Chaque nuit, elle rêve de lui. Un homme qu’elle ne connaît pas, et pourtant… qu’elle ressent jusqu’au plus profond de sa peau. Ses mains, sa voix, sa présence. Chaque rêve est un souffle de plaisir, un vertige de désir, un secret murmuré entre deux silences. Mais chaque matin, il disparaît. Jusqu’au jour où elle le croise. Dans la vraie vie. Même regard sombre et doux. Même sourire qui trouble. Il ne la reconnaît pas. Pourtant, il la regarde… comme on regarde quelqu’un qu’on aurait déjà aimé. Et si ces rêves étaient plus que des fantasmes ? Et s’ils cachaient une mémoire ancienne, une mission oubliée… ou un piège ? Parce que ce lien brûlant les pousse l’un vers l’autre. Mais le destin, lui, ne fait jamais de cadeaux. Entre amour cosmique, sensualité et secrets enfouis, une histoire où le désir flirte avec la fatalité.
View MoreJe le sens avant même de le voir.
Le vent est plus chaud, plus dense. L’air vibre autour de moi, chargé d’une tension douce et cruelle à la fois. Mes pieds nus s’enfoncent dans l’herbe humide d’un champ infini, parsemé de coquelicots et de blés encore verts. Le soleil dore ma peau, le ciel est d’un bleu irréel. Tout est beau. Trop beau. Trop vivant pour être vrai. Et pourtant, je sais. Je rêve. Mais pas un de ces rêves brumeux qu’on oublie au réveil. Non. Ce rêve-là, je pourrais en dessiner chaque détail. Je pourrais décrire l’odeur de l’air, la sensation de l’herbe sur mes chevilles, la caresse exacte du vent sur ma nuque. Et surtout… je pourrais parler de lui. Je lève les yeux. Il est là. Toujours là. Debout au bord du champ, à l’orée d’un bois dense et sombre. Il ne bouge pas. Il me regarde. Son visage est beau, mais ce n’est pas ça qui m’hypnotise. C’est son regard. Ce noir profond, chargé de quelque chose d’ancien, de brûlant, de… dangereux. Il ne dit rien. Il n’a jamais besoin de parler. Et pourtant, tout son corps me dit : “Viens.” Mon cœur cogne contre mes côtes comme un tambour fou. J’ai chaud. Trop chaud. Pas à cause du soleil. À cause de lui. Je devrais courir. Partir loin. Mais mes jambes avancent sans mon accord, attirées par lui comme une étoile vers son feu. Il s’approche. Ses pas ne font aucun bruit. Et quand il est assez près pour que je voie les reflets ambrés dans ses yeux sombres, je retiens ma respiration. Il ne me touche pas. Pas tout de suite. Il tourne autour de moi. Lentement. Comme un fauve. Je sens sa chaleur derrière moi. Je frissonne. Puis sa main se lève. Elle frôle l’air juste au-dessus de ma peau, sans me toucher, mais mon corps répond comme s’il m’avait effleurée. Ma gorge se serre. Mes cuisses se contractent. Mon souffle devient erratique. Je ferme les yeux. Je suis prête à m’embraser. Et puis… il me murmure, pour la première fois. — Tu es à moi. Je ne réponds pas. Je ne peux pas. Mon ventre se noue, mes genoux veulent céder. Il pose enfin sa main sur ma taille. Et dans ce simple geste, il y a plus de sensualité, plus de promesses, que dans mille caresses. Son autre main remonte le long de mon bras nu, lentement, jusqu’à effleurer la naissance de ma nuque. Un frisson me traverse tout entière. Je ne comprends pas pourquoi mon corps le connaît déjà. Pourquoi il me fait l’effet d’un souvenir ancien, comme une vie que j’aurais oubliée. Il penche la tête, ses lèvres à un souffle des miennes. Et puis, comme toujours… le rêve me glisse entre les doigts. ⸻ Je me réveille en sursaut, haletante. Mon corps est trempé de sueur, mes draps en bataille, collés à ma peau brûlante. Mes cuisses sont douloureusement contractées, mon ventre encore tendu d’un désir irréel. J’ai l’impression qu’il vient juste de me quitter. Ma main effleure mes lèvres, comme pour vérifier qu’il ne m’a pas embrassée. Elles sont sèches. Mais mon cœur, lui, déborde. Encore. Ce foutu rêve. Le même. Exactement le même. Depuis six mois. Je m’assois lentement sur le bord du lit, posant mes pieds nus sur le parquet froid de ma chambre. La réalité me frappe d’un coup. Le silence. Le vent léger qui passe par la fenêtre entrouverte. Les oiseaux, quelque part dans les arbres. Le bruit lointain d’un cheval qui trotte dans les prés. Je suis chez moi. Dans cette vieille maison en pierre, au bout du chemin de terre. À l’abri, entourée de champs et de forêts. Loin de tout. Et pourtant… ce rêve me suit partout. Je me lève, ramassant ma nuisette qui glisse le long de ma cuisse moite. Je jette un long gilet par-dessus, l’enroulant autour de moi comme une armure dérisoire. Direction la cuisine. Un café fort. Un bon, bien noir. Peut-être qu’il m’arrachera ce goût de lui sur la langue. ⸻ La cuisine sent la lavande et la terre mouillée. Les murs sont clairs, usés par le temps, comme tout dans cette maison. Rien n’est moderne ici. Tout est vrai. Brut. Je m’installe sur le vieux banc près de la fenêtre. Vue sur les champs. Les chevaux. Les arbres. Le vent fait frissonner les hautes herbes, comme s’il me rappelait ce frisson qu’il a laissé sur ma peau. Je prends une gorgée de café. Amer. Brûlant. Parfait. Je ferme les yeux. Et je le revois. Sa main. Ses yeux. Sa voix. “Tu es à moi.” Je serre la tasse plus fort. Je ne suis à personne. Personne ne me possède. Je suis libre. Je suis forte. Je… Je mens. La vérité, c’est que je me sens à lui. Et ça me terrifie. ⸻ Je n’ai jamais vu cet homme ailleurs que dans mes rêves. Je ne connais même pas son nom. Mais chaque nuit, je retourne dans ses bras comme une droguée. Et chaque matin, je me réveille vide. Je n’ose en parler à personne. Qui me croirait ? Un inconnu qui revient dans mes rêves, qui me brûle de l’intérieur, qui me connaît mieux que moi-même ? C’est ridicule. Et pourtant… c’est réel. Je le sens. Il existe. Quelque part. Je le sais. Comme on sait quand l’orage approche. Je me lève, poussée par une énergie que je ne comprends pas. Je traverse la maison, j’ouvre la porte arrière. L’air frais me fouette le visage. Je marche jusqu’au vieux chêne, celui qui domine la prairie. Je m’y adosse. Je ferme les yeux. Et je murmure. Tout bas. Presque sans y croire. — Si tu existes… Trouve-moi.ÉmilieDepuis le rêve partagé et la voix des dieux jumeaux, je ne vois plus rien comme avant.Même la lumière du matin semble différente. Les visages familiers me semblent parfois trop lisses, comme des masques bien tenus. Et chaque bruit étrange devient un avertissement potentiel.Gabriel, lui, est encore plus proche. Protecteur. Brûlant. Présent à chaque battement de mon cœur. Il me regarde comme s’il avait peur qu’en clignant des yeux, je disparaisse.Et pourtant, malgré cette proximité, quelque chose pèse.Quelque chose approche.⸻Le soir venu, le dîner de mariage commence.C’est une soirée féérique. Longues tables en bois recouvertes de nappes blanches, centres de table fleuris, bougies vacillantes dans de petits pots suspendus aux branches.Le vin coule. Les rires résonnent. Les musiciens jouent des airs doux, comme sortis d’un rêve ancien.Et pourtant… je sens le malaise.Je le sens dans les regards en coin.Dans certains sourires trop lisses.Dans le frisson qui me remonte la
ÉmilieLe soleil est déjà haut quand je quitte la salle du petit déjeuner. Mes jambes sont engourdies par la nuit courte, mon esprit encore embué par le rêve — notre rêve. J’ai la sensation étrange d’avoir passé une frontière, d’avoir quitté un monde et mis le pied dans un autre. Un monde où rien n’est plus banal, même un simple regard.Gabriel marche à mes côtés, silencieux. Mais son silence ne m’oppresse pas. Au contraire. Il est comme un prolongement de mes pensées. Présent, vibrant, brûlant de tout ce qu’il ne dit pas encore.Il me jette un regard rapide. Nos doigts s’effleurent.Et rien que ça me donne envie de pleurer.Pas de tristesse. Non. D’émotion pure. De cet amour-là, qui ressemble à une mémoire revenue. Une chaleur oubliée.— Tu veux marcher ? propose-t-il doucement.Je hoche la tête.On quitte les jardins en silence. Nos pas nous guident sans réfléchir vers une colline au bout du domaine. De là-haut, on peut voir toute la vallée, les chevaux au loin, les silhouettes flou
ÉmilieParfois, je me demande si le destin a un humour bien à lui. Si cette force invisible qui me pousse vers Gabriel ne s’amuse pas à semer des indices brûlants entre mes pas. Car ce soir, tout semble orchestré. Le ciel a viré à l’ambre, les étoiles dansent plus haut, la musique flotte comme un souvenir. Et Gabriel… il est là. À la fois trop proche et toujours un peu loin.La soirée de pré-mariage se déroule sous une arche de lumières suspendues entre les arbres. Des tables sont dressées sur l’herbe, et les guirlandes colorées ondulent doucement dans l’air tiède. Un feu de camp a été allumé au centre, et les invités commencent à s’y regrouper, un verre à la main, en partageant des souvenirs, des blagues, des chansons.Mais moi, je suis ailleurs. Mon regard le cherche.Il est là. Vêtu d’un chemisier noir retroussé aux coudes, l’air à la fois sauvage et parfaitement à sa place parmi les gens. Il rit doucement avec le futur marié, un verre de vin à la main, les cheveux en bataille comm
ÉmilieJe ne savais pas comment ça avait commencé. Peut-être un regard, peut-être un silence qui avait duré une seconde de trop. Mais ce matin-là, tout était différent. Il faisait beau, les oiseaux chantaient, et l’air sentait la menthe sauvage.Et puis il était là.Gabriel.Dos à moi, il s’occupait d’un cheval brun à la crinière sombre, ses mains caressant l’encolure de l’animal avec une douceur inattendue.Je toussotai pour annoncer ma présence. Il se retourna, ce même regard sombre et brûlant ancré dans le mien. Mais cette fois, il y avait autre chose. Une sorte de… légèreté. Presque un sourire au coin des lèvres.— T’as déjà monté à cheval ? me demanda-t-il simplement.J’haussai un sourcil.— J’ai regardé Spirit au moins dix fois. Ça compte ?Il rit. Vraiment. Et bordel, son rire. Grave, chaleureux, comme le bois qui craque au coin d’un feu.— On va dire que c’est un début. Tu montes avec moi ?Je ne répondis pas tout de suite. Est-ce que je montais ? Avec lui ? Littéralement sur
ÉmilieLe crépuscule baignait le ciel d’une lumière dorée quand je l’ai vu au bord du sentier. Gabriel, planté là, immobile, ses yeux sombres rivés sur moi comme s’il m’attendait depuis toujours. Une vague de chaleur m’a submergée, mélange d’excitation et de peur.— Tu ne dors toujours pas ? Sa voix, rauque, basse, avait cette assurance arrogante qui me mettait immédiatement sur la défensive.Je serrai les poings, jouant à masquer mon trouble.— Pas vraiment.Il s’approcha lentement, son regard brûlant d’une intensité presque douloureuse.— Tu sais, tu joues avec le feu. Ce n’est pas un jeu pour les faibles.Je levai le menton, le défiant du regard.— Et toi, tu es prêt à brûler ?Son sourire s’étira, carnassier.— Plus que tu ne peux l’imaginer.Je sentis son souffle près de mon visage. Une tension électrique monta entre nous, presque palpable.— Pourquoi tu es ici ? Pour me briser ou pour me sauver ?Il plissa les yeux, amusé.— Pourquoi choisir ? Parfois, on casse pour mieux recons
ÉmilieIl y a des regards qu’on porte en soi comme une blessure.Depuis cette nuit, je n’ai plus vraiment dormi.Je tourne. Je me retourne. Je pense à ce que m’a dit Léa, à cette légende.Et surtout, je pense à lui.Gabriel.Il est devenu un prénom dans ma chair.J’ai beau vouloir rationaliser, me convaincre que ce n’est qu’une coïncidence, une jolie illusion, un fantasme qui a pris forme… mon corps, lui, ne veut rien savoir.Il le reconnaît.Je le sens dans mon ventre. Dans mes mains. Dans mon souffle.⸻Léa m’a proposé de retourner dans les bois avec elle ce matin, mais j’ai décliné.Je crois que j’ai besoin d’être seule.Alors je pars à pied, avec pour seule compagnie le soleil naissant et mes pensées chaotiques.Je longe les clôtures du ranch, les bottes enfoncées dans la terre souple. L’air sent la lavande sauvage et la sève chaude. Tout ici semble plus vivant, plus vibrant, plus… prêt à éclater.Comme moi.⸻Je passe le portail de bois, celui qui sépare les pâturages de la parti
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