Chapitre 3

Je suis revenue avec le bracelet et, dès que j'ai poussé la porte du salon, des cris de joie ont retenti.

« Bienvenue... »

Le sourire chaleureux de Yannick s'est figé en me voyant : « C'est toi ? »

Il ne s'attendait pas à ce que je lui rende vraiment le bracelet.

Quand je lui ai tendu le bracelet, il a hésité un instant, puis l'a finalement accepté.

Puis il a murmuré à mon oreille : « Fiona, vu tout ce que j'ai fait pour toi, ne gâche pas tout aujourd'hui. »

« Lucia est une fille qui a besoin d'amour et d'attention, ne fais pas de bêtises qui pourraient la contrarier. »

Je ne voulais pas lui répondre.

Lucia était une fille, mais est-ce que je n'en étais pas une aussi ?

En regardant cet homme que j'aimais depuis plus de dix ans, la douleur dans ma poitrine m'a presque étouffée.

Dix minutes plus tard, Lucia est entrée, guidée par le majordome.

Au fur et à mesure que la conversation avançait, ils en sont venus à parler des détails du mariage, dès leur première rencontre. À ce moment-là, Yannick était assis à côté de Lucia et la servait avec attention.

Sa fierté de l'héritier de la tribu a disparu, comme un loup qui a rangé ses griffes.

Comme ils discutaient joyeusement, avaient-ils vraiment besoin de moi pour tenir compagnie à Lucia ? Ne voulant pas perdre mon temps, j'ai cherché une excuse pour partir.

Mais soudain, Lucia s'est tournée vers moi avec un sourire doux : « Tu es Fiona, n'est-ce pas ? Je me souviens de toi, tu étais la reine de la danse à l'école. »

Pris au dépourvu, j'ai agité les mains : « Merci, mais ce titre est exagéré. C'était juste une blague entre camarades. »

Je pensais qu'ils changeraient de sujet, mais Lucia n'avait clairement pas l'intention de me laisser tranquille : « Je n'exagère pas, à l'époque, beaucoup de garçons de l'équipe sportive te voyaient comme leur déesse. Ils se bousculaient pour te déclarer leur amour. »

Sans attendre ma réponse, Lucia a taquiné Yannick : « Vous étiez si proches depuis l'enfance. Comment se fait-il que vous ne soyez pas ensemble ? »

« Je me souviens qu'à l'école, vous étiez toujours ensemble, et tout le monde disait que vous signeriez forcément le pacte du couple un jour. »

Tous les regards se sont tournés vers moi.

L'atmosphère est devenue étrange. Je ne savais pas si c'était une illusion, mais j'avais l'impression que Lucia, qui semblait si douce et gentille, avait une hostilité inexplicable à mon égard.

Yannick a secoué la tête en servant un morceau de gâteau à Lucia : « Tout le monde se trompait. Même si Fiona est une fille, dans mon cœur, elle est ma meilleure amie. Qui signerait le pacte du couple avec sa meilleure amie ? Ce serait trop bizarre. »

Puis, se souvenant soudain de quelque chose, il a éclaté de rire : « Tu n'as pas vu quand elle est tombée de l'arbre dans son enfance, le visage couvert de larmes, de morve et de boue, c'était vraiment ridicule. »

« Et quand elle était ivre, elle racontait n'importe quoi à tout le monde, agitant les bras comme si elle lançait des sorts ! C'était trop drôle... »

Je n'en pouvais plus. Mon visage brûlait, de honte ou de colère - peut-être les deux.

« J'ai quelque chose à faire, je dois y aller ! » Je l'ai interrompu sèchement, la voix tendue, tout en forçant un sourire poli pour les aînés. « Excusez-moi. »

Lucia a regardé Yannick d'un air un peu blessé : « Ai-je dit quelque chose qui a contrarié Fiona ? »

Yannick me fixait avec colère, le regard accusateur, comme si c'était moi qui avais dépassé les limites.

Avant qu'il ne parle, je me suis empressée de dire : « J'ai juste un rendez-vous romantique avec mon crush aujourd'hui, je vais être en retard si je ne pars pas maintenant. »

Yannick s'est brusquement figé.

Son sourire a disparu comme s'il n'avait jamais existé.