Point de Vue de Rocco
La chaleur de la pièce est suffocante, presque étouffante. La musique du Palazzo Rosso vibre contre les murs, mais pour Rocco, tout est silencieux. Il se trouve dans une pièce privée du club, l’air lourd de parfum et d’alcool. Valentina se tient devant lui, son regard brillant de défi. Elle connaît bien son rôle. Elle n’est qu’une distraction, un plaisir de passage dans la vie de Rocco. Rien de plus. Il la scrute, un sourire en coin. Il est habitué à l’attitude provocatrice de Valentina. Tout chez elle respire la sensualité, un défi constant à son contrôle, mais il n’est jamais impressionné. Pas quand il s’agit de femmes comme elle. Rocco se lève, sans un mot, et s’approche d’elle. Leurs regards se croisent, et un frisson court dans son dos. Il la saisit par la taille et la pousse brutalement contre le mur, ses mains frôlant ses courbes. Elle ne proteste pas. Au contraire, elle l’attire encore plus près, ses lèvres effleurant les siennes dans un baiser fiévreux. Sans un mot de plus, il commence à la déshabiller, chaque geste mesuré, maîtrisé. Son regard reste fixé sur le sien, une lueur dominante dans ses yeux. Valentina, sans attendre, le déshabille aussi, déchirant les vêtements qui les séparent. Leurs corps se rapprochent, se heurtent, dans une danse sans aucune douceur. Les respirations s’accélèrent, les mouvements deviennent plus bruts, plus frénétiques. Rocco la pousse sur le canapé, la dominant de tout son corps. Il n’a pas besoin de mots pour la faire céder. Il la maîtrise, et elle le sait. — “Tu sais ce que tu es pour moi, Valentina ?” murmure-t-il d’une voix rauque, ses mains parcourant sa peau. — “Un jeu, une distraction. Et tu aimes ça.” Elle répond sans hésitation, ses mains glissant sur son torse. Il s’empare d’elle à nouveau, une pression constante dans chaque mouvement, chaque va-et-vient. Il ne la laisse pas souffler, ne lui accorde aucun répit. Valentina répond à chaque geste, chaque poussée, son corps s’adaptant à sa domination. Leurs corps se heurtent dans un rythme effréné, la pièce autour d’eux se faisant de plus en plus étouffante, leur désir consumant tout. Quand il finit par se retirer, son regard reste fixé sur elle, une satisfaction froide sur ses lèvres. — “On va fêter ça en ville.” dit-il sans émotion, ajustant son costume avec une précision calculée. Il attrape son téléphone, déjà tourné vers la suite de la soirée. Elle se redresse, un sourire narquois sur les lèvres. Elle sait parfaitement où elle se trouve dans sa vie : un simple jeu dans l’univers de Rocco. Un jeu dont elle ne se lasse jamais. Rocco et Valentina quittent la pièce privée du Palazzo Rosso en silence, leurs pas se croisant dans une danse presque imperceptible, mais pleine de certitude. L’air frais de la nuit s’engouffre dans l’entrée du club lorsque la porte se referme derrière eux. La lumière des réverbères dans la rue se fond avec celle du club, mais Rocco, lui, reste imperméable à l’agitation qui commence à se dessiner autour de lui. La silhouette imposante de Rocco fend la foule. Deux de ses gardes du corps le suivent de près. L’un d’eux ouvre la portière de la voiture avec une rapidité quasi militaire, respectant l’ordre tacite qu’aucun mouvement ne soit laissé au hasard. Rocco fait un signe de tête à l’un de ses hommes, et avant même que la portière ne se referme, la voiture démarre, emportant avec elle les échos du Palazzo Rosso. À l’intérieur de la voiture, le silence est presque palpable. Valentina s’installe confortablement à ses côtés, son regard rivé sur l’extérieur, absorbée par les néons qui défilent à grande vitesse. Rocco, quant à lui, s’enfonce dans son siège, ses pensées perdues dans le tumulte de la soirée à venir. Le luxe, la fête, les affaires, tout semble se mélanger dans son esprit. Ce soir, il n’est pas seulement là pour fêter un contrat ; il est là pour dominer, comme toujours. La voiture ralentit alors qu’ils approchent de Il Lusso. En arrivant, les portes s’ouvrent automatiquement, comme une invitation muette à rejoindre le cœur de cette scène extravagante. Un des gardes ouvre la portière, et Rocco sort d’un mouvement fluide, imposant sa présence avec une aisance naturelle. Valentina le suit de près, un léger sourire en coin, ses talons claquant doucement sur le pavé. À l’intérieur de Il Lusso, la différence est immédiate. Les lumières tamisées, les néons qui vacillent, la musique électronique qui vibre dans l’air : tout cela crée une ambiance électrique. Des corps se pressent sur la piste de danse, leurs silhouettes presque indistinctes dans l’éclat des couleurs éclatantes. Le parfum des hommes et des femmes qui composent cette foule se mêle à l’odeur enivrante de l’alcool et du luxe. L’ambiance est fiévreuse, presque palpable. Rocco avance, son regard déterminé balayant la salle. Ses hommes forment une barrière invisible autour de lui, garantissant qu’aucune distraction n’interrompe son chemin. La scène VIP l’attend. En entrant dans la salle privée VIP, une ambiance feutrée les enveloppe. La lumière tamisée met en valeur les fauteuils en cuir noir et or autour de la table basse, remplie de verres à moitié pleins, de bouteilles de champagne et de quelques femmes qui attendent patiemment que la soirée prenne son rythme effréné. Rocco fait signe à Valentina de s’installer près de lui. Elle obéit sans un mot, mais elle se contente de se placer un peu à l’écart, se fondant dans l’ombre comme une spectatrice. Fabrizio et quelques autres partenaires d’affaires sont déjà là, installés autour de la table. Ils discutent de tout et de rien, mais l’atmosphère est bien différente de celle d’un simple dîner d’affaires. C’est plus une mise en scène qu’une vraie conversation. Mais ce qui attire surtout l’attention de Rocco, c’est la présence de son meilleur ami, Antonio, qui se trouve au fond de la salle. Antonio, est là avec une flûte de champagne à la main. Il sourit en apercevant Rocco et se lève, adressant un signe de tête amical. — “Rocco, mon frère,” dit-il en s’approchant d’un pas confiant, un sourire chaleureux aux lèvres. “Toujours en contrôle.” Rocco lui serre la main, la sienne ferme, mais son regard est plus doux cette fois. Un éclat de satisfaction traverse brièvement ses yeux. — “Toujours, Antonio,” répond-il d’une voix calme mais pleine d’autorité. “Tu sais ce que ça signifie.” Antonio rit, mais dans ses yeux, une lueur de complicité. Il sait exactement de quoi parle Rocco. Le contrôle, l’ascension, tout est une question de pouvoir. Et dans ce monde-là, Rocco en est le maître. Il s’assoit à côté de lui, échangeant un regard complice. Les autres hommes autour de la table se redressent légèrement, respectant l’instant où Rocco et Antonio se retrouvent. La soirée devient plus décontractée. Rocco et ses partenaires discutent affaires et profits, tout en savourant leur champagne. Valentina observe en silence, consciente que Rocco préfère l’action aux bavardages. Elle sirote son vin, ses yeux passant de lui aux autres invités. La musique s’intensifie, et bientôt, la conversation cède la place à la fête. Les femmes s’approchent avec plus d’assurance, s’invitant à la table de Rocco avec des sourires mystérieux et des regards suggestifs. Elles sont belles, élégantes, mais Rocco reste impassible, ses yeux calculant chaque mouvement, chaque intention. Antonio se penche vers lui, son ton plus léger. — “Alors, Rocco, tu viens ici pour les affaires ou pour t’amuser un peu ?” Rocco le regarde, une lueur de défi dans ses yeux. — “Je viens ici pour la soirée, Antonio. Les affaires, c’est après.” Antonio éclate de rire, levant son verre. — “C’est ça, mon frère. Profite de ta soirée, tu l’as bien mérité" Le champagne coule, la musique et les rires remplissent l’air. Les néons illuminent les corps en mouvement. Rocco reste attentif, mais son esprit est déjà ailleurs. Il ne laisse rien au hasard. Valentina, elle, se laisse emporter par l’atmosphère. Les heures défilent à une vitesse impressionnante, mais pour Rocco, chaque instant passé ici n’est qu’une étape vers un objectif bien plus grand. Il n’est pas là pour savourer la fête ; il est là pour observer, pour marquer son territoire. Parce que, dans ce monde, tout est une question de pouvoir et d’influence. Rocco Ferraro, 24 ans À 24 ans, Rocco Ferraro est un mafieux redouté, héritier d’une des familles les plus puissantes d’Italie. Grand, musclé, avec un regard perçant, il impose le respect par son seul passage. Sa prestance et son charisme naturel en font un leader incontesté. Impitoyable et stratégique, il prend des décisions audacieuses sans jamais montrer de signes de faiblesse. Toujours bien habillé, il incarne le luxe et la domination, agissant toujours avec une longueur d’avance. Derrière son attitude froide et son silence calculé se cache un homme à l’intelligence acérée, toujours en quête de pouvoir.Gianna Le silence avait un goût amer depuis que Rocco était parti. Trois jours. Seulement trois. Et pourtant, elle avait l’impression que le temps s’était étiré, suspendu, figé dans une attente qu’elle n’avait pas voulu reconnaître. Elle sortit de l’appartement en serrant contre elle son blouson en cuir. Il faisait plus froid que d’habitude, ou peut-être était-ce elle qui frissonnait de l’intérieur. Giulia dormait encore. Bianca, toujours bienveillante, avait insisté pour l’amener au collège ce matin-là. Gianna avait accepté, trop fatiguée pour discuter. La veille, elle avait effacé un message qu’elle s’apprêtait à envoyer à Rocco. Juste un : Tu me manques. Trop simple. Trop sincère. Trop tôt. Au Velvet, tout semblait normal. Pourtant, une sensation étrange persistait. Elle sentit un regard la suivre lorsqu’elle entra dans les coulisses. Au début, elle crut à une impression, puis elle aperçut une enveloppe glissée sous la porte de son casier. Aucune mention. Aucun no
Point de vue : Gianna Le matin filtrait à peine à travers les rideaux de l’appartement de Rocco. Il régnait ce genre de silence qui ne pèse pas, mais apaise. Gianna s’était réveillée plus tôt que lui, recroquevillée dans un coin du canapé, la couverture encore tirée jusqu’au menton. Elle n’osait pas bouger. Pas encore. Tout en elle était calme, mais pas vide. Il y avait ce bourdonnement discret dans sa poitrine, celui qui naît après une tempête intérieure. Elle ne savait pas vraiment ce qui s’était passé la veille, ou du moins, comment cela avait été possible. Ce n’était pas un baiser, pas une déclaration enflammée. C’était… un début. Elle tourna la tête vers lui. Rocco dormait sur le fauteuil à côté, toujours habillé, les bras croisés sur la poitrine. Comme s’il n’avait pas voulu s’allonger de peur qu’elle s’éclipse pendant la nuit. Et c’est cette pensée qui la fit sourire. Il était là. Encore. Toujours. Elle se leva doucement, ses pieds nus effleurant le sol froid.
Point de vue : Gianna La pluie n’était pas prévue ce soir-là. Pourtant, elle tombait, fine et insistante, comme si elle voulait nettoyer le trop-plein de silences que Gianna portait en elle. Elle marchait d’un pas décidé, serrant contre elle sa veste trop légère, les cheveux trempés collant à ses tempes. Elle n’avait pas pris de parapluie. Elle n’avait rien prévu, en réalité, si ce n’est une chose : le retrouver. Elle n’avait pas besoin de se justifier. Pas ce soir. Depuis des jours, elle repassait tout en boucle. Le moment où elle l’avait supplié pour sa sœur, sa propre honte, l’orgueil brisé, la proposition insensée qu’elle lui avait faite. Elle s’était attendue à ce qu’il en profite. Qu’il se jette sur l’occasion. Mais non. Rocco n’avait rien exigé. Il avait refusé ce corps qu’elle lui avait offert en échange d’un sauvetage. Il avait payé, sans contrepartie. Et puis, il s’était effacé. Sans pression. Sans tentative de manipulation. Elle avait cru qu’il reviendrait. Qu’i
Point de vue : Gianna Il y a des vérités qui s’imposent dans le silence, qui s’infiltrent entre deux battements de cœur, entre deux respirations trop lourdes. Depuis quelques jours, Gianna ne dormait plus tout à fait. Pas parce qu’elle faisait des cauchemars, mais parce qu’elle commençait à rêver éveillée. Rêver de lui. Rocco. Elle s’était tant acharnée à l’exclure de son esprit, à le repousser dans un coin sombre de sa mémoire, qu’elle n’avait pas vu que son absence pesait plus lourd que sa présence. Et pourtant, elle n’était pas encore prête à l’admettre. Pas à voix haute. Mais cette nuit-là, alors que Giulia dormait profondément dans la chambre d’à côté, elle s’était levée. Pieds nus, une couverture autour des épaules, elle avait rejoint le balcon. La ville brillait, indifférente à ses dilemmes. Et dans ce silence, une vérité avait émergé. Il n’avait jamais abusé de son pouvoir. Elle se rappelait encore ce moment, aussi humiliant que douloureux, où elle lui avait prop
Point de vue : Gianna Les rayons du soleil filtraient à travers les rideaux, mais la lumière semblait floue, distante, comme si le monde avait perdu un peu de sa netteté. Gianna ouvrit les yeux dans un silence étrange. Ce genre de silence qui pesait sur la poitrine avant même le premier battement de la journée. Elle se redressa lentement dans son lit, une main sur le front. Elle avait mal dormi. Encore. Les mots de Rocco tournaient en boucle dans sa tête. Ce qu’il avait dit. Ce qu’elle avait répondu. Et ce qu’elle n’avait pas osé avouer. Elle sortit de la chambre, trouva Giulia assise à table, déjà prête pour le lycée. Son visage était calme, paisible. Il y avait quelque chose d’apaisant à la voir aller mieux. Vraiment mieux. — Tu veux du café ? demanda Gianna, sa voix encore rauque de la nuit. Giulia leva les yeux. — C’est toi qui demandes ça ? T’es sûre que t’es ma sœur ? Gianna esquissa un sourire fatigué. Elle alla faire couler deux tasses. Pendant que le liquide s
Point de vue : Gianna Le vrombissement de sa moto résonnait encore dans le parking souterrain lorsqu’elle coupa le contact. Le casque toujours vissé sur la tête, Gianna resta immobile un instant. Le cœur battant. Les mains moites. Elle détestait ce que son corps lui faisait subir depuis la veille. Depuis qu’il était revenu. Rocco. Même son nom dans sa tête avait le goût d’un poison. Lent, insidieux. Il s’infiltrait partout. Elle l’avait vu, entendu, senti. Et elle avait fui. Comme toujours. Parce que face à lui, elle perdait le contrôle. Et le contrôle… c’était tout ce qui lui restait. Elle descendit de la moto, monta les escaliers quatre à quatre, et poussa la porte de l’appartement. Le silence l’accueillit. Giulia était déjà couchée, la lumière de sa chambre éteinte. Gianna posa ses affaires, défit sa queue-de-cheval, et se laissa tomber sur le canapé. Son téléphone vibra. Elle l’ignora. Puis le reprit. Un message de Bianca : « Je suis dispo demain midi si tu veux parl