Chapitre 1

Mon esprit est resté vide un instant, je ne savais pas quoi faire.

Une fois remise de mes émotions, j'ai repoussé Yannick avec embarras et me suis empressée de ramasser les vêtements éparpillés sur le sol pour m'habiller.

« Fiona, attends. » Yannick, le menton appuyé sur sa main, m'a arrêtée avec un sourire narquois.

« Tu penses qu'on est en couple ? »

Le mot « partenaire sexuel » résonnait dans ma tête. Mes doigts tremblaient, incapable d'attacher mon soutien-gorge.

Yannick est descendu du lit, dévoilant son torse musclé et sexy. Il s'est approché de moi et m'a aidée à attacher mon soutien-gorge avec dextérité.

Ma louve a hurlé de douleur dans mon cœur : une telle intimité ne faisait qu'aggraver ma souffrance.

La tête baissée, j'ai souri avec amertume : « C'est qui, ta fiancée ? »

« Ton père t'a juste choisi une fille au hasard parmi celles en âge de se marier ? »

Mon corps était encore couvert de marques de ses baisers, mes jambes étaient douloureuses.

Yannick, vêtu uniquement d'un jean, m'a enlacée par-derrière, posant sa tête sur mon épaule.

« C'est Lucia. »

Ses yeux verts se sont plissés tandis qu'il a ajouté : « Lucia, la fille mystérieuse et brillante que tout le monde aimait en secret à l'université. »

« Je t'avoue que l'idée de la revoir me stresse un peu. »

Ma main s'est figée en coiffant mes cheveux. Bien sûr que je me souvenais de Lucia.

Yannick avait eu le béguin pour elle, mais avant qu'il ne puisse lui avouer ses sentiments, elle était partie poursuivre ses études dans une école située en territoire neutre.

Je croyais qu'il l'avait oubliée depuis longtemps…

Yannick m'a regardée, a pincé ses lèvres. « Fiona, ne me dis pas que tu as des sentiments pour moi. On a grandi ensemble, et même si tu es vraiment belle et sexy, je t'ai toujours considérée comme ma meilleure amie. »

« Personne ne me comprend aussi bien que toi au lit, tu es ma meilleure partenaire sexuelle. »

Je me suis figée, comme frappée par la foudre .

Fixant le sourire de Yannick, j'ai forcé aussi un sourire, comme si moi aussi je ne considérait notre relation que comme un jeu et que je ne me souciais vraiment pas de son mariage arrangé.

Il a poursuivi : « Et puis, je pourrais facilement deviner la couleur de tes sous-vêtements. Où est le défi ? »

« Parfois, je me réveille la nuit et te vois endormie à côté de moi et j'ai même un peu peur... »

« Peur que mon père me force à t'épouser. Tu imagines ? Passer ma vie comme ça ? Je mourrais d'ennui ! »

Après avoir dit cela, il a secoué la tête avec force, comme pour chasser cette idée de passer toute sa vie avec moi.

J'ai fixé le sol, clignant des yeux vite.

Ne pleure pas. Pas maintenant. Pas ici. Pas devant lui.

J'ai ravalé toute ma colère, ma honte et mon chagrin, et je me suis forcée à garder une voix stable :

« J'ai quelque chose à faire, je dois y aller. »

Et je me suis enfuie.

J'ai toujours cru que Yannick et moi étions en couple.

Après tout, nous étions comme la plupart des couples :

On dînait ensemble, voyagions ensemble et passions chaque fête importante ensemble.

Yannick m'embrassait passionnément sous les cris encourageants de nos amis.

Il me conduisait au travail et me ramenait chez moi tous les jours de pluie.

Il me serrait la main sous la table lorsque nos deux familles se réunissaient pour dîner.

Mais maintenant, j'ai compris : ce que je prenais pour de l'amour n'était pour lui qu'un passe-temps…

« Fiona ? » Ma mère a frappé à la vitre de la voiture, inquiète.

J'ai repris immédiatement mes esprits.

En touchant mes joues mouillées, j'ai essuyé mes larmes avant de descendre de la voiture.

« Maman ! » Je ne voulais pas qu'elle voie mes yeux rougis, alors je l'ai serrée dans mes bras et ai dit en souriant : « Tu m'as manqué. »

Elle a soupiré, soulagée, caressant mon dos.

« Pourquoi rester seule dans la voiture ? Tu m'as inquiétée… »

Je n'ai pas répondu.

Ma mère s'est souvenue soudainement de quelque chose et a continué : « Ah oui, Fiona, la fiancée de Yannick va bientôt arriver. Alpha et Luna y accordent beaucoup d'importance, et Yannick a fait des préparatifs avec soin depuis longtemps. Il dit qu'il craint que Lucia se sente mal à l'aise, et qu'avec une autre fille présente, il y aura peut-être plus de sujets de conversation, c'est pourquoi il a insisté pour que tu sois là... »

Ma mère a marqué une pause, l'air inquiet.

J'ai hoché la tête et faisait semblant d'être joyeuse : « Ne t'inquiète pas, maman, je vais faire en sorte que Lucia passe un bon moment. Tu ne crois pas en mon sens de l'humour ? »

Ma mère a soupiré, me caressant les cheveux avec tendresse.

Elle savait mes sentiments pour Yannick.

Après tout, j'avais placé une photo de Yannick et moi bien en évidence sur ma table de chevet.

De plus, je conservais précieusement tout ce qu'il m'avait offert, interdisant à quiconque d'y toucher.

Il y avait aussi une boîte remplie de lettres d'amour que j'ai écrites à Yannick, mais jamais envoyées.

Je n'avais jamais su cacher mes sentiments pour Yannick.

Je marchais aux côtés de ma mère quand je lui ai soudainement proposé : « Le mois prochain, papa va quitter son poste de Bêta, et si on déménageait dans un endroit plus éloigné ? »

Ma mère a été un peu surprise, et je lui ai pris la main en lui disant d'un ton sucré : « Papa et toi vivez tout le temps dans la tribu sans jamais partir, n'est-ce pas ? Je sais que vous avez toujours voulu trouver un endroit où le climat est plus agréable. Maintenant qu'on a le temps, pourquoi ne pas partir tous les trois découvrir la beauté d'autres endroits ? »

« Je serai heureuse tant que je reste avec vous. »