Depuis des siècles, vampires et loups se livrent une guerre sans merci, alimentée par la haine, les trahisons et le sang. Dans ce monde ravagé par les conflits, Aelya, une louve alpha au sang ancien, veille sur sa meute dans les forêts du Nord, là où la lune dicte encore les lois. De l’autre côté, Kael, un vampire solitaire et redouté, exilé de sa lignée, erre dans les ruines de l’empire vampirique. Tout les oppose. Pourtant, une nuit d’éclipse, leurs destins se croisent. Il aurait dû la tuer. Elle aurait dû fuir. Mais dans leurs regards, c’est un écho oublié qui renaît. Quelque chose de plus ancien que la haine. Quelque chose d’interdit. Alors que la guerre menace d’engloutir les derniers territoires libres, Aelya et Kael découvrent qu’ils partagent un lien sacré, une ancienne prophétie effacée par les deux clans : celle d’une union capable de briser la malédiction éternelle… ou de détruire le monde. Entre passions dévorantes, trahisons, serments brisés et combats sanglants, ils devront choisir : rester fidèles à leurs clans… ou se battre pour un amour que tout le monde croit impossible.
View MoreAelya
La nuit est dense, lourde d’un silence que même les feuilles n’osent troubler. Perchée sur le promontoire rocheux, je scrute la vallée. Les miens dorment en contrebas, enveloppés dans la chaleur de la terre et la confiance de ma vigilance. La lune, ronde et blanche, s’élève lentement, mais ce soir elle n’a rien d’ordinaire. Une lueur rouge la recouvre, la teintant de sang. L’éclipse commence.
Je sens mon cœur battre plus fort. Dans mes veines, le sang lupin gronde. L’instinct se réveille. L’éclipse est un moment sacré pour notre meute, mais aussi un moment de grand danger. C’est pendant ces nuits-là que les frontières entre les mondes deviennent poreuses. Que les anciens pouvoirs grondent. Que les morts murmurent.
Et que les vampires rôdent.
Mon père me le répétait quand j’étais enfant : Si tu entends le silence hurler, cours. Ou tue. Depuis sa mort, c’est moi qui commande. Je suis l’Alpha. La loi. Le bouclier. Le lien qui unit nos cœurs battants sous la peau et la fourrure.
Je ferme les yeux un instant. L’air me parle. Il sent l’humus, le vent du Nord, et… autre chose. Une morsure glacée dans les narines. L’odeur du sang figé. Le parfum de la mort. Un frisson me traverse. Ce n’est pas le vent. C’est plus ancien, plus profond. Un murmure sous ma peau. Quelque chose approche.
Je saute du rocher. Mes pattes frôlent le sol sans bruit, et mon souffle se fait court. Mes pas sont souples, discrets. La forêt m’avale comme une ombre. Chaque arbre, chaque branche me reconnaît. Je suis née ici, j’ai grandi entre ces troncs noueux. La terre connaît mon nom.
L’odeur me parvient avant même que mes yeux ne captent la silhouette : cendres, froid, métal. Un vampire. Seul. Trop audacieux pour être un simple éclaireur, trop calme pour être un fou. Il ne se cache pas. Il ne fuit pas. Il est là, droit, immobile, au bord de la rivière noire qui sépare nos terres.
La rivière du Pacte. Celle que nul ne traverse. Pas sans guerre.
Je me fige. Il me regarde.
Et je le vois.
Pas un monstre. Pas une bête. Un homme. Immortel, oui. Dangereux, sûrement. Mais ses yeux… ses yeux sont étrangement familiers. Ils n’ont pas cette cruauté vide que je connais si bien. Ils ont une peine ancienne. Une fatigue. Et une étincelle, comme une braise qui attend qu’on la souffle.
Son manteau noir flotte légèrement, même s’il n’y a pas de vent. Une main gantée repose contre le pommeau d’une lame étrange, longue, fine, effilée comme une promesse. Mais il ne bouge pas.
Je pourrais l’abattre d’un bond. La rage me le hurle.
Mais je reste.
— Tu ne devrais pas être ici, vampire, dis-je.
Ma voix est ferme, mais mon cœur bat vite. Trop vite.
Il incline légèrement la tête, sans peur.
— Et toi, louve, tu ne devrais pas me parler.
Il a une voix grave, voilée, presque rauque. Chaque mot est comme une caresse coupante. Un frisson s’attarde le long de mon dos. Mon corps me hurle de fuir. Mais mon âme reste figée. Ce n’est pas un appel. C’est un écho. Comme si je l’avais déjà connu.
Je m’avance d’un pas.
— Tu ne m’attaques pas ?
— Si je l’avais voulu, tu serais déjà morte.
— Arrogant.
— Réaliste.
Un sourire fugitif effleure ses lèvres. Il a des crocs, oui, mais pas d’agression. Pas encore. Son regard descend un instant jusqu’à mes mains nues, mes griffes à moitié sorties. Il ne cille pas.
— Pourquoi es-tu là ? dis-je.
— Je suis las, murmure-t-il. Je fuis ce que je suis. Et cette nuit… cette nuit, la lune a appelé quelque chose en moi. Je croyais venir mourir ici. Mais je trouve autre chose.
— Quoi ?
Il me regarde intensément.
— Toi.
Mon souffle se coupe. Juste un souffle. Et pourtant tout change.
Un vent glacial se lève. La rivière semble se figer, comme figée dans le temps. L’éclipse atteint son zénith. L’ombre dévore la lune. Et dans ce moment suspendu, le hurlement m’échappe. Un cri ancestral, brut, sauvage. Un appel que je ne contrôle pas.
Il répond.
Sa voix grave s’élève, puissante, inhumaine. Et pourtant… elle résonne en moi comme si elle avait toujours été là. Nous chantons ensemble. Comme si le monde s’était figé pour nous seuls. Comme si la guerre, la haine, le sang versé… n’avaient jamais existé.
Quand le silence revient, il me regarde encore.
— Je m’appelle Kael.
Je réponds malgré moi.
— Aelya.
Un silence épais tombe. Il n’est plus gênant. Il est intime. Électrique.
Et c’est là que je sais. Ce que j’ai ressenti n’était pas une simple peur, ni même une simple curiosité. C’était une reconnaissance. Une vérité ancienne, effacée, oubliée. Kael n’est pas un hasard. Il est une faille dans la guerre, une blessure dans ma haine. Il est le début d’une histoire que je ne suis pas censée vivre.
Mais je sais déjà que je ne pourrai pas l’éviter.
Je tourne les talons, le cœur en feu. Je ne l’attaque pas. Il ne me suit pas.
Mais quelque chose entre nous a été scellé ce soir .
Sous l’éclipse.
Sous la lune sanglante.
Sous un hurlement qui n’appartient qu’à nous.
AelyaLe chemin semble s’étirer à l’infini.Cela fait des heures que nous marchons, en silence. Le vent s’est tu. Même les oiseaux ne chantent plus. Seuls nos pas crissent sur les feuilles mortes et les pierres humides.La ligne court toujours devant nous, fine entaille dans la terre, presque imperceptible, mais toujours là. Un fil tendu entre ce que nous savons… et ce que nous devons affronter.Mais plus nous marchons, plus le monde autour de nous semble s’effacer.Le sol devient meuble, presque flou sous nos pieds.Les arbres perdent leurs branches. Certains n’ont plus d’ombre. D’autres ne projettent que des reflets inversés, comme si la lumière elle-même avait oublié comment les effleurer.Le ciel, lui, s’étiole. Il n’est plus bleu, ni gris. Juste... une matière délavée, sans fond. Une sorte de voile tendu au-dessus de nous, indifférent et impalpable.Je m’arrête.— Kael. Regarde.Il se retourne vers moi, le front plissé. Et je vois dans ses yeux qu’il comprend, lui aussi.Le même
AelyaLe matin griffe doucement le ciel, de ses ongles pâles et humides.Je me réveille avant Kael.Il dort encore, le souffle régulier, la poitrine s’élevant doucement sous les draps rêches. Ses cheveux sont en bataille, une mèche tombant sur son front. Le jour naissant glisse lentement sur lui, comme une caresse silencieuse, colorant sa peau de reflets d’opale et d’ombre.Je reste là, immobile, à le regarder.Parce qu’il y a dans ce moment quelque chose d’immensément fragile.Une trêve.Une douceur presque cruelle, tant elle paraît vouée à disparaître.Je me lève sans bruit.Le carnet d’Eiran repose sur la petite table, à côté d’un pot vide et d’une plume brisée.Je tends la main, hésite un instant — comme si le toucher pouvait réveiller un passé endormi — puis je l’emporte avec moi et descends l’escalier grinçant.Dans la cuisine, Silas est déjà là.Il est debout près du poêle, penché sur une vieille théière cabossée.Ses gestes sont lents, précis. Ceux d’un homme qui a appris à su
AelyaMaison de Silas, ancien village de TeralLa porte grince doucement quand il la referme derrière nous.Dedans, l’air est tiède, saturé d’odeurs anciennes.Cendres froides, bois sec, plantes suspendues aux poutres.Un chien lève à peine la tête près du poêle. Il ne grogne pas. Il sait.Nous ne sommes pas des menaces.Silas , le frère d’Eiran ôte son manteau trempé, l’accroche sans rien dire.Il ne parle pas tout de suite.Pas parce qu’il n’a rien à dire.Mais parce qu’il choisit ses mots, comme on nettoie une plaie avant de la refermer.Kael et moi nous installons près du feu qu’il ravive d’un geste méthodique.Les flammes lèchent les bûches dans un frisson léger.Le silence s’étire. Mais ce n’est pas un silence vide.Il est plein.De choses non dites. De souvenirs dans les murs.— Il écrivait toujours, dit enfin Silas.Sa voix est grave, râpeuse, presque douce.— Même quand il n’y avait plus rien à dire. Même quand tout semblait fini. Moi… j’avais arrêté d’y croire. Pas lui.Je s
Kael Sur le sentier du nordLes arbres se referment au-dessus de nos têtes comme une cathédrale effondrée.Le ciel n’est plus qu’une lueur grise entre les feuillages.Le vent souffle en soupirs, dans les branches mortes.Le sol est spongieux. Nos pas s’enfoncent, laissent une empreinte éphémère, vite absorbée par la terre.Et pourtant, nous avançons.Aelya est devant moi, droite, le carnet serré contre elle comme un talisman.Depuis que nous avons quitté l’abri, elle ne parle presque pas.Mais je sens.À la tension de ses épaules, à la manière dont elle se retourne parfois pour s’assurer que je suis là,qu’elle pense à chaque mot d’Eiran.À chaque souvenir inscrit dans ce carnet noir.Moi aussi.Je n’ai pas connu la guerre comme lui.Mais j’ai connu la perte. L’exil.La sensation que rien ne tient, que tout ce qu’on construit finit par s’effondrer sous les coups du silence.Et pourtant, cette lettre a changé quelque chose.Ce n’était qu’une poignée de phrases. Un adieu griffonné avan
AelyaLe feu est presque éteint.Kael dort encore, roulé contre moi, un bras passé autour de ma taille, comme s’il refusait de lâcher ce rêve. Son souffle est chaud contre ma nuque. Régulier. Confiant.Je ne bouge pas. J’écoute.Le souffle du matin glisse entre les pierres du mur, frais et léger.Les oiseaux n’osent pas encore chanter.Il y a dans cette heure un éclat suspendu, un fil tendu entre la fin de la nuit et le début du jour.Je me dégage doucement de son étreinte. Il ne se réveille pas.Je referme la couverture sur lui.Je sors.Dehors, la brume se dissipe lentement, révélant les formes inégales de la clairière, les pierres moussues, les branches griffant le ciel. Les feuilles encore trempées de rosée gouttent par endroits, comme si la nuit versait ses dernières larmes.Je longe le mur de pierre envahi de lierre, contourne le bâtiment.Un souffle d’air passe.Je m’arrête.Il y a là quelque chose. Une structure basse, presque avalée par la végétation.Un abri secondaire.Je m
KaelElle dort maintenant.Sa respiration est calme, régulière, presque musicale.J’ai gardé les yeux ouverts longtemps, incapable de trouver le sommeil.Non pas parce que je suis inquiet.Mais parce que je veux graver tout ça.Chaque instant.Chaque sensation.La tiédeur de sa peau contre la mienne.Le crépitement du feu qui s’éteint lentement.La façon dont sa main cherche la mienne, même dans le sommeil.Ce lieu.Cette trêve.Cette femme.J’aurais pu mourir mille fois.Mais je suis là. Et ce que je ressens n’a rien d’une survie. C’est une naissance.Une autre version de moi silencieuse, patiente, vivante.Je me lève sans bruit, enfile ma chemise encore un peu humide, noue les lacets de mes bottes. Je m’arrête une seconde sur elle, endormie, les bras autour de l’oreiller, les cheveux éparpillés comme des fils d’encre sur le drap rêche. Une partie de moi veut rester là, à la regarder, pour l’éternité. Mais l’air m’appelle.Je sors.La nuit est vaste.La lune s’est cachée, comme si el
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