– Comment sa louve peut-elle se manifester alors qu’elle ne s’est pas encore présentée ? demande mon père à Stephen.
Ils discutent assis à l’îlot de la cuisine pendant que je bois un chocolat chaud dans le canapé.
– Probablement pour les mêmes raisons qui vous ont poussées à devoir vous éloigner de la meute.
– Est-ce qu’il arrivera à rester loin d’elle encore deux semaines ?
– Il n’aura pas vraiment le choix…
– De quoi est-ce que vous parlez ? Pourquoi avons-nous quitté la meute, papa ? demandé-je alors qu’ils ne répondent pas à ma première question.
– Pour ta sécurité. Je te l’ai déjà dit, Tanya.
– Papa. Qu’est-ce qui menace ma sécurité ? insisté-je.
– Toi-même, cède-t-il après avoir jeté un œil à Stephen.
– Comment ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ? demandé-je interloquée.
– Ta louve est, en quelque sorte, précoce, m’explique parrain. Elle a tenté de prendre forme à plusieurs reprises quand tu étais petite fille. T’éloigner de la meute était la meilleure solution pour la calmer et la faire patienter jusqu’à la première pleine lune qui suivra ta majorité.
– Dans ce cas, pourquoi ne s’est-elle pas encore présentée à moi ?
– Elle ne peut pas tant qu’elle n’est pas assez mature.
– Que se passera-t-il si elle réussit à sortir avant ?
– Tu risques d’en mourir, répond sombrement mon père.
Ça me calme instantanément et je me laisse tomber sur un tabouret.
– Et ton compagnon sera pris de folie avant de se donner la mort par désespoir, enchaîne parrain.
Son visage est empreint de tristesse.
– Comment pourrait-il être atteint alors que nous ne nous connaissons pas ? demandé-je avec la ferme impression que je lui tends un piège.
– Tu comprendras plus tard.
Son ton est ferme et catégorique, le sujet est clos.
– Comment puis-je éviter la catastrophe ? Soupiré-je vaincue.
– Trompe l’odorat de ta louve, asperge de parfum des zones stratégiques qui te permettront de le sentir tout le temps, pour embrouiller tes sens. Si possible prend celui d’une amie, pas celui que tu portes habituellement.
– Pourquoi ?
– Ne pose pas de question.
Je déteste quand mon parrain est si sérieux. Son air est grave. Je ne peux qu’opiner en guise de réponse. Je n’ai jamais pu savoir quel était son rôle dans la meute, mais en cet instant, je jurerais qu’il en est l’Alpha. Je ressens beaucoup de respect et de fierté, mais je ne dis rien.
– Mêle-toi un maximum à tes amis. Plus il y aura d’odeur autour de toi, plus ça distraira ta louve. Ne te prends pas la tête. Pour aucun sujet. Détends-toi, la contrariété peut être un déclencheur d’évènements comme aujourd’hui. À côté de ça, nous, on fera des recherches pour essayer de trouver quelque chose de mieux.
J’opine à nouveau et comme une enfant à l’école élémentaire je lève le doigt.
– Tu as le droit de parler quand tu veux, ma beauté, dit-il en baissant ma main. Mais tu ne peux pas avoir toutes les réponses. Ce n’est pas pour t’embêter, on veut juste te protéger, OK ?
– Celui que j’ai frappé, enfin, avec lequel je me suis battu, c’est un loup, n’est-ce pas ?
– Oui, soupire-t-il. James est le futur premier Bêta. Je ne savais pas que vous étiez dans le même lycée…
– Je comprends mieux son arrogance, marmonné-je.
– C’est vrai, il l’est, mais c’est un bon gars.
– Autre chose, hésité-je.
– Oui, mon poussin ?
– Est-ce qu’on va pouvoir réintégrer la meute après ça ?
– Oui, mon poussin, c’est prévu.
Après cette conversation qui m’a plus ou moins apaisée, j’appelle Célia pour qu’elle vienne passer le week-end avec nous et qu’elle me prête un de ses parfums.
– Salut pétasse ! Comment tu vas ? S’exclame-t-elle en décrochant. J’ai entendu parler de tes exploits d’aujourd’hui, faut que tu me racontes !
– Justement, tu viens chez moi pour le week-end ?
– Évidemment chérie, je ne manquerai jamais une occasion de côtoyer un dieu grec !
– Salope ! J’ai besoin que tu viennes m’aider à me changer les idées, pas pour draguer mon parrain !
– Roh ! Ça va, je rigole. Faut te décoincer, ma vieille !
– Tu me prêterais un de tes parfums, s’il te plaît ? Je te promets de te rembourser !
– T’inquiète ma belle, je te l’offre avec plaisir, j’en ai tellement !
– Merci, t’es un amour, pétasse.
– OK, je suis là dans trente minutes, à toute !
Elle n’attend pas que je réponde et raccroche. Je descends prévenir mes parents.
– Maman ?
– Oui, ma chérie ?
– Célia a accepté de passer le week-end avec nous.
– Super ma chérie.
– Elle sera là dans une demi-heure.
Pour ça, je dois dire que mes parents ne sont vraiment pas chiants.
***
– Bonjour M. et Mme Parker ! Merci de m’accueillir pour le week-end.
– Bonjour Célia. C’est toujours un plaisir, mais je m’appelle toujours Dylan, tu sais, répond mon père.
– Il a raison, chérie. Combien de fois t’ai-je dit de m’appeler Cressida ? Tu fais partie de la famille depuis le temps ! lui rappelle maman.
– Je te présente Stephen Swan, le parrain de Tanya, reprend papa.
– Enchantée de vous rencontrer enfin M. Swan, répond Célia en rougissant jusqu’à la racine des cheveux.
– Ravi, jeune demoiselle. Je t’en prie, appelle-moi Stephen, lui dit-il en lui serrant la main.
Elle devient cramoisie et je suis obligée de me pincer les lèvres pour ne pas rire, les larmes aux yeux.
– Le dîner sera prêt dans une heure les filles, vient la sauver maman.
Célia se détourne enfin de parrain et nous montons ses affaires à l’étage.
– Putain, meuf ! T’as caché un cadavre, là-dedans, ou quoi ? dis-je en soupesant son sac.
– T’es bête ! J’ai juste prévu un petit relooking pour toi.
– Déesse, j’ai peur ! soupiré-je.
– Écoute, pétasse ! me dit-elle en claquant la porte. Tu as demandé mon aide et j’ai bien l’intention de remplir ma mission. J’ai toujours respecté tes choix, mais là, crois-moi, c’est pour ton bien. Tu vas dévoiler et mettre en valeur ce corps de bombasse que tu caches dans tes trucs de sport et autres fringues de petite fille. T’as bientôt dix-huit ans, je te rappelle et t’as jamais embrassé un mec ! Mais maintenant qu’ils t’ont remarqué, je ne vais pas te laisser te camoufler à nouveau.
– OK ! dis-je en levant les mains.
Elle est littéralement en train de m’engueuler.
– Si tu veux mettre tes affaires dans l’armoire, tu peux il y a de la place, dis-je en m’asseyant sur le lit, loin d’elle, de peur qu’elle décide de me frapper en rajoutant des arguments à son discours.
Elle n’a pas tort, il serait peut-être temps de prendre soin de moi, après tout, je risque de rencontrer bientôt mon compagnon et même si le lien aide beaucoup à trouver l’autre attirant, je suis sûre qu’il appréciera que sa compagne soit jolie. Et puis notre retour à la meute est pour bientôt et si comme je le pense mon parrain est l’Alpha, alors je dois être digne de lui, je veux qu’il soit fier de moi.
– À quoi tu penses, pétasse ? demande Célia en me sortant de mes pensées.
– Que je suis prête à me plier à tes quatre volontés ? dis-je en souriant, espérant que ce soit la réponse qu’elle attendait.
– Ouiii ! Enfin ! On commence demain avec une séance shopping, commence-t-elle.
– Célia, je n’ai pas un budget illimité, alors ne t’emballe pas.
– T’inquiète, poulette, je sais exactement où aller pour faire de bonnes affaires, pour le reste, tu vas essayer tout ça, dit-elle en posant un sac sur le lit.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Toutes les tenues que j’ai gardées pour toi en espérant que ce jour arrive enfin.
Je fouille le sac et trouve toutes sortes de vêtements et de chaussures.
– Mais attend, il y a même des fringues qui portent encore les étiquettes ! m’exclamé-je.
– Oui, ça arrive, que l’acheteuse compulsive que je suis, achète des trucs qu’elle ne portera jamais. Heureusement pour elle, sa meilleure amie porte la même taille. Aller, arrête de tergiverser et essaie !
Jupes, chemises, shorts, robes, tenues de tous les jours et tenues de soirées, tout y passe. Comme elle l’a prévu, tout me va et elle me fait tout garder.
– Et avec tout ça, tu veux encore aller faire du shopping demain ?
– Oui, dit-elle sûre d’elle. Il nous faut quelques accessoires et quelques paires de chaussures pour compléter les tenues.
Cette fille est folle.
– OK, je te suis.
Et je dois l’être encore plus.
Toc, toc.
J’ouvre la porte sur mon parrain.
– Le repas est prêt, vous venez manger ?
– Tout de suite parrain, dis-je en souriant.
– C’est bien que tu aies retrouvé le sourire, ma beauté. Je vous emmène à la fête foraine dimanche, ça vous dit ?
– Oui ! Génial, merci parrain ! Je t’adore, dis-je en le serrant dans mes bras.
– Je t’aime, ma beauté.
Il me fait un bisou sur la tête et nous descendons manger.
- Comment est-ce possible ? demande parrain, abasourdie.- Aurora sera la prochaine déesse de la lune, explique Dereck.Avant que quiconque puisse poser davantage de questions, une lumière vive nous éblouit et laisse place une seconde plus tard à la déesse de la lune elle-même. Dereck me lâche et se relève, mais ne manque pas de lier nos mains.- Déesse, dis-je en m’inclinant devant elle.Surpris, et peut-être légèrement craintifs, tous s’inclinent pour montrer leur respect à la déesse.- Tante Sélène ! crient mes fils en courant vers elle.Elle rit joyeusement et les étreint à la surprise de tous.- Vous êtes de bons petits, je suis fière de vous, les complimente-t-elle.Heureux, ils repartent jouer avec leurs cousins et cousines comme si tout ça était normal.- Tanya, ma chère…- Je vous demande pardon d’avoir douté de vous, mère, m’excusé-je, émue.- Je te dois aussi des excuses, Tanya. Je n’aurais jamais dû me mettre en colère contre toi. Encore moins à travers les épreuves. J’aur
Nous enfilons tous les cinq un jean, un t-shirt avec une inscription différente sur chacun et une chemise à carreaux, avec une paire de baskets blanches pour terminer.- Tu es trop belle, maman ! me complimente Seth avec une moue charmeuse semblable à celle de Mathis.Je souris et lui tends les bras. Les compliments de mes petits me font toujours fondre.- Merci mon chéri, vous aussi, vous êtes magnifiques.Ses frères nous rejoignent et me font un bisou. Raphaël capture ce moment avec son téléphone. Il ne loupe jamais une occasion d’immortaliser nos vies.- Vous êtes prêts pour la grande annonce, les garçons ?- Oui !Raphaël leur tend les bras en s’accroupissant et chacun trouve sa place, surtout Zayn qui se perche toujours sur ses épaules. Scott s’accroche à son torse tel un Koala, et il prend Axel et Seth sur ses avan
Quatre ans plus tardLa construction du palais a duré presque deux ans. J’étais triste de quitter notre manoir, il s’y est passé beaucoup de choses en très peu de temps, alors mes époux n’ont pas réfléchi à deux fois et nous l’avons gardé. Nous nous y échappons chaque fois que nous le pouvons.Quelques jours après le couronnement, James, Reed et Mathis sont venus me parler, mettant en avant que nous sommes un quintette indissociable à présent, qu’aucun de nous ne pouvait vivre sans les autres et qu’ils souhaitaient faire une demande toute particulière à Dereck.C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés tous les quatre à cuisiner pour notre compagnon.- Que faites-vous, ici ? a demandé Dereck en entrant dans le capharnaüm qu’était devenue la cuisine.
Mathis a disparu de la circulation, Célia embauche Raphaël, Jack et Kratos pour mettre la table, et Clarissa traîne Atréus pour l’aider à servir. Dereck s’éclipse à son tour et revient avec Mathis au moment où Clarissa invite les parents à passer à table. Mes hommes récupèrent nos fils et m’entraînent avec eux hors de la pièce.- Que se passe-t-il ? demandé-je, confuse que nous partions au moment du déjeuner.- On s’adapte, me dit Mathis en souriant.Et mes trois autres compagnons font de même.- On s’occupe des petits, et vous deux, vous profitez, explique Dereck en nous désignant Reed et moi.- On vous a préparé l’ancienne chambre de Dereck, nous informe James.- Et je viens d’y déposer un plateau de nourriture et des boissons qui devraient vous contenter jus
Je sors enfin des brumes du sommeil, sentant mon corps extrêmement léger. C’est étrange de pouvoir à nouveau bouger librement et je me sens seule en me souvenant que mon ventre est vide.Le silence règne dans la chambre et je constate que mes bébés dorment tels des anges, dans leur berceau, et mes compagnons se sont assoupis sur leurs chaises, dans des positions plus ou moins inconfortables.Je passe ma main dans les cheveux de Reed, qui a la tête posée près de ma cuisse, dégageant son visage. Il ouvre doucement les yeux et, croisant mon regard, il se redresse pour écraser ses lèvres sur les miennes et m’offrir un baiser enflammé.– Vivement qu’on rentre à la maison, grogne-t-il.Je ris doucement, mais je comprends son impatience, mes crocs me démangent rien qu’à l’idée de le marquer.
Après avoir encore posé pour les journalistes, nous avons quitté le chapiteau de cérémonie pour un plus petit, où seuls mes compagnons, Clara et moi étions réunis afin de répondre aux questions des journalistes. Dereck leur a accordé une heure et pas une seconde de plus. Ensuite, ils devront quitter les lieux afin de nous laisser profiter des festivités.Nous sommes donc assis derrière une longue table, à répondre aux journalistes qui sont beaucoup plus disciplinés que tout à l’heure. Chacun pose les questions qui lui sont utiles en fonction du thème de son journal : mode et beauté, déco, people, scandales, ou encore, politique.Je réponds à tous, avec honnêteté, choquant parfois et faisant rire mes compagnons, sans oublier Clara qui ne se retient pas pour rire aux éclats, envoyer bouler les journal