille Dubois.Elle était déterminée à s’épanouir et à se forger un av
« Julie », a susurré une voix à l’oreille de la jeune femme, la tirant de son sommeil. Lorsqu’elle a ouvert les yeux, encore étourdie, elle a croisé le regard perçant et sombre de Roland. Pendant quelques secondes, elle est restée figée, l’esprit embrumé par le réveil soudain. Enfin, elle a pris conscience de la proximité de l’homme à ses côtés et son corps a réagi instinctivement en se reculant légèrement. « Frère... que... qu’est-il arrivé ? »D’un ton indifférent, Roland a répondu : « Nous sommes arrivés à la maison, il est temps de sortir. »« Ah... d’accord. »Alors que Roland quittait la voiture, Julie, en détachant sa ceinture de sécurité, a jeté un coup d’œil à l’autocollant sur la voiture, qu’elle a retiré par la suite. Elle a également pris les objets qui se trouvaient à l’intérieur de la voiture, notamment le parfum qui avait déjà perdu son odeur de fraîcheur.Roland observait les objets dans les mains de la jeune femme sans dire un mot. Les deux s’abstenaient tacitement de
Après avoir retrouvé son calme, Julie est retournée à sa place à table.Dans un rare moment de préoccupation, François a demandé : « Le professeur Christine a mentionné que tes résultats académiques se sont améliorés récemment et que tu avais fait des progrès notables. Quelle sorte de récompense aimerais-tu ? »Pascal avait toujours été sévère et réservé, mais la présence de Christine semblait l’avoir mis de meilleure humeur.Julie a saisi l’opportunité et lui a répondu : « Après les examens d’entrée à l’université, j’aimerais voyager à Océville avec mes camarades de classe. Papa, qu’en penses-tu ? »« Pas mal, fais ce que tu veux. Mais je vais envoyer un chauffeur avec toi afin de m’assurer de ta sécurité. »Sans montrer une grande exaltation sur son visage, Julie a esquissé un léger sourire et a dit : « Merci, papa. »C’était alors que Christine a relancé la conversation : « As-tu l’intention de visiter Océville pour voir la mer ? On dit que le paysage est à couper le souffle. Je te
Lorsque Roland a fermé la porte, la pièce a été plongée dans une atmosphère exceptionnellement lourde et sombre.François était en train d’appliquer de l’encens devant la statue de Bouddha. Il a brisé le silence en posant soudainement une question déconcertante : « As-tu récemment rencontré un nouvel ami ? »Cette question inattendue a fait sursauter Julie. Elle a senti son souffle se couper, son cœur battre plus fort. D’une voix timide, elle a répondu : « Oui... papa. Ai-je fait quelque chose de mal ? »François s’installait lentement derrière son bureau, tandis que Roland se tenait à ses côtés, les deux hommes l’observant attentivement. François a repris : « Julie, est-ce que j’inspire la peur en toi ? »Julie a baissé les yeux, a réfléchi brièvement, puis a répondu avec timidité : « Non, papa, tu as toujours été très strict et j’ai peur de commettre une erreur et d’être réprimandée par toi. »C’était la première fois qu’il entendait sa fille s’exprimer ainsi. François l’examinait at
Jade a patienté un instant, puis a remarqué Roland quittant son bureau. Elle s’est approchée aussitôt de lui, déclarant : « Qu’est-ce qui ne va pas, frère ? Ton visage semble si préoccupé. Est-ce que quelque chose te tracasse ? »Roland a glissé la veste de son costume sur son bras. Son expression initialement sombre s’est adoucie immédiatement en voyant la jeune femme devant lui. « Ne t’en fais pas, rien de particulier. Rentrer à la maison semble être la meilleure option. »Assis dans sa voiture, Roland tenait fermement le volant. Rappelant la conversation qu’il venait d’avoir dans le bureau, il a froncé légèrement les sourcils, élaborant des stratégies dans son esprit.« Voici l’invitation pour le gala de charité qui se tiendra dans une semaine. J’enverrai quelqu’un pour t’assister à cette occasion. Tu sauras quoi faire, n’est-ce pas ? » a expliqué son interlocuteur.Roland a pris l’invitation et a demandé : « Cherches-tu à favoriser les relations avec la famille Leduc ? »« Pour êtr
Julie a réagi promptement au message :« Si tu désires toujours en déguster à l’avenir, fais-moi simplement signe et je serai ravie de te préparer à nouveau ce gâteau. »« C’est parfait. »Alors qu’il lisait le message, Roland a légèrement plissé les yeux, son expression devenant de plus en plus impénétrable. Pour une raison qui lui échappait, voir Julie échanger de tels mots avec un autre homme suscitait en lui un léger malaise. Une pointe de jalousie l’a envahi, comme si quelque chose qui lui avait autrefois appartenu lui avait été subtilisé.En réalité, il était en train d’espionner le téléphone portable de Julie, grâce au logiciel qu’il avait discrètement installé sur son téléphone lorsque qu’elle était encore à l’hôpital. Grâce à cette application, il pouvait scruter avec précision l’historique de ses appels et messages.Par la suite, Julie et Chrétien conversaient pendant près d’une demi-heure, mais le contenu de leurs échanges se limitait aux activités quotidiennes et aux passe-