تسجيل الدخولRemerciements À vous qui avez tourné ces pages, À vous qui avez suivi Léa dans son combat intérieur, dans ses silences, dans ses choix parfois déroutants, parfois douloureux… merci. Ce roman n’est pas une histoire d’amour parfaite. Ce n’est pas un conte de fées. C’est le reflet nu d’une emprise, d’un pouvoir, d’une renaissance. C’est aussi l’histoire d’une sœur, d’une fille, d’une femme… qui apprend à survivre, à aimer malgré tout, à espérer. Si vous avez ressenti ne serait-ce qu’un souffle d’émotion, un frisson de vérité, alors chaque mot en valait la peine. ❤️😉
Léa resta un moment immobile, les doigts encore posés sur le carnet noir. Elle n’osait plus le regarder. L’air semblait plus dense autour d’elle, chargé de ce qu’elle venait de voir.Elle se leva lentement. La chaise grinça, un son minuscule qui lui fit presque peur. Elle rangea les papiers qu’elle avait éparpillés, remit le stylo à sa place, effaça les traces de sa présence, comme si elle effaçait un crime.Puis, dans un geste presque instinctif, elle prit le carnet. Il pesait plus lourd qu’il n’en avait l’air.Durval ne devait pas le savoir. Pas encore.Pas tant qu’elle n’aurait pas compris tout ce qu’il contenait.Elle quitta le bureau, ferma la porte derrière elle. Le couloir de la maison était plongé dans la pénombre, seulement traversé par la lumière tremblante des lampadaires de la rue. Le parquet grinçait sous ses pas, et chaque bruit lui semblait amplifié par la culpabilité.Dans la chambre, elle posa le carnet sur le lit.L’espace semblait plus petit, plus clos. Les draps
Chapitre 3 – Les cendres de l’enfance Le carnet s’ouvre sous ses doigts comme une porte qu’on n’ose pas franchir. Léa tourne la première page. L’encre est un peu pâlie, les lettres penchées, nerveuses, comme écrites dans l’urgence. Et soudain, le bureau disparaît. Le monde se dissout dans une lumière pâle, et elle voit non plus des mots mais une image. Une plaine ouverte, des herbes hautes balayées par le vent. Au loin, une grande maison blanche, aux volets sombres. Devant, un petit garçon tient les rênes d’un poney brun. Il a six ans. Les cheveux en bataille, les joues rouges de poussière et de honte. C’est Einer. Il serre la bride de toutes ses forces. Ses petites mains tremblent, crispées. — Allez… vas-y… murmure-t-il, mais sa voix tremble. L’animal recule légèrement, renâcle, indifférent à ses ordres. Le garçon tire encore, s’acharne. Le sabot gratte la terre. Rien ne bouge. Derrière lui, une voix gronde. Grave. Froide. — Tu fais honte, Einer. Le petit se f
Le printemps s’était installé lentement, comme s’il hésitait à chasser l’hiver.Dans le jardin, les premières fleurs commençaient à éclore, et les rayons du soleil perçaient timidement à travers les branches nues. Léa ouvrit la fenêtre de la cuisine, laissa entrer l’air frais, et inspira longuement. Le parfum du café se mêlait à celui de la terre humide. Elle se sentit soudain fatiguée, comme si chaque geste simple demandait un effort supplémentaire.Son ventre s’arrondissait un peu plus chaque jour, et avec lui, la peur. La peur de ne pas être à la hauteur. La peur de reproduire les erreurs de sa mère, ou pire, de Durval.Dans le salon, Émilie était assise à la table, penchée sur ses cahiers. Les écouteurs dans les oreilles, elle tapotait distraitement son stylo contre la marge d’un manuel.Ses cheveux blonds tombaient sur ses épaules, et ses yeux claires semblaient ailleurs quelque part entre l’enfance et ce monde qu’elle découvrait trop vite.Léa la regarda un moment, attendri
Chapitre 1 – Après le chaos L’air de la chambre sentait encore l’hôpital. Même si Durval était rentré depuis quelques semaines, l’odeur de désinfectant semblait s’être incrustée dans les murs, dans les draps, jusque dans sa peau. Il passait ses journées dans un silence presque religieux, enfermé dans son bureau ou assis devant la grande baie vitrée du salon, à regarder sans voir. La cicatrice sur son flanc tirait chaque fois qu’il respirait trop profondément, comme un rappel que la mort l’avait frôlé et que la vie, désormais, lui échappait un peu plus. Léa le regardait souvent sans rien dire. Elle aurait voulu lui parler, mais les mots restaient coincés dans sa gorge. Depuis qu’ils avaient quitté l’hôpital, leurs échanges se résumaient à quelques phrases simples : “Tu as pris tes médicaments ?” ou “Tu veux que je t’aide à monter l’escalier ?” Rien d’autre. Elle, enceinte de quelques mois, oscillait entre la tendresse et la peur. Chaque geste de Durval la ramenait à leurs débu
Elle releva les yeux vers lui. Il la fixait, sans l’interrompre, patient. Comme s’il savait que quelque chose de plus grand allait venir. — Tu sais… ces derniers mois ont été très durs pour moi. J’ai traversé trop de choses. Il y a eu la peur, la colère, l’incompréhension… Mais il y a eu aussi des moments vrais. Des moments où j’ai vu autre chose en toi. Quelqu’un de blessé, mais capable d’aimer. Quelqu’un qui s’est battu, maladroitement, mais sincèrement. Durval ne disait rien. Il l’écoutait. Il ne bougeait même pas. — Je ne sais pas si je t’aime comme dans les livres, reprit-elle, la voix tremblante. Mais je sais que je tiens à toi. Que tu es devenu une présence importante, et que malgré tout, je me sens de plus en plus en sécurité avec toi. Elle posa une main sur le drap, à quelques centimètres de la sienne. — Alors je suis venue pour te dire… que je veux essayer. Que je veux construire quelque chose de nouveau. Pas pour te réparer, ni pour oublier le passé. Mais pour nous
Charles baissa brièvement les yeux, mais Durval continua. — Je l’ai fait pour Léa. Pour Émilie. Et pour cet enfant qu’elle porte. Je n’avais pas envie que mon nom soit prononcé dans un tribunal devant eux. Je n’avais pas envie que ce bébé arrive dans un monde encore plus souillé par notre guerre de coqs. Alors ne viens pas ici jouer les repentis, parce que tes excuses, je n’en ai pas besoin. Un silence lourd tomba. Charles avala difficilement sa salive. Il voulait parler, se défendre peut-être, mais il n’en eut pas le temps. — Et maintenant que c’est dit, je veux que tu écoutes bien, reprit Durval, plus lentement. Je ne veux plus jamais te voir tourner autour de Léa. Tu l’as blessée plus que tu ne l’imagines. Elle a cru en toi quand toi tu préférais croire que j’étais le diable incarné. — Mais tu l’étais ! cracha Charles soudain, emporté par un éclat de colère. Tu as détruit sa vie, tu l’as manipulée, tu l’as enfermée dans une relation toxique ! Tu veux que je fasse semblant d







