Chapitre 1

Lors de la cérémonie de mes dix-huit ans, je devais choisir l'un des deux fils de l'Alpha comme compagnon.

Dans ma vie précédente, j'avais choisi le plus jeune, Kévin, qui m'avait trahie et tuée. Cette fois, j'ai choisi l'aîné, Cassien, réputé cruel. Mais je ne m'attendais pas à ce que Kévin revive aussi.

…

En sortant de la salle du conseil d'Alpha et en traversant le terrain d'entraînement, je suis tombée sur Kévin qui s'entraînait avec un groupe de loups-garous.

Un éclair froid a jailli, et un sabre courbé en argent a volé avant de tomber à trois pieds de moi avec un retentissement métallique.

Sans même lever les yeux, Kévin a ordonné avec son ton habituel : « Ramasse-le. »

Les loups-garous autour de lui se sont immédiatement arrêtés, leurs regards se tournant vers moi avec un amusement moqueur.

Cette scène m'était trop familière : dans ma vie précédente, il aimait me donner des ordres comme si j'étais une servante à sa disposition.

Je suis restée immobile, faisant crisser les graviers sous mes bottes, et j'ai répondu d'une voix calme : « Tu l'as laissé tomber, tu le ramasses toi-même. »

Le terrain d'entraînement est soudainement devenu silencieux, même le vent semblait cesser de souffler.

Kévin a levé les yeux brusquement, son regard débordant de fureur : « Tu as dit quoi ? »

Quelqu'un a sifflé et lancé avec sarcasme : « Éva invente une nouvelle façon d'attirer l'attention de Kévin ? L'autre jour, elle le harcelait, et maintenant elle devient réservée ? »

« Tout le monde sait que tu es obsédée par Kévin ! Tu tournes autour de lui tous les jours, prête à de lui offrir ton cœur. Tu n'as pas peur que ton père décédé ait honte de toi ? »

Alors que la tension persistait, des pas légers ont résonné à l'entrée du terrain d'entraînement.

Lina, vêtue d'une jupe claire en peau d'animal, la jambe droite tachée de boue et de sang, boitillait jusqu'à l'endroit où se trouvait le sabre. Serrant les dents, elle s'est penchée pour le ramasser et l'a apporté en tremblant à Kévin : « Kévin, ton sabre. »

En tendant le sabre, ses doigts tremblaient de douleur, de fines gouttes de sueur perlant à son front.

Kévin a eu les pupilles dilatées, saisi son poignet, et la colère dans sa voix s'est instantanément transformée en inquiétude : « Je t'ai dit de te reposer pour guérir. Qui t'a permis de sortir ? »

Il s'est tourné vers moi, son regard rempli de colère : « Regarde-la ! Malgré sa blessure, elle a ramassé mon sabre. Et toi ? Tu restes plantée là, complètement inutile ! »

Il a ricané : « Tu viens de voir mon père, n'est-ce pas ? Tu as encore pleurniché en évoquant comment ton père a protégé mon père à l'époque, pour qu'il m'oblige de t'épouser ? »

« Éva, tu ne trouves pas ça écœurant ? Jouer sans cesse à cette comédie et utiliser tous les moyens pour m'épouser. »

J'ai serré les poings dans mes manches, gardant une voix stable : « Non. L'Alpha m'a dit juste qu'il organiserait personnellement ma cérémonie de majorité. »

À ces mots, le terrain d'entraînement a explosé de rumeurs.

« L'Alpha organisera personnellement ta cérémonie ? »

Tous se sont précipités vers Kévin pour la flatter : « Kévin, félicitations ! Si l'Alpha accorde autant d'importance à Éva, c'est qu'il te destine à être son successeur ! »

« Quand tu deviendras Alpha, ne nous oublie pas ! »

Kévin, flatté par les éloges, a relevé le menton tout en m'avertissant froidement : « Même ainsi, certaines choses doivent être clarifiées. »

« Si nous nous marions vraiment, ne te mêle pas de mes affaires avec Lina. Occupe-toi de tes affaires et reste à ta place. Sinon... »

Il a marqué une pause, et son regard est devenu féroce, « Je refuserai de t'épouser. À moins que tu ne souhaites répéter les erreurs du passé. »

Mon cœur s'est serré.

Que voulait-il dire par là ?

Est-ce que… lui aussi avait revécu ?

Après avoir dit cela, Kévin a soulevé Lina avec précaution dans ses bras et est parti sans un regard en arrière, laissant derrière lui les rires et les murmures.

Je les ai regardés s'éloigner et ai soudain ri légèrement.

Parfait.

De toute façon, je ne comptais pas t'épouser.