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Chapitre 6– L’Appel du Destin

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-03-20 18:36:53

Ciel

Les portes de l’ascenseur se referment, nous enfermant dans un espace réduit où chaque respiration, chaque battement de cœur semble résonner plus fort.

Lysandra est là, si proche, et pourtant elle lutte encore.

Je le vois dans la tension de ses épaules, dans la façon dont elle évite mon regard. Elle sent la vérité, elle la devine… mais elle refuse d’y croire.

Je pourrais lui laisser du temps.

Je pourrais lui permettre de comprendre les choses par elle-même.

Mais je ne le ferai pas.

Parce que le temps, nous en avons déjà trop perdu.

— Pourquoi es-tu venue ? demandé-je doucement.

Elle serre les poings, son regard se braquant sur les chiffres de l’ascenseur qui défilent lentement.

— Je ne sais pas.

Un demi-sourire étire mes lèvres.

— Mensonge.

Elle tourne enfin la tête vers moi, les sourcils froncés.

— Qu’est-ce que tu me fais, Ciel ? murmure-t-elle, la voix plus fragile qu’elle ne voudrait le montrer.

Je m’approche légèrement, réduisant encore l’espace entre nous.

— Je ne fais rien, Lysandra. C’est toi qui te souviens.

Son souffle se coupe une seconde.

Je vois ses pupilles se dilater, la chaleur rougir légèrement sa peau.

Elle lutte contre cette vérité, mais son corps ne peut pas mentir.

— Tu es fou, lâche-t-elle finalement, dans un rire nerveux.

Je ne réponds pas.

Parce qu’elle ne le pense pas vraiment.

Elle se détourne, fixant le plafond comme si elle pouvait y trouver un échappatoire.

— Je suis médecin, Ciel. Je crois en la science, en la logique. Ce que tu racontes… tout ça… ce n’est pas possible.

Un silence.

Puis je murmure :

— Et cette brûlure sous ta peau ?

Elle frissonne.

Je la vois déglutir, ses doigts se crispant sur la barre de l’ascenseur.

— Ce n’est rien… juste du stress.

Je souris légèrement.

— Alors pourquoi est-ce que ça empire à chaque fois que je suis près de toi ?

Elle ne répond pas.

Parce qu’elle le sait.

Elle le sent.

Je lève une main, doucement, sans la toucher, mais je vois son corps réagir immédiatement à ma proximité.

— C’est impossible… chuchote-t-elle, mais sa voix manque de conviction.

— C’est réel, Lysandra.

Un silence électrique s’installe entre nous.

L’ascenseur s’arrête brusquement.

Les portes s’ouvrent sur mon bureau.

Je l’invite à avancer d’un mouvement de tête.

Elle hésite.

Mais elle entre.

---

Elle tourne lentement sur elle-même, observant la pièce immense aux murs vitrés qui offrent une vue imprenable sur la ville illuminée.

Mais ce n’est pas la vue qui l’intéresse.

C’est l’aura de cet endroit.

Elle le sent.

Ici, quelque chose la relie au passé.

Je m’approche derrière elle, assez près pour que je puisse entendre son souffle s’accélérer.

— Pourquoi ai-je l’impression d’être déjà venue ici ? murmure-t-elle.

Un frisson me parcourt.

Parce que c’est vrai.

Elle a déjà été ici.

Il y a très longtemps.

— Parce que tu l’as été.

Elle se tourne vers moi, les yeux emplis d’une confusion douloureuse.

— Dis-moi ce que tu sais, Ciel.

Je plonge mon regard dans le sien, capturant toute son attention.

Et je murmure :

— Je sais que tu as brûlé avec moi.

Elle recule d’un pas, choquée.

— Non…

— Tu l’as vu, Lysandra. Ce n’était pas une hallucination. Ce n’était pas ton imagination.

Elle secoue la tête.

— C’est impossible !

— Alors explique-moi pourquoi tu ressens tout ça. Explique-moi pourquoi ton corps se souvient alors que ton esprit refuse.

Elle pose une main sur sa poitrine, comme si elle pouvait calmer le feu qui la consume.

— Je veux comprendre… mais j’ai peur.

Je m’avance lentement et pose une main sur son poignet, là où son pouls bat à une vitesse affolante.

— Laisse-moi te montrer.

Elle lève les yeux vers moi, partagée entre la raison et l’instinct.

Je vois la lutte en elle, la peur de l’inconnu…

Mais aussi la curiosité.

L’attirance irrépressible.

Elle hoche la tête, à peine perceptible.

Alors, doucement, je pose ma main sur sa joue.

Et tout bascule.

La pièce disparaît.

Le temps s’effondre.

Les flammes ressurgissent, les cris, la douleur…

Et au milieu du brasier, elle est là.

Lysandra.

Non…

Ma Lysandra.

Ses yeux s’écarquillent, sa respiration se bloque, et je sais…

Je sais qu’elle voit enfin.

Qu’elle se souvient.

Les flammes m’encerclent.

Elles lèchent mes bras, montent le long de ma gorge, et pourtant… elles ne me consument pas tout de suite.

Je ressens la chaleur, la douleur qui s’infiltre sous ma peau, mais c’est autre chose qui me fige sur place.

Lui.

Son regard me transperce à travers l’enfer qui nous entoure.

Il tend la main vers moi, désespéré, et je veux l’attraper, je veux me raccrocher à lui, mais quelque chose m’en empêche.

Une force invisible, une malédiction écrite bien avant notre naissance.

Je suffoque.

— Reviens à moi, Lysandra.

Sa voix est un écho lointain, mais elle me guide.

Tout devient noir.

---

Je rouvre les yeux en sursaut.

L’air manque à mes poumons, mon cœur cogne si fort que j’ai l’impression qu’il va exploser.

Je ne suis plus dans les flammes.

Je suis dans le bureau de Ciel, mais mes jambes tremblent, et je suis à deux doigts de m’effondrer.

Ses bras me retiennent.

— Respire.

J’aspire une bouffée d’air, douloureuse, brûlante.

— Qu’est-ce que c’était ? soufflé-je.

Je sais déjà la réponse, mais j’ai besoin qu’il la dise.

— Un souvenir.

Je secoue la tête.

— C’est impossible. Ce n’était pas moi.

— C’était toi.

Ses doigts effleurent ma joue, et la chaleur de son contact me rappelle instantanément celle du feu dans ma vision.

— Non…

Mais mon corps me trahit.

Ma peau frissonne sous sa main, et au fond de moi, une certitude terrible s’ancre dans mon être.

C’est réel.

Je le sais.

Je l’ai toujours su.

Mais l’accepter, c’est ouvrir une porte que je ne pourrai plus refermer.

Je recule, brisant le contact, et je serre mes bras autour de moi comme une protection dérisoire.

— Dis-moi tout, Ciel.

Il m’observe un instant, son regard bleu comme une mer en pleine tempête.

Puis il parle.

— Il y a des siècles, nous nous sommes aimés. Passionnément. Désespérément. Mais notre amour était interdit. Nous avons été trahis… et condamnés.

Mon cœur se serre.

— Brûlés vifs…

— Oui.

Ma gorge se noue.

— Pourquoi… pourquoi suis-je revenue ? Pourquoi

maintenant ?

Il inspire profondément.

— Parce que cette fois, nous devons briser la malédiction.

Le silence s’étire entre nous.

Je devrais le rejeter.

Je devrais fuir.

Mais au fond de moi, quelque chose murmure que cette fois, je ne peux plus ignorer la vérité.

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