Il paraît que je ressemble beaucoup à ma mère. Elle s'appelait Amanda Parker-Lyce. Ses parents venaient du Pays de Galle et avaient émigré aux Etats-Unis peu après la naissance de leur fille unique. J'ai hérité de sa peau très claire et de ses cheveux noirs. Dans mes souvenirs, elle a toujours la même coupe, un joli carré plongeant avec une frange, mais personnellement je ne les coupe presque pas. J'ai horreur de ça. Peut-être parce que ça me rappelle sa maladie. Depuis que je suis petite, on me dit que je suis son portrait craché. Avant, ça me faisait plaisir. Maintenant, plus trop.
Mon père m'a transmis ses yeux marrons, son ossature solide et ses larges épaules. Un peu trop larges à mon goût d'ailleurs, elles me donnent un air de déménageur. Mais je crois que finalement, du point de vue du caractère, c'est à lui que je ressemble le plus. Ma mère aimait les gens, elle voulait toujours rendre tout le monde heureux. Moi, je suis plus...réservée. Les gens me font peur.
S'il y a bien une chose que la vie m'a apprise, c'est qu'on est jamais aussi fort que lorsqu'on a pas le choix. Lorsqu'il faut sourire alors qu'on voudrait pleurer, rire alors qu'on voudrait hurler, vivre alors qu'on voudrait mourir.
Parfois, j'ai l'impression d'être folle.
A chaque fois que je pénètre dans le sous-sol du Blue Cross, l'agitation qui y règne me fait vaciller. L'odeur de sueur et de sang, les cris bestiaux de la foule, le bruit sourd des corps qui s'entrechoquent. Comme si l'humain n'avait pas sa place ici. Comme si on revenait à la non-civilisation. Ici, on vient pour se battre. Je prends une profonde inspiration.
Quelque part, il y a une justice inhérente à la vie. J'en veux pour preuve qu'après s'être copieusement foutu de ma gueule à cause de mon inaptitude à me maquiller, Daryl a trouvé une jolie petite amende sur sa voiture qui, même si elle n'était pas en double-file, était très mal garée. Nous avons donc pu passer un accord : il ne se fout pas de ma gueule et je ne raconte à personne qu'
Le lendemain, je commence ma journée par un bon footing. Rien de tel pour évacuer la tension et oublier la soirée catastrophique d'hier. Heureusement, après la pluie, le soleil semble enfin décider à montrer le bout de son nez. Si je croyais aux signes, je pourrais l'interpréter comme un bon présage... Sauf que les signes, c'est pas trop mon délire. Au moins, le beau temps a le mérite de faire plaisir &
D : Hey. A : Hey. D : Tu vas à la salle aujourd'hui ? A : Oui.
Je prends une grande inspiration en réalisant que je suis en apnée. Bon dieu, c'était quoi, ça ? Je pose délicatement mes doigts sur ma joue, juste à l'endroit où il m'a embrassée. Est-ce que
A : Daryl, qu'est-ce que tu fous ? Pourquoi tu réponds pas ? J'ai un très mauvais pressentiment sur ce coup-là... On est mercredi soir, il est presque 21h et Daryl devait venir chez moi pour qu'on regarde ensemble le match de Lorelei à la télé. Sauf que depuis presque une heure, il ne répond plus.&nb