Célia m’a créé plusieurs tenues, elle veut pour ça me trouver les chaussures assorties. Elle m’entraîne dans un immense magasin du centre commercial dans lequel je n’ai encore jamais mis les pieds. Elle le connaît par cœur, elle pourrait le parcourir les yeux fermés. Elle m’entraîne donc dans les rayons me faisant essayer tout ce qui lui passe par la tête, m’expliquant avec quoi elle l’imagine porté.
Je suis impressionnée par la quantité d’achats effectués pour à peine une centaine de dollars. Même si Célia n’a pas pu s’empêcher de m’acheter des trucs pour la même somme que j’ai dépensée.
– Tu seras une vraie bombe avec ça ! s’exclame Célia en rentrant à la maison.
– Merci, mais tu n’aurais jamais dû dépenser autant ! dis-je mal à l’aise.
– Si mes parents me faisaient l’honneur de leur présence de temps en temps, peut-être que je ferais attention à ce que je dépense… En attendant, je fais ce que je veux, me dit-elle avec colère envers ses parents. J’ai été élevée par une quinzaine de nounous et un portefeuille, maintenant, il faut assumer !
***
J’ai les pieds en compote et je me laisse tomber dans le canapé.
– Alors ma beauté, comment s’est passée cette journée ? demande parrain en s’asseyant à côté de moi.
– Super bien ! Mais j’ai plus mal aux pieds qu’après une journée de danse !
Il rit et Célia revient de la cuisine en même temps, elle est soudain très silencieuse et timide. Elle me tend un rafraîchissement avant de s’asseoir à côté de moi.
Mon téléphone vibre dans ma poche. Je le sors et vois un texto d’un numéro inconnu.
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Inconnu:
Salut ma belle, c’est Max. Célia m’a
donné ton numéro. Ça ne te
dérange pas j’espère ?
Moi:
Hey Max ! Aucun souci, comment
ça va ?
Max:
Bien et toi ? Tu fais quelque chose
ce soir ?
Moi:
Très bien merci. Célia passe le
week-end chez moi, on devait se
faire un film, pourquoi ?
Max:
Ça vous dirait une soirée chez
Jack ?
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– Avec qui tu papotes, toi ? murmure Célia.
– Max. Il nous propose une soirée chez Jack…
– C’est une excellente idée ça, dit parrain qui s’est immiscé dans la conversation. C’est exactement ce qu’il te faut.
– Sérieux ? demandé-je peu rassurée.
– Évidemment qu’il est sérieux ! s’exclame Célia qui a retrouvé sa langue. Réponds à Max et dis-lui qu’on sera prête dans deux heures.
Et elle me tire par le bras pour me lever du canapé et m’entraîner dans ma chambre.
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Moi:
OK pour la soirée. RDV dans 2h !
Max:
Génial ! Hâte de vous voir !
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Je pose mon téléphone et Célia me pousse dans la douche. Quand je sors, elle a posé nos tenues sur le lit et les chaussures juste en dessous sur le sol.
Enroulée dans ma serviette, elle me fait asseoir devant ma coiffeuse et s’affaire à me pomponner. Je suis terrifiée à l’idée de ressembler à une barbie, mais je suis surprise de voir qu’elle a mis mes yeux en valeur avec un effet naturel et j’adore !
– Sèche tes cheveux pendant que je vais prendre ma douche, m’ordonne Célia.
Le temps que je termine, elle se maquille.
– La noire pour toi, la rouge pour moi, précise-t-elle.
J’enfile une robe bustier courte, très courte. Elle épouse mes fesses et s’arrête juste en dessous. Je n’ai jamais porté une robe aussi sexy et je ne suis pas très à l’aise, même si j’avoue que mon reflet dans le miroir me plaît énormément.
Quelques bracelets et un collier qui tombe juste entre mes seins, j’ajoute une paire de créoles à mes oreilles et Célia créée de belles vagues dans mes cheveux qui descendent sur le bas de mon dos.
– Mets les chaussures, dit-elle en enfilant sa robe.
Je me perche sur une paire d’escarpins qui me fait gagner dix centimètres.
– Regardez-moi ça ! crie Célia. Une vraie déesse !
Je me sens légèrement rougir.
– L’équipe de foot va te manger dans la main. Mais laisse-m’en au moins un, OK ?
J’éclate de rire.
– Ne t’inquiète pas pour ça. Au fait, tu sais où habite Jack ?
– Bien sûr, ce n’est pas la première fois qu’il fait une fête !
– Excusez-moi ! Mme la fêtarde.
– Aller viens, pétasse, tu as des têtes à faire tourner.
Nous descendons et je m’arrête au salon pour prévenir les parents de notre départ.
– Oh merde. Il ne va pas aimer ça, lâche parrain en se levant d’un bond du canapé quand il me voit.
– Quoi ? m’alarmé-je. Ça ne va pas ? Ce n’est pas joli ?
– Si, bien sûr ma beauté, tu es éblouissante.
– Vous sortez ? demande maman en arrivant de la cuisine.
– Oui, parrain a donné son accord.
– Alors, amusez-vous bien les filles.
Elle nous embrasse et retourne dans la cuisine.
– Mon poussin ! Comme tu es belle ! s’exclame papa en entrant dans la maison.
– C’est vrai ? Ça ne te choque pas ?
– Je te mentirais si je te disais que je ne suis pas inquiet à l’idée de te voir sortir dans cette tenue, mais c’est de ton âge après tout. Fais juste attention à toi, et amuse-toi.
– Merci papa.
Je fais un clin d’œil à parrain qui me le retourne et nous sortons.
Mon téléphone vibre dans ma pochette.
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Envoie un message quand tu
arrives.
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C’est de la part de Max. Jack n’habite pas très loin et nous arrivons en dix minutes.
La fête bat déjà son plein. Il y a beaucoup de monde. J’envoie un texto à Max :
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Moi:
On est là !
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– Tu m’impressionnes, m’avoue Célia.
– Pourquoi ?
– Tu marches avec des talons aiguilles comme si tu étais née avec.
– Tanya ?
Je me retourne vers la voix masculine qui m’appelle.
– Max !
– Ouah ! Tu es… magnifique !
– Merci, dis-je en rougissant.
Il me tend sa main et je la saisis.
– Viens, il y a beaucoup de monde qui veut te voir.
– Tant que ça ?
– Il faut dire que tu as été impressionnante hier.
– Tanya ! T’es venue, c’est génial !
Jack me prend dans ses bras pour me saluer et toute l’équipe, ou presque, fait comme lui. Les garçons remarquent par la même occasion Célia à côté de moi et débutent alors pour elle quelques flirts.
Max pose une main sur ma taille et me guide jusqu’au bar où tout le monde est rassemblé.
– Qu’est-ce que je te sers ?
– Une bière, s’il te plaît.
Je me sens étonnamment à l’aise avec les gars de l’équipe de foot. Moi qui n’ai pas l’habitude de boire, j’ai rapidement chaud, même avec un seul verre. Je me sens plus légère et plus insouciante. Quelqu’un décide de faire un jeu et on s’installe dans le salon.
On rit beaucoup, puis de nouveaux venus entrent et je me lance à la rencontre de l’un d’eux, complètement euphorique après mon troisième verre de bière.
– J’en reviens pas ! s’exclame Célia quand je m’assois à notre table. Je commençais à croire que ça n’arriverait jamais !– Tu me sous-estimes, pétasse.– Salope.– Moi aussi, je t’aime.J’ai les nerfs en pelotes, le prof nous lâche en retard et nous a bouffées cinq minutes de pause ! Avec Célia, on se précipite dans les couloirs pour rejoindre la cour, où les garçons nous attendent. Mathis est de dos, assis sur un muret. Je le surprends en l’entourant de mes bras et en posant un baiser sur sa joue.– Hey ! Salut mon cœur ! me dit-il, joyeux.Il est vraiment trop chou. Il m’attire dans ses bras pour un baiser et me garde sur ses genoux. Max est visiblement énervé, mais je ne vais pas m’excuser de m’être attaché à quelqu’un qui s’intéresse à moi de toutes les manières possibles.– Pourquoi vous arrivez si tard ? Nous demande Eli.– Le prof de philo nous séquestrait, déclare Célia.– J’ai eu peur que tu aies changé d’avis,
– Tu mangeais où avant ? me demande Mathis. On ne t’a jamais vu au self.– Dans le gymnase. Habituellement ma mère me prépare mon déjeuner à emporter.– Une chance pour nous qu’elle ne l’ait pas fait aujourd’hui alors, réplique Max.– Elle n’est pas là cette semaine et je crois que mon parrain l’a fait exprès, dis-je en me sentant un peu mal à l’aise.Les paroles de Célia ne cessent de me revenir en tête et je ne sais pas trop quoi en penser, ni comment réagir à l’attention des garçons.– La personne la plus sage que tu connaisses ? demande Mathis en réagissant à mes dernières paroles.– Oui, ris-je en sentant la pression retomber.– Et pourquoi est-ce que tu t’entraînes autant ?Sa curiosité me plaît beaucoup.– Je voudrais intégrer une école de danse l’an prochain.– Vraiment ? Laquelle ? C’est peut-être la même que ma sœur…– Atica’DanceMathis hausse les sourcils, James se tourne vers moi avec ét
Je me réveille avec un mal de tête terrible. Célia grogne à côté de moi signifiant une douleur identique.– Comment tu fais pour subir ça tous les week-ends ? murmuré-je.– Parle moins fort, supplie-t-elle.Je ris de sa remarque parce que moins fort que ça, c’est de la télépathie. Je m’extirpe des draps, non sans difficulté et je descends à la cuisine chercher du paracétamol.Je constate que je suis toujours vêtue de ma robe et de la chemise. Je fais ce que je n’ai pas osé faire hier soir : sentir la chemise pour détecter un quelconque parfum.Je suis tellement bouleversée par cette odeur enivrante, qui me rappelle quelque chose, sans que je sois capable de définir ce que c’est, que je dois prendre le temps de m’asseoir une minute.Je secoue la tête pour me remettre les idées en place, me rappelant la migraine qui m’assaille et je poursuis ma descente.– Bonjour ma beauté, me dit parrain en me tendant un verre qui contient déjà le médicament effervescent.– Bonjour parrain, merci beau
– James !Je ne lui laisse pas le temps de réagir et je le prends dans mes bras.– Je suis désolée, m’en veux pas, s’il te plaît !Je lui fais un bisou sur la joue et j’entends Stronger résonner dans les enceintes, alors je lâche un James complètement choqué, pour aller danser. On pousse la table basse et tout le monde nous rejoint pour la chorégraphie, sauf les trois mêmes qu’hier. James ne s’est toujours pas remis de mon élan de tendresse envers lui, celui qui voulait le frapper hier a l’air très mécontent et le troisième reste impassible.– Putain, meuf ! Même en talons aiguilles, tu gères la danse ! crie Célia en se jetant dans mes bras. T’es une déesse !– Comment ça se fait qu’on te découvre que maintenant me demande Mathis alors qu’il distribue une nouvelle tournée.– Je me faisais discrète.– Et qu’est-ce qui t’a poussé à sortir de l’ombre ?– La personne la plus sage que je connaisse m’a dit que j’avais grand besoin de décompresser et de me changer les idées.– Pour mon plus
Célia m’a créé plusieurs tenues, elle veut pour ça me trouver les chaussures assorties. Elle m’entraîne dans un immense magasin du centre commercial dans lequel je n’ai encore jamais mis les pieds. Elle le connaît par cœur, elle pourrait le parcourir les yeux fermés. Elle m’entraîne donc dans les rayons me faisant essayer tout ce qui lui passe par la tête, m’expliquant avec quoi elle l’imagine porté.Je suis impressionnée par la quantité d’achats effectués pour à peine une centaine de dollars. Même si Célia n’a pas pu s’empêcher de m’acheter des trucs pour la même somme que j’ai dépensée.– Tu seras une vraie bombe avec ça ! s’exclame Célia en rentrant à la maison.– Merci, mais tu n’aurais jamais dû dépenser autant ! dis-je mal à l’aise.– Si mes parents me faisaient l’honneur de leur présence de temps en temps, peut-être que je ferais attention à ce que je dépense… En attendant, je fais ce que je veux, me dit-elle avec colère envers ses parents. J’ai été élevée par une quinzaine de
– Comment sa louve peut-elle se manifester alors qu’elle ne s’est pas encore présentée ? demande mon père à Stephen.Ils discutent assis à l’îlot de la cuisine pendant que je bois un chocolat chaud dans le canapé.– Probablement pour les mêmes raisons qui vous ont poussées à devoir vous éloigner de la meute.– Est-ce qu’il arrivera à rester loin d’elle encore deux semaines ?– Il n’aura pas vraiment le choix…– De quoi est-ce que vous parlez ? Pourquoi avons-nous quitté la meute, papa ? demandé-je alors qu’ils ne répondent pas à ma première question.– Pour ta sécurité. Je te l’ai déjà dit, Tanya.– Papa. Qu’est-ce qui menace ma sécurité ? insisté-je.– Toi-même, cède-t-il après avoir jeté un œil à Stephen.– Comment ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ? demandé-je interloquée.– Ta louve est, en quelque sorte, précoce, m’explique parrain. Elle a tenté de prendre forme à plusieurs reprises quand tu étais petite fille. T’éloigner de la meute était la meilleure solution pour la calmer et la