- Je t’assure tu aurais dû le voir, il était si hors de lui. A exprimé Shelly après avoir confié son histoire à sa cousine Clara assise en face d’elle.
Après l’altercation entre Shelly et Anrick hier, celle-ci a pris rendez-vous avec Clara pour discuter et se changer les idées. Les deux femmes étaient installées autour d’une table près de la fenêtre.
- Anrick l’a laissé te traiter ainsi ! S’est exclamée Clara après avoir écouté l’histoire de la dispute de Shelly avec son époux et Amanda.
Shelly qui regardait maintenant l’animation de la ville par la fenêtre, s’est retournée vers Clara pour lui répondre.
- Oui puisque je te le dis. Shelly a porté sa tasse à ses lèvres.
- À mon avis tu t’affliges cette souffrance inutilement, maintenant que Nathan n’est plus là, tu devrais divorcer et refaire ta vie à partir de zéro.
- Tu as peut-être raison, je devrai reprendre ma vie en main loin de cette famille mais je ne sais pas.
Shelly a soupiré avec un visage pâle et blêmi.
Voyant cela, Clara a posé sa main sur celle de Shelly. Elle lui a sérieusement demandé :
- Dis-moi la vérité Shelly : es-tu amoureuse de lui ?
La femme en face de Clara a renvoyé ses cheveux vers l’arrière avant de réponde avec un regard évasif :
- Honnêtement, je ne sais pas Clara. Au début de mon mariage avec Anrick, j’ai été tellement attirée par lui au point d’en être amoureuse. Peut-être parce qu’il essayait d’être bienveillant avec moi pour ne pas irriter son père, j’ai cru qu’il m’aimerait un jour plus que sa maîtresse mais depuis le départ de son père Anrick a pris une grande distance vis-à-vis de moi. Je ne sais plus ce que je ressens. Si j’aime Anrick ou pas, je ne saurais te le dire. Tout ce que je sais c’est que la personne la plus importante que j’étais sûre d’aimer dans ce monde n’est plus.
Clara s’est sentie mal pour Shelly. Elle était l’ainé de Shelly d’un an et demi mais Shelly avait traversé bien plus de situations tristes dans sa vie par rapport à elle.
- Je pense que tu n’as pas eu de vie sociale durant toutes ces années depuis ta grossesse et tu as même arrêté tes études pour être femme au foyer, Anrick a été la seule figure masculine autour de toi. Clara a fait une petite pause. Je crois que si tu t’accordais la chance de repartir de zéro, tu rencontreras d’autres hommes et pourquoi pas ton âme-sœur ?
La main toujours posée sur celle de Shelly, Clara a continué calmement :
- Shelly, ce n’est pas un mariage ça, c’est une prison, il vit sa vie et t’interdit de faire de même en plus il te fait clairement comprendre qu’il ne t’aime pas.
- Peut-être mais je ne suis pas prête à accorder le divorce aussi facilement à Anrick, pour être avec sa maîtresse il devra m’éliminer d’abord. Shelly a renvoyé derrière son oreille une mèche rebelle de ses longs cheveux noirs qui pendait devant ses yeux et s’est adossée sur sa chaise. Anrick et Amanda veulent être ensemble, voyons comment ils m’écarteront du chemin avant de se marier.
Certaines personnes disent souvent que lorsqu’on perd un être cher, on perd tout envie de vivre. Parfois nous choisissons de sombrer dans la peine en refusant toute option susceptible de nous faire prendre de nouveaux chemins vers de nouveaux horizons. Shelly en était arrivé à ce point, sa perte d’appétit pour la vie était telle qu’elle préférait souffrir dans son mariage sans avenir plutôt qu’accorder à Anrick la chance d’être heureux avec sa maîtresse. Son fils était mort, elle avait mal, tout ce qu’elle voulait c’était qu’Anrick montre un peu de tristesse comme elle mais au lieu de ça il s’amusait dans les bras d’Amanda. Shelly ne voulait pas cédé aussi facilement à Anrick l’accès au bonheur.
Dans la cour du manoir de la famille Orane, Anrick qui est parti la veille en trombe avec Amanda suite à sa confrontation avec Shelly, a garé sa Rolls-Royce grise et en est sortie arrogamment pour entrer au manoir.
- M. Orane, bonne arrivée. Maria a poliment salué son patron dès qu’elle l’a vu faire son entrée.
- Merci Maria, qui est à la maison ? A-t-il demandé.
Avant même que Maria n’ait le temps de répondre, Tina qui a entendu la voix de son fils l’a tout de suite salué.
- Anrick, mon chéri tu es là.
Tina s’est dirigée vers son fils et lui a posé une bise sur la joue.
- Salut maman.
- Salut mon chéri.
- Tu es seule ? Anrick a demandé en tirant la chaise pour s’installer.
- Avec qui veux-tu que je sois ? Ta sœur est allée passer du temps avec son nouveau copain, quant à cette bonne à rien qui te sert d’épouse, je ne sais même pas dans quel trou à rat elle s’est réfugiée.
- Maman s’il te plaît, Shelly est mon épouse même si tu ne l’apprécies pas, tu pourrais au moins la respecter.
- Pff… N’importe quoi.
Les deux ont continué leur repas en silence.
Plus tard dans la journée, après s’être libérée chez Clara, Shelly est rentrée au manoir Orane. Lorsqu’elle se précipitait dans les escaliers pour aller dans sa chambre, elle a entendu la voix venimeuse de sa belle-mère Tina.
- Voilà enfin la crève la faim qui fait son apparition.
- Ce n’est pas le moment Tina, si tu t’ennuies tu devrais aller tenir compagnie au chien c’est un être qui te comprendra mieux.
Sur ce, Shelly a planté la Tina folle de rage sous ses escaliers pour regagner sa chambre. Elle a fouillé de fond en comble les tiroirs de sa chambre.
- Où sont ces fichus papiers ? s’est-elle demandée.
- Tu cherches quelque chose ?
Quand elle a entendu la voix froide d’Anrick derrière elle, Shelly a sursauté et a tenu sa poitrine de sa main.
- Anrick ! Que fais-tu ici ?
- Drôle de question, non ? C’est aussi ma chambre je te rappelle.
L’homme se tenait sur les battants de l’entrée de la douche, l’eau ruisselait tout le long de son corps parfaitement sculpté. Shelly a eu le souffle coupé devant cette vue, elle ne se souvenait même plus de la dernière fois qu’elle avait vu son époux recouvert uniquement d’une serviette autour des hanches comme maintenant.