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Chapitre 5 — Le goût du risque 5

Author: Darkness
last update Last Updated: 2025-08-05 23:15:32

SANAA

Je n’ai pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir qu’il est encore là.

Son bras m’entoure comme une entrave douce.

Son torse contre mon dos est chaud, ferme.

Et entre mes cuisses, je sens encore les traces de lui.

Il ne dort pas.

Je sens son souffle chaud contre ma nuque.

Et ce poids, là, contre mes fesses : Vivant , réveillé , affamé.

Je bouge légèrement, juste ce qu’il faut pour le provoquer, pour qu’il se plaque un peu plus.

Sa main glisse sur mon ventre.

Ses doigts descendent.

— Tu veux recommencer, murmure-t-il.

— Oui.

Je me retourne, grimpe sur lui.

Il n’y a plus de mots. Plus de conscience.

Juste le besoin.

Je le guide en moi, lentement.

Il grogne, sa bouche ouverte sur mon cou, ses mains accrochées à mes hanches.

Cette fois, c’est lent, profond, enveloppant.

Ses yeux sont dans les miens, et j’y lis quelque chose qui me fait peur.

Je bouge contre lui, je me cambre, je me serre, et il me suit.

Chaque coup de rein est précis, intense, maîtrisé.

Quand je viens, je me mords la lèvre pour ne pas crier.

Et lui me suit dans un râle long et contenu, comme s’il se battait contre lui-même.

Le temps s’étire, puis s’effondre.

Je file sous la douche, mon corps encore douloureux de plaisir.

Sous l’eau, je me passe les mains sur le ventre, sur les hanches.

Il m’a marquée. À l’intérieur.

Quand je ressors, il est déjà debout, impeccable.

Costume sombre , montre brillante , parfum sobre.

Il attache ses boutons de manchette comme si rien ne s’était passé.

— Tu es en retard, lance-t-il simplement.

— Pour quoi ?

— La session de 9h. Formation en finance stratégique , tu as oublié ?

Je fronce les sourcils.

— C’est toi le formateur ?

Il me jette un regard par-dessus son épaule, un demi-sourire au coin des lèvres.

— Quoi, tun'est pas heureuse que ce soit moi ?

Il claque la porte. Et me laisse nue, seule , encore brûlante.

Je prends place discrètement au fond de la pièce.

Les lumières blanches me brûlent les yeux, les conversations sont floues autour de moi.

Mais mon corps est tendu, chaque nerf éveillé.

Et puis il entre.

Costume impeccable. Dossier sous le bras.

Posture d’autorité , distance dans les yeux.

Aucun regard pour moi.

Aucun signe.

Rien.

Il s’installe.

Ouvre son ordinateur.

Commence à parler.

— Bonjour à tous. Aujourd’hui, nous allons attaquer le module sur la gestion financière avancée, et en particulier la valorisation des risques liés aux investissements en environnement instable.

Sa voix est calme. Maîtrisée.

Aucune trace de ce qu’il m’a dit ce matin. De ce qu’il a fait à mon corps.

Je m’agite dans ma chaise.

Je croise et décroise les jambes.

Il parle de ratios, de cash-flow, de prévisionnels.

Mais moi, j’entends sa voix me dire autre chose.

Je me souviens de ses mains.

De ses hanches qui frappaient les miennes.

De sa langue sur ma peau.

Et lui… il ne bronche pas.

— Quand on analyse les risques de fusion-acquisition, reprend-il, il est essentiel de distinguer l’émotionnel du rationnel. C’est cette discipline qui fait la différence entre un bon investisseur… et un impulsif.

Il fixe l’ensemble du groupe.

Puis ses yeux s’arrêtent une fraction de seconde sur moi.

Rien dans son visage.

Mais cette seconde-là m’achève.

Je serre les cuisses.

Je m’oblige à fixer l’écran.

À prendre des notes.

À respirer.

Mais je sens encore son empreinte entre mes cuisses.

Je suis toujours trempée.

Et lui, là-bas, joue à faire comme si j’étais n’importe qui.

Je lève les yeux.

Il tourne légèrement la tête vers moi.

Un sourire froid.

Et cette phrase, jetée comme une gifle déguisée :

— Et parfois, il vaut mieux ne rien mélanger , : sentiments et finance, très mauvaise équation.

Je me raidis.

Le message est clair.

Tu es à moi dans l’ombre , et invisible à la lumière.

À la pause déjeuner je m’éloigne dans le couloir, seule.

La boule au ventre. Le feu toujours là, mais mêlé à la colère.

Un pas derrière moi.

Je reconnaîtrais sa présence entre mille.

— Tu n’as rien oublié dans la chambre ?

Je me retourne. Lentement. Le regard tranchant.

— Si , un peu de respect. Et peut-être une explication.

Il s’approche. Trop près. Trop calme.

— Tu préfères que je te traite comme une favorite devant tout le monde ? Tu veux qu’on t’associe à la fille qui couche avec le formateur ?

Je reste figée.

Il ajoute, presque à voix basse :

— Tu m’as dit “prends-moi”. Pas “aime-moi”.

— Connard.

Il sourit.

— On en reparle ce soir ?

Et il s’éloigne.

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