Quelques minutes plus tard, dans la voiture, l’atmosphère était lourde, étouffante. Collen tenait le volant, les yeux rivés sur la route. Ses mâchoires serrées, ses sourcils froncés, tout dans son attitude respirait la colère contenue. Mégane, assise à côté de lui, se tortillait sur son siège, hésitant à rompre ce silence pesant.
Enfin, elle prit son courage à deux mains. Elle toussota doucement, cherchant un ton doux, presque mielleux.
— Mon chéri… qu’est-ce qui ne va pas ? Est-ce que tu es contrarié ?Collen ne détourna pas le regard de la route. Sa voix claqua, froide et tranchante :
— C’est toi qui as averti les médias ?Le cœur de Mégane fit un bond. Elle inspira, se redressa et répondit d’un ton hésitant, mais encore un peu assuré :
Pendant toute la journée, Collen était resté froid et distant, et ses changements d’humeur troublaient profondément Chantelle. Le weekend dernier, il avait été attentif, protecteur, presque tendre… mais aujourd’hui, il semblait absent, comme un mur de glace entre eux.Chaque fois qu’elle lui apportait des documents à signer, il les prenait machinalement, les parcourait rapidement, signait et les lui rendait sans même la regarder. Elle se sentait frustrée et confuse : pourquoi agit-il ainsi ? Qu’est-ce qui a bien pu le mettre dans cet état ?Assis derrière son bureau, Collen observait ses gestes à travers la vitre qui les séparait. À 17h, il se leva et se dirigea vers la baie vitrée. Ses yeux se plissèrent lorsqu’il reconnut une voiture bien connue : celle de Stéphane.Sans perdre une seconde, il retourna à son bureau, sortit des dossiers d’un tiroir, les examina longuement, prit une profonde inspiration, puis se dirigea vers le bureau de Chantelle.Chantelle, de son côté, rangeait ses
Depuis leur retour du centre commercial, Mégane n’avait pas retrouvé la paix.Elle regrettait presque d’avoir insisté pour que Chantelle l'accompagne : depuis ce jour, une tension sourde la déchirait intérieurement. Chaque geste, chaque regard échangé entre Collen et Chantelle revenait la hanter comme une plaie rouverte. Son cœur brûlait d’une jalousie qu’elle n’osait pas avouer, pas même à elle-même.Elle revoyait sans cesse la scène du restaurant. Collen s’élançant, paniqué, pour tendre la tasse d’eau à Chantelle. Son regard inquiet posé sur elle.— Non… ce n’est pas possible, murmura-t-elle dans le silence de sa chambre. Et si… et si ces deux-là avaient réellement une liaison derrière mon dos ? Et si Chantelle essayait de me voler mon homme ?Ses doigts tremblaient à cette simple pensée.Elle en avait bien parlé à sa mère. Mais Rhonda, comme toujours, avait balayé ses inquiétudes d’un ton sec :— Arrête, Mégane. Chantelle n’est pas une menace pour toi. Elle n’est même pas assez bel
Quelques minutes plus tard, dans la voiture, l’atmosphère était lourde, étouffante. Collen tenait le volant, les yeux rivés sur la route. Ses mâchoires serrées, ses sourcils froncés, tout dans son attitude respirait la colère contenue. Mégane, assise à côté de lui, se tortillait sur son siège, hésitant à rompre ce silence pesant.Enfin, elle prit son courage à deux mains. Elle toussota doucement, cherchant un ton doux, presque mielleux.— Mon chéri… qu’est-ce qui ne va pas ? Est-ce que tu es contrarié ?Collen ne détourna pas le regard de la route. Sa voix claqua, froide et tranchante :— C’est toi qui as averti les médias ?Le cœur de Mégane fit un bond. Elle inspira, se redressa et répondit d’un ton hésitant, mais encore un peu assuré :
Collen, cependant, ne l’observait presque pas. Ses yeux, plus souvent qu’autrement, se levaient vers le miroir pour capter le reflet discret de Chantelle assise dans un coin, silencieuse. Lorsqu’elle surprenait son regard, il détournait aussitôt les yeux pour fixer son téléphone, feignant de consulter ses messages.— Alors, qu’en penses-tu ? demandait Mégane avec impatience. — Oui… ça te va. — Vraiment ? — Ça te va, répétait-il, toujours sur le même ton égal.Mégane ne remarquait pas la distance dans sa voix. Elle était trop absorbée par sa propre silhouette, et parfois, en lançant un regard à Chantelle, elle affichait un sourire narquois, comme pour lui rappeler qu’elle détenait Collen.Lorsque l’essayage fut terminé, Mégane, sans hésiter, lui tendit ses deux paniers remplis à ras bord. — Tiens, allons à la caisse pour régler tout ça.Collen, surpris, détourna son regard vers Chantelle. — C’est tout ? Toi, tu n’as rien choisi ? d
Chantelle soupira mais ne répondit rien. Elle savait que répondre à ce mensonge serait perdre son temps.— C’est tout ? demanda-t-elle, levant un sourcil.— Non, ce n’est pas tout ! s’exclama Mégane, débordante d’excitation, ses yeux pétillants d’impatience. Je dois faire du shopping, alors il faut qu’on y aille sans tarder !À ce moment précis, la porte du salon s’ouvrit et Collen fit son entrée. L’atmosphère changea instantanément : le souffle de certains se coupa, et les regards se tournèrent vers lui, impressionnés par sa prestance et son charisme naturel.— Monsieur Wilkerson ! s’exclama Gérard, se levant légèrement.— Oh, Collen ! ajouta Mégane, le visage illuminé, les yeux brillants d’admiration, en se précipitant vers lui pour l&rs
Stéphane soutint son regard sans vaciller, et son sourire s’élargit, presque moqueur.— C’est plutôt à moi de te poser cette question. Ne dois-tu pas épouser sa sœur dans quelques mois ? Et pourtant… elle, ta secrétaire, tu la supplies presque de te laisser la déposer. Dis-moi, Collen… depuis quand un patron agit ainsi ?La mâchoire de Collen se contracta.— Ça ne te regarde pas. Occupe-toi de tes affaires, Stéphane.— Mes affaires ? Oh, mais je m’en occupe très bien, rétorqua Stéphane, faussement léger. Heureusement pour toi, elle n’a accepté l’offre de personne…Les yeux de Collen lancèrent un éclat sombre.— Je te le répète pour la dernière fois : je ne veux pas te voir rôder autour d’elle.Stéphan