Dans les profondeurs glacées d’une forêt ancestrale, Isabella, une trappeuse farouche et solitaire, vit loin de la civilisation, piégeant et survivant selon ses propres règles. Marquée par la disparition de sa famille, elle fuit les hommes comme les souvenirs… jusqu’à ce qu’une nuit, elle trouve un homme blessé, inconscient près de ses pièges. Mais cet homme n’en est pas un. Il s’appelle Lucien, et sous ses traits d’ange tourmenté, se cache un vampire millénaire, traqué par ses semblables pour une trahison ancienne. Isabella aurait dû le tuer. Au lieu de cela, elle le soigne, le cache… et découvre un monde qu’elle croyait appartenir aux légendes. Entre feu et glace, instinct et tentation, commence une liaison interdite où chaque nuit peut être la dernière. Car dans l’ombre, d’autres vampires s’approchent, et la forêt devient le théâtre d’une guerre silencieuse. Isabella pourra-t-elle aimer une créature qu’elle devrait craindre ? Et Lucien renoncera-t-il à sa soif… ou finira-t-il par se nourrir de la seule femme capable de le sauver ?
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Le froid est une vieille habitude.
Il me mord les joues comme un chien affamé, me creuse les os, me rappelle que je suis bien vivante — du moins, tant que je continue à avancer. Les branches craquent sous mes pas, recouvertes de givre, et mon souffle s’élève en volutes blanches dans le matin brumeux. L’hiver est rude cette année. Mais il est toujours rude ici. C’est pour ça que je suis venue.
Personne ne survit dans cette forêt sans le vouloir vraiment.
Je remonte le sentier que j’ai moi-même tracé, une vieille piste de cerf que j’ai aménagée, qui serpente entre les conifères et longe la rivière figée. Les pièges sont alignés comme les battements d’un cœur régulier. Je les vérifie chaque matin. C’est ma routine. Ma survie. Ma paix.
Le premier piège est vide. Le second aussi. Le troisième contient un lièvre blanc, les yeux ouverts dans la mort. Je le détache en silence, sans émotion. La nature prend, la nature donne. C’est une loi plus ancienne que les lois des hommes. Plus juste, aussi.
Quand j’arrive au quatrième, je m’arrête net.
Il y a du sang.
Beaucoup trop.
Le piège est arraché, comme s’il avait explosé. Des gouttelettes écarlates marquent la neige, formant une piste irrégulière. Un animal pris au piège aurait laissé des marques de lutte, des griffures, des touffes de poils. Mais ici… rien de tout cela. Juste cette tache. Épaisse. Rouge. Fraîche.
Et une odeur.
Une odeur métallique, lourde, qui me soulève le cœur. Du sang humain.
Je m’agenouille, inspecte les traces. Ce n’est pas un cerf. Ni un loup. Ce sont des pas. Nus. Profonds. Instables. Comme si la personne s’était traînée, à moitié consciente. Je suis la piste, lentement, en silence, le fusil sur l’épaule. Chaque sens en alerte.
Je connais cette forêt comme ma propre respiration. Chaque arbre, chaque cri d’oiseau. Rien ne m’échappe. Et pourtant… cette présence me trouble. Elle n’a rien à faire ici.
Je ne suis pas stupide. Les hommes qui s’égarent dans cette forêt ne repartent pas toujours. Certains sont retrouvés. D’autres, jamais.
Mais je ne m’attends pas à ce que je trouve.
Il est là, allongé entre deux rochers, le dos contre un tronc gelé. Ses cheveux noirs sont collés à son front, trempés de sueur et de neige. Sa chemise est ouverte, tachée de sang, révélant une plaie béante sur le flanc gauche. Et pourtant… il respire.
Je reste figée, fusil levé, le doigt sur la détente.
— Hé… murmuré-je.
Pas de réponse. Il est inconscient. Ou mourant. Je m’approche, prudemment, les yeux fixés sur lui. C’est un homme, oui, mais… il y a quelque chose qui ne colle pas. Sa peau est pâle, presque bleue, comme s’il avait passé des jours sans voir la lumière. Ses lèvres sont fendillées, ses cils givrés. Mais malgré tout ça… il est beau. D’un genre inquiétant. Troublant.
Je tends la main vers son cou. Juste pour vérifier.
Le contact me glace. Sa peau est glaciale. Pas froide. Glaciale comme de la pierre. Et pourtant, il a un pouls. Lent, profond… mais là.
Qui est-il ?
Qu’est-ce qu’il faisait dans ma forêt, en pleine nuit, sans chaussures, avec une blessure qui aurait dû le tuer ?
Je devrais le laisser là. Repartir. Oublier.
Mais ses paupières s’ouvrent.
Et ses yeux… Seigneur.
Ils sont d’un gris argenté, presque lumineux. Ils se posent sur moi avec une intensité qui me transperce. Il ne bouge pas. Il me regarde. Comme s’il me reconnaissait. Comme s’il voyait… autre chose.
Je recule d’un pas, prête à fuir. Mais il ne fait rien. Juste ce murmure rauque, à peine audible :
— Ne crie pas…
Sa voix est rauque, éraillée. Belle, aussi. Ça m’agace.
— Je ne crie pas, répondis-je, le canon toujours pointé vers lui. Qui êtes-vous ?
Il ferme les yeux une seconde, comme s’il luttait contre la douleur. Puis il rouvre la bouche.
— Je m’appelle Lucien.
Il ne dit rien de plus. Pas de famille, pas d’excuses, pas d’explication.
— Ce sang, c’est le vôtre ?
Il hoche lentement la tête.
— Vous vous êtes fait attaquer ? Par un ours ? Un loup ?
Un silence. Puis, dans un souffle presque honteux :
— Pire que ça.
Je déglutis. Quelque chose en moi me dit de partir. De fuir cet homme, ce regard. Mais une autre partie… une partie plus profonde… veut comprendre. Veut le garder en vie.
Je sais ce que je suis en train de faire. Une erreur.
Et je la fais quand même.
Je glisse mon fusil dans mon dos, m’agenouille à côté de lui, et murmure :
— Si vous mentez… je vous achèverai moi-même.
Ses lèvres s’étirent en un sourire pâle.
— Je ne doute pas de ça.
Je le soulève. Son corps est lourd, malgré sa maigreur. Il ne proteste pas. Il ne gémit pas. Mais ses bras tremblent contre les miens. Je sens ses côtes sous mes doigts, comme si son corps n’était qu’une cage vide. Il a la peau glacée, les veines bleues, et pourtant il est vivant. Je n’y comprends rien.
Je le ramène à ma cabane, lentement, sur un traîneau de fortune. Chaque mètre me rapproche un peu plus de l’inconnu. Je sens ses yeux sur moi, même quand je crois qu’il a fermé les paupières. Il m’observe. Comme un animal blessé, mais lucide. Dangereusement lucide.
Ma cabane est modeste, mais solide. Une pièce principale, un poêle en fonte, une table, un lit. J’ouvre la porte d’un coup d’épaule et l’installe sur la couverture la plus chaude. Il ne dit rien. Il regarde les murs, les ombres, les objets. Il respire mon silence.
Je lève les yeux vers lui.
— Si tu bouges pendant que je soigne ta plaie, je te ligote.
Il acquiesce, un rictus à peine visible sur ses lèvres bleues.
Je retire sa chemise avec précaution. La blessure est profonde, mais propre. Pas une morsure. Pas une griffure. Quelque chose de plus… précis. Tranchant. Un coup d’arme ? Peut-être. Mais quelle arme laisse une marque aussi nette… sans casser la cage thoracique ?
Je nettoie, je désinfecte, je recouds. Mes mains sont sûres, automatiques. Je suis formée à survivre, pas à comprendre les étrangetés.
Quand j’ai fini, je l’observe.
Il me regarde aussi.
Longtemps.
Et puis, d’une voix brisée :
— Tu aurais dû me laisser mourir.
Je ne réponds pas. Je n’ai pas de réponse. Juste ce silence tendu qui s’installe entre nous.
Un silence chargé de questions.
Et de promesses.
Demain, peut-être, il parlera.
Ou il fuira.
Ou il me tuera.
Mais ce soir… il est là. Et moi aussi.
Et le froid dehors n’a jamais semblé aussi lointain.
ISABELLAJe ne suis plus une femme.Je ne suis même plus un corps . Je suis une braise , un battement , Une brûlure.Le Noyau pulse dans chaque repli de ma chair, comme un tambour ancien qu’on aurait réveillé.Il est vivant.Il me traverse.Il me parle sans mots, sans images, mais avec une langue que seul mon sang comprend.Je ne pense plus . Je ne décide plus.Je réponds.Je descends les escaliers comme on descend dans un rêve fiévreux.Chaque marche est une morsure.Chaque pas m’arrache une couche de peau.Je ne porte plus de nom.Je ne porte plus d’histoire.Je suis l’élue.Je suis la cible.Je suis l’axe du monde.La pierre pleure.Le silence est une bête tapie, haletante, aux aguets.Tout retient son souffle.Et eux. En dessous.Je les sens.Avant tout.Avant la chair, avant l’idée.Ils sont présents comme des mâchoires autour de mon cœur.Ils vibrent dans l’air, dans les murs, dans ma colonne vertébrale.Je pourrais tomber à genoux rien que sous le poids de leur attente.Quatre
ISABELLALe silence est tombé.Mais il ne soulage rien.Il vibre. Il halète. Il m’enlace sans contact. Un silence comme un fil tendu entre l’extase et la chute. Un souffle suspendu entre les mondes.Je le sens résonner dans mes os, comme si l’univers retenait sa respiration.Ils sont là : Ivan , Lucien , Mikhaïl , Ezra.Les quatre piliers.Les quatre fragments du serment oublié.Et moi, au centre, la clef de voûte.La mémoire vivante.Derrière eux, dans l’ombre, Damián, l’homme que j’ai aimé comme on aime l’aube quand on ignore la nuit.Mais il n’est plus mon centre.Je fais un pas en arrière , un pas de reconnaissance.Quelque chose me traverse. Une chaleur noire, ancienne, palpitante.Le souvenir d’un feu qu’on pensait éteint, mais qui n’attendait que le bon souffle pour redevenir brasier.Lucien est le premier à m’atteindre.Comme toujours.Félin , insolent. Beau comme une tentation biblique.Il avance sans bruit, mais je ressens chacun de ses pas dans ma chair, comme si le sol vib
ISABELLAJe sens leur présence bien avant de les voir.L’air se tend. Il devient plus dense, plus lourd, comme saturé d’une mémoire qui ne m’appartient pas. Chaque molécule semble frissonner, chaque silence devient attente. Mon cœur bat plus fort, pas de peur, mais d’instinct. Mes paumes sont moites. Mon souffle est suspendu. Je reconnais ce frisson. Ce souffle glacial qui annonce leur retour.Les frères sont là , mes hommes .Ils reviennent après des semaines d’absence. Après ce silence imposé par Damián. Il avait dit seulement : "Ils sont au Nord."Rien d’autre. Pas un mot sur ce qu’ils affrontaient, ni pourquoi moi je devais rester ici, sans eux.Le manoir sans eux n’était qu’un tombeau.Et moi… je n’osais avouer à quel point leur absence m’avait rongée.Je m’étais surprise à rêver d’eux. À les attendre, sans l’avouer.D’Ivan, dont le calme brutal me fascinait malgré moi.De Lucien, dont le regard me déshabillait dans mes songes.De Mikhaïl, dont les silences me réconfortaient étra
ISABELLAIls s’approchent en silence.Ils viennent, un à un, sortis de nulle part, ou peut-être sortis de toujours. Des silhouettes au regard fixe, au souffle suspendu, aux pas résonnants d’une mémoire que je n’ai pas mais que je ressens. Leurs visages sont étrangers, et pourtant, je les reconnais. Une part de moi les reconnaît. Comme si j’avais déjà veillé sur eux dans un autre cycle. Comme si j’étais leur point de retour.Ils ne parlent pas. Ils n'ont pas besoin de mots. Leur langage, c’est leur présence. Leur souffle, leur immobilité parfaite, leur façon de m'entourer sans m'enfermer, comme une frontière d’échos anciens. Certains ont les mains jointes. D’autres posent les paumes contre le sol. L’un d’eux, très vieux, lève un bras vers le ciel crevé, comme pour y chercher confirmation.Le Noyau est refermé. Mais il pulse encore. Il bat doucement, comme un cœur qui ne serait pas fait de chair mais de dessein. Et l’Être qu’il a offert, que j’ai porté, est là, contre moi, parfaitement
ISABELLAJe suis debout au bord du gouffre,et je ne suis plus seule.Le Noyau chante.Mais ce n’est plus un simple murmure.C’est une résonance tectonique, une vibration qui fend la matière,qui traverse les strates du monde comme une faille s’ouvrant dans l’os du temps.Je sens mes os résonner à son rythme.Mes veines pulsent à contretemps de mon cœur.Mon souffle ralentit, devient étrange, régulier comme un battement d’ailes dans une autre dimension.Mon corps ne m’appartient plus. Il se transforme.Il se désapprend.Il efface ses anciennes lois. Il renonce à ses frontières.Et l’enfant…Non.Ce n’est plus un enfant.Ce n’est plus une promesse de vie.C’est un seuil.Un passage entre ce monde et un autre.Un pont entre la matière et l’idée.Un retour à l’avant-langage, à l’avant-forme.Il ne grandit pas en moi.Il existe hors de moi, même s’il est encore lié.Il s’extrait, goutte à goutte, de ma mémoire, de mon souffle, de ma substance.Autour de moi, le sanctuaire se fissure.Pas
ISABELLAJe marche pieds nus dans les galeries silencieuses.Le sol est tiède sous mes pas. Un souffle sourd y circule, comme un sang oublié, battant sous les pierres.Le silence… pas tout à fait. Il pulse. Il respire.Comme si le sanctuaire lui-même m’indiquait une direction. Une trajectoire. Inéluctable.Je ne sais pas pourquoi je suis descendue.Je n’ai pas réfléchi.Je dormais. Et soudain, ce souffle.Ce frémissement sous la peau, comme une main invisible posée contre mon cœur.Un battement. Une tension.Ni douleur, ni peur.Une nécessité.Je m’enfonce dans les couloirs.Les murs sont couverts de glyphes que je ne reconnais pas, mais que je comprends.Les torches s’allument à mon passage. Pas par magie.Par volonté.Sa volonté.Je le sens. Différent.Dense. Viscéral. Comme une matière vivante, épaisse, rouge, brillante comme le magma et calme comme une étoile en dormance.Il m’appelle.Pas avec des mots. Mais avec un désir brut. Un besoin sans forme.Et je comprends : ce n’est pas
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