« Julie, si ma mémoire est fidèle, ce sac était, il n’y a guère longtemps, le réceptacle de cadavres de rats, n’est-ce pas ? Pourquoi continues-tu de l’utiliser ? N’as-tu aucune crainte de compromettre ta santé ? » Une jeune femme élégamment parée s’est avancée, scrupuleusement observant la boîte à lunch de Julie, son visage exprimant un dégoût manifeste.« Dans tout l’établissement, tu es la seule à apporter quotidiennement une lunch box de chez toi, n’est-ce pas, Julie ? As-tu des difficultés financières ? Si tel est le cas, tu peux nous le confier ! Nous disposons des ressources nécessaires et pouvons te prêter une somme substantielle, un demi-million d’euros, par exemple. »Par la suite, ces deux individus ont ajouté : « Sylvie, elle ne se soucie guère de toi, alors pourquoi cherches-tu à gagner son approbation ? Nous t’engageons à maintenir tes distances, elle n’est qu’une indigne, une personne malveillante aux mains souillées du sang d’autrui. Évite de t’attirer des ennuis en te
Chrétien aspirait à la rejoindre à l’école.Malgré ses appréhensions persistantes quant à l’issue de l’intervention, il s’obligeait à ne pas se laisser abattre, persuadé que, quels que soient les résultats de l’opération, la jeune fille se tenant non loin de lui constituait la source de motivation le propulsant vers la résilience.Le regard de Chrétien s’est figé sur la silhouette de la jeune fille face à lui, ses longs cheveux caressés par le vent, évoquant une héroïne de cinéma.« Pascal, attends-moi ici… »« Entendu, M. Verne. »Julie s’installait sur le banc, contemplant le paysage bordant le lac, savourant le repas préparé par Perrine dans sa lunch box, découvrant avec délectation la saveur exquise des mets confectionnés par cette dernière !Soudain, dans le champ de vision de Julie, une silhouette sombre a émergé. Julie l’observait et a trouvé que c’était ce bel adolescent qu’elle avait rencontré pour la dernière fois à l’hôpital. Cependant… ses jambes…Son regard s’est porté su
De l’autre côté du lac, trois ou cinq silhouettes se dessinaient en contrejour. Louis a distingué au loin Julie, assise sereinement, en pleine discussion avec un homme aux membres meurtris. Cependant, la distance les séparant était telle qu’il ne parvenait pas à saisir leurs échanges verbaux.Il pouvait uniquement discerner le visage de Julie, éclairé parfois par de fugaces sourires.Au sein de ce petit groupe, Jade déambulait en leur compagnie, accompagné d’une autre jeune femme prénommée Camille Leroy, colocataire de Jade. Les deux jeunes filles cheminaient de concert, suivies de près par Gabriel et les autres.Camille observait avec émerveillement les environs. « Waouh, le Lycée Rouan I est tout simplement magnifique ! Ce lac aux cygnes est si vaste, il est presque plus grand que le terrain de football de notre école, n’est-ce pas, Jade ? »Jade a rétorqué avec une pointe d’humour : « En effet, il est si grand que je pourrais bien m’y égarer. »Louis a donné un discret coup de coude
« Tu es consciente de ma position dans la classe. Je ne souhaite pas davantage te voir entraînée dans ma chute à cause de moi… »Sylvie : « Lossanne n’est qu’une cité modeste de troisième rang, pourquoi souhaites-tu t’y rendre ? Mais ces considérations ne sont pas primordiales. Julie, peu m’importe si tu es prête à devenir mon amie intime, j’espère simplement que tu ne m’ignoreras pas lorsque je voudrai échanger avec toi. »Julie a acquiescé, « Pourvu que tu ne me perturbes pas pendant mes études, je ne t’ignorerai pas. »« Julie, merci ! Tu es gentille » Sylvie l’a enveloppée joyeusement de ses bras.En réalité, Julie a peiné à comprendre l’origine de l’ardeur amicale de cette fille envers elle. Elle s’est rappelée simplement que dans sa vie précédente, elles n’avaient pas eu de contacts étroits. Elle et ses camarades de classe n’étaient que de simples connaissances. Les échanges habituels se résumaient à des salutations polies d’un hochement de tête, et après la remise des diplômes,
Gabriel a asséné un coup de pied au robuste individu assoupi à proximité de Julie. L’homme corpulent, victime d’une agression inexpliquée, s’est réveillé brusquement, scrutant les alentours avec perplexité.À cet instant, Gabriel a rugi, « Écarte-toi. »Ce jeune homme, issu d’un parvenu qui avait bâti sa fortune grâce à l’élevage d’animaux. Habituellement dépourvu de loisirs particuliers, il passait le plus clair de son temps à dormir.Apercevant que son agresseur était Gabriel, il a émergé subitement de sa léthargie, se levant promptement pour lui céder la place.Gabriel a tiré la chaise d’un geste assuré, la positionnant directement aux côtés de celle de Julie avant de s’y installer. Il a déposé une main sur le dossier du siège de Julie, tandis que l’autre qui a été mise dans un plâtre de marché s’est posée sur sa propre jambe. Croisant les jambes de manière à mettre en valeur ses baskets de marque en édition limitée, il s’est efforcé de se présenter comme un dilettante insouciant.D
Ayant achevé le dernier exercice de chimie, le cœur de Julie demeurait en proie à une agitation persistante. Malgré ses réflexions approfondies, elle ne parvenait pas à discerner la source de cette perturbation, incapable de comprendre quelle action ou quelle parole de sa part avait induit en erreur Gabriel, le conduisant à penser qu’elle nourrissait des sentiments amoureux à son égard.Se pouvait-il que la photographie prise la dernière fois, où elle lui avait prêté main-forte pour rassembler ses livres éparpillés au sol, ait été la cause de ce malentendu de la part de Gabriel ? Julie, saisie par un élan, a extirpé précipitamment son téléphone portable et a accédé au forum de l’école, espérant y dénicher le message affichant cette photo et examiner les messages ainsi que les commentaires de la communauté. Toutefois, à sa consternation, le message en question s’était avéré inaccessible, victime apparemment d’une intrusion de la part d’un pirate informatique.C’était alors qu’un SMS de
Le règlement cet établissement, moins rigide que certains, tolérait la présence de collations, bien qu’il soit expressément interdit de les déguster en plein cours.Quant aux friandises qui lui avaient été offertes, Jade ignorait l’identité du bienfaiteur, laissant planer une incertitude quant à leur destin. Une idée lui est venue alors : les partager avec ses camarades de classe ou les acheminer jusqu’à son dortoir afin d’en faire bénéficier ses compagnes de chambrée.Dotée d’une personnalité des plus charmantes, Jade cultivait une affinité naturelle pour la joie et récoltait des résultats académiques exemplaires. Même en tant qu’élève récemment transférée dans cet établissement, elle démontrait une aisance remarquable dans l’assimilation des cours. À l’examen final, elle s’était hissée au sommet de la classe, se classant deuxième au niveau annuel.Sollicitée par d’autres étudiants, elle se faisait l’écho de leur compréhension incertaine en répondant à leurs interrogations avec patien
Camille, plongée dans l’inconscience à la suite d’un choc à la tête, demeurait insensible malgré les appels répétés de Jade.Manon, comblée de satisfaction après avoir expédié les clichés qu’elle venait de capturer à ses contacts, a quitté les lieux. Avant de partir, elle a lancé un regard dédaigneux à Camille et a esquissé un geste de dégoût envers la personne à ses côtés. Celle-ci a acquiescé d’un signe de tête et a apporté une cuvette d’eau froide qu’elle a versé délicatement sur la figure inconsciente de Camille.Le froid de l’eau a réveillé instantanément Camille, la faisant s’étouffer et tousser à plusieurs reprises.Manon a observé avec dérision les deux jeunes filles au sol, leurs cheveux ébouriffés et leur visage égratigné. D’un ton moqueur, elle a articulé : « Jade, ne t’impute pas tout à fait la responsabilité. Si tu cherches à blâmer quelqu’un, il serait plus judicieux de condamner les paroles indiscrètes et les actes inappropriés de certains. Naturellement, ta plus grande