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Cendrillon 2024
Cendrillon 2024
Author: RS WILD

01 L'annonce

Author: RS WILD
last update Last Updated: 2025-01-15 17:38:38

CENDRILLON 💋

J’étais assise devant mon ordinateur, plongĂ©e dans mes rĂ©visions, quand la porte s’ouvrit brusquement, faisant sauter ma concentration. Ma belle-mĂšre entra dans ma chambre comme une furie, ses yeux rouges de larmes et son visage dĂ©figurĂ© par la panique. Elle se jeta sur moi, m’attrapant violemment par les Ă©paules. Sa prise Ă©tait si ferme qu’elle me fit presque vaciller sous le poids de sa frayeur.

Sa voix, tremblante et dĂ©chirĂ©e, s’échappa dans un cri qui me fit sauter sur place :

— Cendrillon, qu’allons-nous devenir ? Ton pùre est mort !

Un instant, le monde sembla se figer autour de moi. Je restai figĂ©e, les yeux Ă©carquillĂ©s, incapable de saisir la gravitĂ© de ses paroles. Mon pĂšre
 mort ? Cela ne pouvait pas ĂȘtre possible. Je cherchai des signes dans ses yeux, un indice qui me dirait qu’elle plaisantait, mais rien. Rien que du vide, de la peur et de la douleur. Je sentis une vague de chagrin m’envahir, comme si le sol venait de se dĂ©rober sous mes pieds. Mais avant que je puisse rĂ©agir, avant que mes pensĂ©es ne puissent se poser, elle continua, sa voix brisĂ©e par les larmes :

— Nous sommes ruinĂ©es, Cendrillon. Ton pĂšre nous a laissĂ©es avec des dettes Ă©normes. Que vais-je faire ? Comment allons-nous survivre ?

Ses mots me frappĂšrent comme une claque. Je n’arrivais pas Ă  comprendre. Mon pĂšre, mort, et tout ce qui allait avec. Je n’avais pas de repĂšres, tout m’échappait. Elle tremblait de plus en plus, se laissant submerger par l’effroi. Ses mains s’étaient resserrĂ©es sur mes bras, mais je ne les sentais plus, absorbĂ©e par le tourbillon de pensĂ©es qui se bousculaient dans ma tĂȘte. Tout semblait flou, irrĂ©el, et pourtant, l’expression dĂ©sespĂ©rĂ©e sur son visage me disait que tout Ă©tait bien trop rĂ©el

Elle me secoua lĂ©gĂšrement, ses yeux remplis de larmes et de panique. Je pouvais voir la peur dans son regard, mais aussi une dĂ©termination froide. Elle avait toujours Ă©tĂ© une femme calculatrice, et je savais qu’elle trouverait un moyen de sauver sa situation, mĂȘme si cela signifiait sacrifier quelqu’un d’autre.

— Je... je ne sais pas, balbutiai-je, encore sous le choc de la nouvelle.

Ma belle-mÚre me lùcha et commença à faire les cents pas dans la chambre, ses mains tremblantes passant nerveusement dans ses cheveux.

— Il doit y avoir une solution, marmonna-t-elle. Il doit y avoir un moyen de sortir de cette situation.

Je la regardai, impuissante, tandis qu’elle continuait Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  voix haute. Mon esprit Ă©tait encore en train de digĂ©rer la nouvelle de la mort de mon pĂšre, et je ne pouvais pas penser clairement. Tout ce que je savais, c’était que ma vie venait de basculer et que rien ne serait plus jamais comme avant.

Mon pĂšre s’était remariĂ© lorsque j’avais dix ans. Il Ă©tait directeur d’agence dans une banque de la ville voisine.

— Comment est-ce arrivĂ© ?

— Il s’est suicidĂ© en voyant les dettes qu’il avait faites. Il nous a ruinĂ©s. Tes sƓurs, je vais faire comment pour payer leurs Ă©tudes !

J’avais du chagrin. Mon pùre venait de se tuer et elle ne pensait, comme toujours, qu’à ses filles !

Je sentais des larmes couler le long de mes joues.

Je la laissai seule au milieu de ma chambre. J’avais besoin de prendre l’air !

Je m’étais toujours demandĂ© comment cette femme frivole et mauvaise avait pu sĂ©duire mon pĂšre, lui si bon et si gĂ©nĂ©reux !

À la mort de ma mĂšre, j’avais peut-ĂȘtre sept ou huit ans. Mon pĂšre, dĂ©vastĂ© par sa solitude, ne trouvait pas en moi, une simple enfant, le rĂ©confort dont il avait besoin. Je comprenais sa douleur, mais lorsqu’il m’a prĂ©sentĂ© cette femme en disant :

— Cendrillon, voici ta nouvelle maman, ainsi que tes sƓurs, Anastasia et Druzilla !

Je restai silencieuse, mon cƓur se serrant Ă  chaque mot prononcĂ©. Mon instinct, qui ne m’avait jamais trahi jusque-lĂ , m’indiquait que quelque chose ne tournait pas rond avec elles. Ces trois-lĂ , j'en Ă©tais certaine, Ă©taient loin d'ĂȘtre des personnes bienveillantes.

Druzilla, la plus jeune des deux sƓurs, n’avait que dix ans, mais son attitude Ă©tait dĂ©jĂ  celle d’une petite fille capricieuse et totalement Ă©goĂŻste. Ses cheveux blonds bouclĂ©s encadraient un visage angĂ©lique, mais ses yeux bleus, d’une intensitĂ© presque glaçante, brillaient d’une malice Ă©vidente. Son sourire, celui d'une enfant trop gĂątĂ©e, masquait Ă  peine la cruautĂ© qui se cachait derriĂšre. Elle avait fait un caprice monstrueux pour obtenir ma chambre, et, contre toute logique, on lui avait cĂ©dĂ© sans hĂ©sitation. Elle n’avait mĂȘme pas l’air gĂȘnĂ©e de me voler mon espace privĂ©, comme si c’était son dĂ». Toujours vĂȘtue de robes somptueuses, elle se pavanait dans la maison comme une princesse dĂ©chue, mais l’arrogance qui Ă©manait d’elle ne faisait qu’aggraver la dĂ©testation que je ressentais Ă  son Ă©gard. Elle se comportait comme si elle Ă©tait nĂ©e pour rĂ©gner, sans jamais un mot de compassion ou d’humilitĂ©.

Anastasia, quant Ă  elle, semblait plus mature et plus rusĂ©e. À douze ans, elle Ă©tait dĂ©jĂ  grande pour son Ăąge, avec de longs cheveux bruns raides qui tombaient sur ses Ă©paules, et ses yeux marrons avaient toujours cette lueur calculatrice, comme si elle Ă©tait constamment Ă  la recherche de quelque chose Ă  voler ou Ă  manipuler. Elle ne se contentait pas de prendre ce qu’elle voulait ; elle avait ce talent inquiĂ©tant pour dĂ©tourner les choses en sa faveur. Tout ce qu’on m’offrait, elle me le subtilisait, sans scrupule, et ce sans que personne ne lĂšve le petit doigt pour la stopper. Mon pĂšre, en particulier, ne disait jamais un mot. Il la dĂ©fendait toujours avec des paroles qui me paraissaient fausses, comme si la simple mention de la perte de son propre pĂšre suffisait Ă  justifier ses actes. “Elle a perdu son papa et ne s’en remet pas”, disait-il inlassablement. Cette excuse, toujours la mĂȘme, Ă©tait devenue un moyen pour lui de fermer les yeux sur son comportement, aussi mauvais soit-il.

Anastasia, avec sa ruse et son air supĂ©rieur, savait comment manipuler les autres pour parvenir Ă  ses fins. Elle s’adaptait Ă  chaque situation pour en tirer le meilleur parti, et moi, j’étais la cible parfaite pour ses intrigues. Ses sourires Ă©taient pleins de fausse douceur, mais je savais au fond de moi qu’ils dissimulaient des intentions bien plus sombres. Elle Ă©tait une maĂźtresse de la manipulation, et je redoutais chaque interaction avec elle

Ma belle-mĂšre, une femme d’une cinquantaine d’annĂ©es, Ă©tait une crĂ©ature de glace, froide et calculatrice. Ses traits anguleux, sa peau pĂąle, et ses yeux perçants lui donnaient un air de prĂ©dateur, toujours en quĂȘte de la moindre faiblesse. Son regard Ă©tait tranchant, comme une lame, et son expression semblait figĂ©e dans une Ă©ternelle sĂ©vĂ©ritĂ©. Elle ne souriait jamais, et chaque mouvement de son corps trahissait un contrĂŽle strict, comme si elle Ă©tait toujours en train de peser chaque mot, chaque geste, chaque dĂ©cision.

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