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JE TE VEUX TELLEMENT
JE TE VEUX TELLEMENT
Author: Darkness

Chapitre 1 – Le goût du risque 1

Author: Darkness
last update Last Updated: 2025-08-05 23:11:46

SANAA

Je suis ce qu’on appelle une femme fiable.

Toujours à l’heure. Toujours prête. Toujours polie.

Directrice financière d’un grand groupe pharmaceutique. Trente-quatre ans.

Solide, précise, efficace.

C’est ce qu’ils voient.

Mais moi, je ne sens plus rien.

Je ne sais plus depuis quand je ne me suis pas sentie vivante.

Pas fatiguée. Pas triste. Juste… comme en veille.

Tout fonctionne. Rien ne vibre. Rien ne brûle.

Je survole ma vie, fantôme de moi-même.

Je m’efface dans mes routines.

J’ouvre mon agenda chaque matin, et chaque jour ressemble au précédent : réunions, rapports, chiffres, décisions.

Des chiffres qui s’additionnent, mais qui ne racontent rien de mon histoire.

Je suis devenue une machine, performante, insensible.

Alors quand ils m’ont proposé trois jours de formation à Rome, j’ai accepté.

Pas parce que j’avais le temps, loin de là.

Mais parce que j’espérais qu’au moins, quelque part dans cette parenthèse, quelque chose craque.

Que je sente enfin la vie revenir.

Ou qu’au moins, je la ressente différemment.

L’hôtel est luxueux, silencieux, presque froid.

Bois sombres, pierres lisses, parfums subtils qui flottent dans les couloirs.

Un luxe discret mais omniprésent.

Je ne suis pas sûre d’aimer ça.

Hier soir, j’ai dîné seule, sur la terrasse.

La ville s’étendait devant moi, baignée dans la lumière dorée du crépuscule.

Le fleuve coulait, lent et majestueux, tandis que le ciel passait du rose au bleu nuit.

Je n’ai parlé à personne.

J’ai juste laissé mon verre de vin rouler entre mes doigts.

Je regardais, mais je ne voyais rien.

J’étais là, mais ailleurs.

Je sentais cette tension sourde dans mon ventre, cette impatience que je n’arrivais pas à nommer.

Un vide rempli d’attente, comme un silence avant la tempête.

Ce matin, la salle de conférence est trop blanche, trop nette, trop impersonnelle.

Les néons au plafond lancent une lumière froide sur les visages bien habillés.

Une trentaine de cadres tirés à quatre épingles, crispés sur leurs fauteuils, feuilletant distraitement des livrets qu’ils n’ouvriront jamais.

Je m’assois au fond de la pièce.

Pas par timidité, ni par dédain.

Par choix.

Pour voir sans être vue.

Pour écouter sans être interrogée.

Pour respirer sans être étouffée.

J’observe les gestes mécaniques, les sourires forcés, les regards qui évitent le contact.

Chacun est enfermé dans sa bulle.

Chacun joue son rôle.

Moi aussi.

Puis, la porte s’ouvre.

Il entre . Il est grand, sûr de lui, à peine pressé.

Pas un geste inutile, pas un tic nerveux.

Son costume gris foncé dessine sa silhouette athlétique, impeccable.

Sa chemise blanche est déboutonnée juste ce qu’il faut pour que la peau apparaisse, mais pas trop.

Et ce regard.

Froid, intense, lent.

Un regard qui ne cherche pas à convaincre, mais qui impose, commande, capte.

Quand nos yeux se croisent, mon corps se redresse aussitôt.

Un réflexe inconscient.

Une alerte.

Une onde électrique qui part de mon ventre et remonte le long de ma colonne vertébrale.

Une seule seconde.

Une toute petite seconde.

Mais elle suffit à faire éclater cette chaleur, douce et brûlante, qui s’installe entre mes cuisses.

Il s’appelle Raphaël.

Consultant en leadership comportemental et en finance .

Un titre qu’il porte avec la même aisance que son regard.

Il parle peu.

Sa voix est basse, posée, mesurée.

Chaque mot semble choisi pour perturber, pour ébranler.

Pour atteindre.

Je n’écoute plus vraiment ce qu’il dit.

Je ne capte que sa présence.

Je le regarde.

Je l’imagine.

Je ressens ce frisson qui se glisse sous ma peau et me réveille.

Et pour la première fois depuis trop longtemps, je ne me demande pas ce que je dois faire, mais ce que je veux.

Et ce que je veux, là, maintenant… c’est lui.

La formation débute, mais je suis ailleurs.

Chaque geste, chaque parole de Raphaël m’envoûte, me provoque.

Je surprends des regards échangés, des frôlements furtifs de ses yeux sur moi.

Je sens sa puissance, son contrôle.

Et je me surprends à vouloir céder, à vouloir lâcher prise.

Je ne sais pas où cela va me mener.

Je ne sais pas ce que je suis prête à perdre.

Mais je sais qu’il a réveillé quelque chose en moi.

Un feu que je croyais éteint.

Et ce soir… ce sera différent.

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Comments (1)
goodnovel comment avatar
Tackys Losambo
excellente
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