LOGINNaya ne répond pas tout de suite.
Ce « À nous deux » a cogné sur quelque chose de vieux en elle, quelque chose qu’elle avait soigneusement enfermé — la possibilité d’être choisie.Son regard se baisse un instant vers sa tasse vide, puis remonte vers Matek.— Tu crois pas qu’on va trop vite ? souffle-t-elle.Il s’attendait à cette question.On le voit dans le petit sourire qu’il retient.— On va pas vite, dit-il. On va… au rythme de ce qui existe.Elle fronce légèrement les yeux.— Ça veut dire quoi, ça ?— Ça veut dire que tout ce que tu ressens là, maintenant… ça vient pas d’hier. Ni de ce matin.Naya sent sa respiration se bloquer un instant.Parce qu’il a raison.Cette connexion, ce tiraillement, ce magnétisme — ce n’est pas nouveau.C’était là depuis le premier regard, juste enfoui sous la retenue, sous les peurs, sous la prudence.Matek s’appuie légèrement en arriNaya ne répond pas tout de suite.Ce « À nous deux » a cogné sur quelque chose de vieux en elle, quelque chose qu’elle avait soigneusement enfermé — la possibilité d’être choisie.Son regard se baisse un instant vers sa tasse vide, puis remonte vers Matek.— Tu crois pas qu’on va trop vite ? souffle-t-elle.Il s’attendait à cette question.On le voit dans le petit sourire qu’il retient.— On va pas vite, dit-il. On va… au rythme de ce qui existe.Elle fronce légèrement les yeux.— Ça veut dire quoi, ça ?— Ça veut dire que tout ce que tu ressens là, maintenant… ça vient pas d’hier. Ni de ce matin.Naya sent sa respiration se bloquer un instant.Parce qu’il a raison.Cette connexion, ce tiraillement, ce magnétisme — ce n’est pas nouveau.C’était là depuis le premier regard, juste enfoui sous la retenue, sous les peurs, sous la prudence.Matek s’appuie légèrement en arri
La rue semble s’être figée dès que Matek s’est arrêté devant Lila.Le vent s’est tu, les bruits sont étouffés, et même les passants s’écartent légèrement, comme s’ils pressentaient que quelque chose de lourd, de déterminant, allait se jouer là, juste maintenant.Lila plante ses yeux dans ceux de Matek.Elle ne parle pas tout de suite.Elle attend — comme quelqu’un qui espère entendre un « reviens » qui ne viendra jamais.— Tu me poursuis maintenant ? lance Matek, sans élever la voix.Sa froideur surprend Lila. On la voit reculer d’un millimètre, imperceptiblement.— Je… je voulais juste comprendre, répond-elle.— Comprendre quoi ?— Ce qu’elle fait là. Avec toi. Pourquoi elle est partout d’un coup.Son ton n’est pas agressif cette fois.Il est blessé, presque suppliant.Mais Matek ne cède pas.— Tu crois que c’est encore une discussion entre toi et moi ? fait-il en croisant les bras.Lila bais
Le café est encore calme à cette heure-ci. Une légère odeur de vanille flotte dans l’air, les lumières sont douces, presque rassurantes.Naya choisit toujours la même table, celle près de la baie vitrée — un coin lumineux où elle peut observer la rue sans être trop exposée.Quand elle s’installe, Matek tire la chaise en face d’elle, comme s’il faisait ça depuis des mois.Il ne demande pas.Il s’assoit.Naturellement.Comme s’il avait sa place là.— T’as dormi au moins quatre heures, non ? demande-t-elle d’un ton moqueur.— Trois. Mais je fais genre que j’suis en forme, répond-il en haussant les épaules.Elle sourit, mais son cœur se serre un peu.Il a l’air fatigué. Les cernes sont légères, mais présentes.La veille les a clairement remués tous les deux.— Tu devrais vraiment te reposer, dit-elle doucement.— Et louper ça ? ajoute-t-il en désignant la scène : elle, son café, leurs regards qui s’accrochent.
Le monde autour d’eux semble s’être dissous : le bruit de la rue, les passants, le matin qui défile… plus rien n’existe. Juste cette question. Juste lui. Juste elle. — « Et toi… tu ressens rien de tout ça ? » Naya ouvre la bouche, la referme, puis rouvre encore, comme si les mots hésitaient entre sortir et se cacher. Elle n’a jamais aimé qu’on la pousse dans ses retranchements émotionnels. Ça réveille tout ce qu’elle essaye de camoufler depuis des années : sa peur d’aimer, sa peur d’être blessée, sa peur d’être une option. Et pourtant… Devant Matek, tout paraît moins effrayant. Ou peut-être juste plus vrai. Elle inspire, lentement, comme si elle voulait remettre chaque battement de son cœur à sa place. — Je… Elle s’interrompt. Elle sent ses doigts trembler légèrement, alors elle les glisse dans ses poches pour se donner une contenance
Le lendemain matin, Naya ouvre les yeux avec cette sensation étrange d’être encore suspendue entre deux mondes : celui où elle contrôle tout… et celui où Matek commence sérieusement à dérégler chaque fibre de sa tranquillité.Elle reste un moment immobile, les yeux fixés au plafond, revivant silencieusement leur discussion de la veille. Pas la sienne avec son contrat, pas celle avec une amie ou un collègue — non. Leur discussion. À eux. Assise sur son canapé, Matek juste en face, sa voix basse, ses yeux brillants d’une intensité qui lui avait retourné le cœur. Et cette phrase qui s’est incrustée dans sa tête :« J’sais pas ce que t’es en train de faire à ma vie, mais ça me fout dans un état… »Elle revoit son expression. Pas arrogant. Pas joueur. Vrai.Et ça, c’est peut-être ce qui la perturbe le plus.Elle se tourne sur le côté, serre son oreiller, tente de se raisonner.Mais rien n’y fait.Un simple souvenir de son regard, et el
Le soleil commençait à descendre quand Naya et Matek quittèrent le parc. Ils marchaient lentement, comme s’ils n’avaient aucune envie de mettre fin à ce moment suspendu. Leurs mains ne se touchaient pas… mais elles se frôlaient de temps en temps, juste assez pour réveiller une vague sous la peau. Arrivés au coin de la rue, ils s’arrêtèrent. La lumière clignotante d’un lampadaire s’allumait, donnant à la scène un effet presque cinématographique. — Je te raccompagne ? proposa Matek. — C’est à cinq minutes d’ici… — Je sais. Il sourit. — Laisse-moi juste marcher avec toi encore un peu. Elle baissa légèrement les yeux, un sourire timide mais sincère naissant sur ses lèvres. — D’accord. Ils reprirent leur marche, et ce fut ce moment-là, précisément, que Naya sentit : ce n’était pas “trop vite”. C’était juste… juste.







