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Chapitre 78 : Le souffle du brasier
Terakhir Diperbarui:
2025-06-11 19:33:17
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ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 81 : L’écho des souffles
AelyaLe silence était étrange.Presque irréel.Comme si le monde, après nous avoir traqués, jugés, consumés, avait décidé de s’arrêter. Juste un instant. Juste pour nous.Comme si les dieux eux-mêmes avaient retenu leur souffle, curieux et silencieux devant ce que deux êtres brisés pouvaient faire de la tendresse.Kael n’avait pas bougé. Ses bras restaient autour de moi, solides et sûrs. Un ancrage. Une certitude. Ma joue posée contre sa peau encore moite de chaleur, j’écoutais son cœur battre. Un rythme irrégulier, haletant. Mais vivant.Toujours là.Et je m’y accrochais comme une noyée à une bouée.Ses doigts glissaient lentement dans mes cheveux, paresseux, infinis. Des caresses sans but, sans revendication. Juste le langage silencieux d’un homme qui ne savait plus parler sans blessure. Et pour la première fois depuis longtemps, je me sentis… paisible. Fragile. Humaine.Entière.Je sentis mes épaules se relâcher, comme si un poids invisible me quittait. Comme si cette alcôve, ce s
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 80 : Entre les flammes et la chair
KaelLe vacarme de la bataille s’éloignait, s’effaçait dans un grondement étouffé, comme un cauchemar qui s’effiloche à l’aube. Seule demeurait la pulsation sourde de mon cœur, cette cadence sauvage, déréglée, qui battait au rythme de sa présence.Aelya.Sa main dans la mienne. Son souffle mêlé au mien. Son regard incandescent, rivé au mien, comme si l’univers entier se réduisait à cet instant suspendu au bord du gouffre.Le monde pouvait bien s’effondrer.Il le faisait déjà.Je n’avais plus envie de fuir. Plus envie de survivre simplement pour porter un autre jour sur mes épaules.Je voulais vivre.Là.Avec elle.Même s’il ne restait qu’un souffle à partager.Je l’entraînai hors du carnage, mes doigts crispés sur les siens, guidés par une urgence animale vers une enclave dissimulée entre deux pans de murs effondrés. Une ruine, un abri dérisoire au regard du chaos, mais assez vaste pour accueillir notre fièvre. Le sol tremblait encore sous les assauts lointains, le ciel hurlait, déchi
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 79 : Cendres et promesses
KaelLe sang collait à mes mains, brûlant presque autant que la braise qui grondait au creux de ma poitrine. Chaque battement de mon cœur résonnait comme un tambour de guerre, sourd et impitoyable. Autour de nous, le champ de bataille n’était plus qu’un dédale de chaos : le métal qui s’entrechoquait, les cris perçants, les flammes folles qui léchaient le ciel assombri par la fumée dense. Sous mes pieds, la terre craquelée s’effritait en cendres, mêlées aux gouttes de sueur, de sang, et de poussière. L’air, lourd et suffocant, portait l’amertume de la destruction et le goût salé de la peur.Je scrutai la mêlée, cherchant du regard Aelya. Là-bas, parmi les silhouettes déformées par la poussière et les éclairs de magie, elle brillait d’une lumière qui semblait irréelle, comme un phare dans l’obscurité. Son corps ondulait au rythme de la bataille, ses mains dessinant des signes que seuls les initiés pouvaient comprendre. Les flammes jaillissaient, s’échappant de ses doigts en une danse in
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 78 : Le souffle du brasier
AelyaLe vent avait tourné.Il portait avec lui cette odeur âcre de fumée mêlée à la poussière sèche des plaines. Une alerte silencieuse qui nous parcourait comme une brûlure sur la peau.Les premiers rayons du soleil déchiraient l’horizon, peignant le ciel en rouge sang, comme un avertissement.Autour de moi, les porteurs s’affairaient, tendus mais résolus. Les flammes qu’ils tenaient s’élevaient, vibrantes, comme une armée vivante prête à dévorer le monde pour le reconstruire.Kael était à mes côtés, l’air grave, les yeux plissés vers le lointain.— Ils approchent, dit-il simplement.Je sentis l’air se figer un instant. Chaque souffle, chaque mouvement semblait suspendu à cette vérité.— Nous n’avons plus le choix, murmurai-je. La guerre commence ici.Je me retournai vers les porteurs, ma voix s’élevant pour porter plus loin que les inquiétudes.— Rappelez-vous qui nous sommes. Les enfants du feu, nés des cendres de la trahison. Ce feu qui couve en nous n’est pas seulement une arme,
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 77 : Le chant des flammes
KaelLa nuit ne dort pas.Les étoiles elles-mêmes semblent retenues par un souffle nouveau, un souffle lourd de promesses et de cendres.Nous campions à la lisière des plaines de Myleen, là où la terre craquelle sous le poids des sécheresses. La lumière d’Aelya fendait l’obscurité comme un brasier vivant, projetant sur les visages des porteurs des ombres dansantes, éphémères et sauvages.Autour de nous, ils se regroupaient, silencieux, rassemblant leurs forces, leurs douleurs, leurs espoirs. Chaque flamme dans leur paume était un serment. Une douleur transformée en force.Je posai la main sur l’épaule d’Aelya. Elle était loin, dans ses pensées, le regard rivé vers l’horizon où l’aube se préparait à déchirer la nuit.— Tu sens leur feu ? demandai-je doucement.Elle hocha la tête.— Il ne s’agit pas seulement d’eux, Kael. C’est toute une lignée qui s’éveille. Une mémoire enfouie dans la pierre et le sang. Ils ont dormi, mais le sommeil ne les a jamais déliés du feu.Je connaissais cette
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 76 : Ceux qui s’éveillent
AelyaIls viennent.Je les sens.Comme des braises qu’on attise l’une après l’autre, à travers les montagnes, les forêts, les ruines. Des porteurs endormis, des enfants nés avec la pierre au creux de l’âme, marqués du sceau du feu. Ils ne comprennent pas encore. Pas tous. Mais ils ressentent l’appel.Et ils marchent vers nous.Je suis debout au sommet de l’ancienne tour. Le vent secoue mes cheveux, porte sur sa peau la cendre d’un monde en mue. La terre elle-même semble vibrer. Les racines craquent, les falaises s’ouvrent. Les rivières fument.Le feu est partout.Mais ce n’est pas un chaos. C’est un ordre oublié qui revient.Derrière moi, Kael me rejoint. Il ne dit rien. Sa simple présence suffit à m’ancrer.— Ils sont des centaines, dis-je.Il acquiesce, grave. Les lignes de son visage sont plus dures, marquées. Comme s’il vieillissait d’un siècle à chaque heure, mais sans rien perdre de sa force.— Certains auront peur, murmure-t-il. D’autres voudront te prendre ce pouvoir.— Alors
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