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Chapitre 6 — Le goût dû risque 6

Author: Darkness
last update Huling Na-update: 2025-08-05 23:16:59

SANAA

Je suis en feu. Et pas de ce feu qui chauffe doucement. Non. De celui qui râpe la gorge, qui fait trembler les mains, qui brûle sous la peau sans laisser de répit.

La formation s’est terminée dans un silence tendu, presque hostile. Il n’a pas croisé mon regard une seule fois. Pas un mot personnel. Juste ses graphiques, ses projections, ses foutus indicateurs de performance.

Il me punit.

Je le sens dans chaque seconde où il m’ignore avec méthode, dans chaque silence qu’il tend comme un piège entre nous. Il me punit d’avoir cédé. Ou d’avoir aimé ça. Ou peut-être se punit-il lui-même d’avoir été faible.

Mais moi, je bouillonne.

Quand je referme la porte de ma chambre, j’ai la nausée de ce qu’il me fait ressentir. Je me débarrasse de mes talons comme si c’était eux qui me clouaient au sol. Je reste debout, droite, le souffle court.

Je ne suis plus une femme. Je suis une faille. Une cicatrice à vif. Un cri enfermé dans une cage thoracique.

Et quand j’entends la porte s’ouvrir sans frapper, sans hésiter j’ai à peine le temps de me retourner.

Il est là.

Toujours aussi froid. Toujours aussi calme.

Impeccablement boutonné, costume parfaitement ajusté, mâchoire contractée. Mais je vois la tension dans ses yeux. Cette étincelle d’orage sous contrôle. Et je sens mon propre corps répondre, malgré moi.

Je me redresse lentement. Férocement.

— Qu’est-ce que tu veux ?

Ma voix est sèche. Presque cassée. Elle racle ma gorge comme une lame rouillée.

Il s’avance. Il claque la porte derrière lui.

— Ce que j’ai laissé ce matin.

Ses mots sont simples. Mais son ton me transperce.

Je recule d’un pas. Mes mains tremblent, mais pas de peur.

— Tu veux juste jouir, hein ? Pas de complication , pas de mélange.

Il hoche lentement la tête, le regard ancré dans le mien.

— C’était clair depuis le début.

Je le fixe. Je sens la gifle me brûler dans la main, mais je ne la lève pas. Je fais pire.

Je défais lentement les boutons de ma chemise. Un à un. Comme on ôte des menottes invisibles.

— Alors vas-y. Baise-moi comme tu baises une inconnue , sans prénom. Sans regard , juste du corps.

Je suis torse nu devant lui. Mes seins se soulèvent à chaque respiration tendue. Il ne bouge pas, mais ses yeux foncent, s’assombrissent.

Et soudain, il est sur moi , sa bouche me claque contre le mur. Je grogne, je mords. Il riposte. Sa langue envahit la mienne. Ses mains me plaquent contre la cloison comme s’il voulait me fondre dans le béton.

Je l’agrippe par la nuque, je l’attaque de mes ongles. Il arrache le reste de ma chemise, me soulève, me porte jusqu’au lit sans jamais rompre l’assaut de sa bouche.

Je tombe sur les draps, il m’écrase de son poids, son souffle est brûlant contre ma joue.

— Tu veux que ce soit brutal ? murmure-t-il contre ma gorge. Tu veux souffrir pour moi ?

— Je veux oublier que c’est toi.

Il me saisit par les hanches, me retourne d’un geste sec , mon visage s’écrase dans le matelas. Mon dos s’arque. Je ne porte plus que ma jupe et ma culotte, qu’il arrache d’un seul coup sec. Le tissu craque. Je jouis presque du bruit.

Il me pénètre sans douceur, sans avertissement. Un gémissement m’échappe, mêlé de douleur et de plaisir. Il est déjà en moi tout entier. 

Ses coups de reins sont sauvages, incontrôlés. Il m’empoigne par les cheveux, me relève juste assez pour me murmurer à l’oreille :

— Tu ne veux pas de tendresse. Tu veux qu’on te salisse. Tu veux qu’on t’épuise.

— Tais-toi et prends-moi comme si je n'étais personne.

Il grogne, me martèle plus fort, plus profond. Mes gémissements se transforment en cris. Il me plaque la main sur la bouche pour m’étouffer. Pour me posséder sans témoin.

Mon corps ne sait plus s’il brûle de honte ou de désir.

Quand il me retourne à nouveau, ses yeux sont rouges de tension. Il me prend par les poignets, les bloque au-dessus de ma tête.

Je suis étalée, nue, pantelante, offerte.

Et lui me regarde comme un animal enchaîné sur le point de tout ravager.

— Tu veux savoir ce que je ressens ? crache-t-il. Ce que tu fais de moi ?

Je secoue la tête, haletante. Mais il ne me laisse pas fuir.

Il me pénètre à nouveau, lentement cette fois. Trop lentement. Chaque centimètre est une torture. Il me regarde. Il me force à le regarder.

— Je te déteste, souffle-t-il. Parce que je te veux trop.

Et il s’écrase contre moi.

Je l’enlace malgré moi, malgré tout. Nos corps s’affrontent. Se déchirent. Se réconcilient. Se défient encore. Jusqu’à ce qu’on explose tous les deux, dans un cri, dans un chaos, dans une jouissance qui ressemble à une guerre.

Quand c’est fini, je reste là, le regard perdu au plafond, sa sueur contre ma peau, son souffle encore en moi.

Il se relève , se rhabille sans un mot.

Et avant de franchir la porte, il murmure :

— Ce n’est pas fini.

Je ne réponds pas. Parce que je sais que c’est vrai.

Et que je n’en veux pas autrement.

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