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Retour à la réalité

Author: Pandora
last update Last Updated: 2025-11-24 22:18:44

Titou et moi sommes devenus inséparables, tout est simple et fluide entre nous, c’est tellement agréable. Dans notre groupe il y a titou, deux autres garçon et Melina, la seule autre fille avec moi dans ce groupe de ski avancé. Je vois bien son regard désapprobateur à Milena et j’entends ses petites remarques acerbes, même quand elle me parle, elle me demande pourquoi je suis aussi proche des garçons, si je cherche à les attirés, si je suis amoureuse. Peu importe mes réponses, elle n’est pas capable d’intégrer que je m’entend juste bien avec eux sans ambiguïté.

Bien sûr les derniers jours, je ressens comme au quartier suite aux rumeurs de Frank, les regards, les messes basses. Les remarques et les critiques. Les rumeurs sont lancées et sa se répand vite. Titou et moi on s’en moque mais je suis quand même fatiguée de la bêtise humaine.

Certaines des filles qui prétendaient être mes amies ne m’adressent plus la parole. Elles pensent que je suis une allumeuse que je préfère être avec les garçons pour draguer. Que je vais les leurs piquer. Ce rendent-t’-elles compte à quel point c’est ridicule ? On parle de moi, Alison, je n’ai rien de particulier, ni de statut populaire, je déteste mon corps, mes cheveux, mes boutons d’acnés, tout. Qu’est ce qu’elles croient que les garçons sont intéressés par moi ? Il faut être vraiment stupide pour croire ça. Enfin bref c’est la fin du camp et c’est l’heure de rentrer. Je suis quand même contente de rentrer. Je n’ai jamais particulièrement aimé dormir ailleurs. Déjà enfant dormir chez des amies c’était compliqué.

Dans tous les cas le camps se termine bien, je me suis rapprochée de Titou et de Jessica, comme elle était proche de Vanessa on est maintenant un petit groupe de 4. Pauline, Jessica, Vanessa et moi. En rentrant c’est repos. Je suis KO. Ce week-end mes parents partent toute la journée pour un rdv je ne sais où, j’ai eu le droit d’inviter Jessica et l’on passe l’après midi à la maison. On papote entre fille, on révise un peu et on se connecte sur nos messageries. On se rend à la cuisine pour prendre quelque chose à boire, le store du balcon est baissé mais les lamelles sont entre ouvertes. On y voit Jérôme, Allan, Frank et mon cousin Cyril qui traînent dehors juste en face sur le muret de l’immeuble. Cyril étant Cyril et inventant toujours des tonnes de conneries, l’idée lui prend de passer par le jardin et de soulever le store pour entrer dans la cuisine suivit des autres abrutis plantés sur mon balcon. Si mes parents rentre je me ferais tuer sur place. Il fait deux trois blagues, je lui dit qu’ils doivent partir avant que ma mère ne reviennent…

J’entend une voiture arrivé et peut de temps après l’ascenseur. Je sais qu’ils arrivent, les garçons repartent d’où ils viennent, mes parents rentrent. C’est trop tard ils sont encore à moitié dans le jardin. Ma mère pète un cable comme à son habitude, elle ne me laisse pas m’expliquer ni en placer une. Elle est persuadée que je les ai laissé entrer. J’ai beau tenter des explications, crier, elle ne m’écoute jamais. Elle renvoie Jessica chez elle, la pauvre elle part sans demander son reste sûrement choquée par la scène et je la comprend. Ma mère continue de hurler de me punir sur douze générations. Puis elle m’arrache mon portable des mains le jette au sol et saute à pied joint dessus. Elle m’envoie dans ma chambre, bien sûr j y vais en pleurant, elle vient d’exploser mon téléphone pour quelque chose que je n’ai même pas fait et comme d’habitude mon père est resté quasiment planté à côté sans rien dire ou en plaçant une ou deux phrases totalement inutiles, tout cela pour éviter de frustrer encore plus ma mère. J’en ai terriblement assez de sa lâcheté. Il n’a jamais rien fait et il ne sait pas la moitié de ce qu’il se passe quand il n’est pas là.

Un jour avant qu’on déménage ici, j’étais rentrée de l’école, j’ai du mal à me souvenir des détails, sûrement des trous de mémoires traumatiques. Enfin bref, je ne sais plus si j’avais fait une mauvaise note ou si l’on c’étaient disputées pour autre chose mais je devais avoir 12 ans, car Bastien devait avoir 2 ans, 2 ans et demi. Ma mère avait peté un câble, elle m’a tiré les cheveux et frappée tellement fort que je suis tombée au sol, la tête contre le radiateur. J’avais vraiment mal à la tête, et elle ne cessait de hurler et de m’arracher les cheveux cognant à chaque fois ma tête contre le métal chaud. C’est Bastien du haut de ses 2 ans et demi qui c’est mis entre nous. Ma mère c’est calmée et ma envoyée dans ma chambre. J’ai pris mon frère dans mes bras, je lui ai dit que je l’aimais et je suis montée dans ma chambre. Presque tout le reste du temps que j’ai passé chez mes parents, j’ai tenu parce que Bastien était toujours de mon côté et même si il ne pouvait éviter tous les coups ou les punitions, il était toujours de mon côté et prenait ma défense. Ce que mon père ne faisait pas.

Revenons au présent, dans ma chambre, je pleurais, affalée sur mon lit, je hurlais dans mon oreiller, j’avais envie de tout casser. Je crois que c’est la que j’ai commencé à me couper. Je portais quasiment tout le temps des pulls ou des mitaines longues de couleurs différentes pour cacher mes marques. Détrompez-vous je ne voulais pas mourir, mais j’avais moins mal au cœur quand je me faisait mal au corps. Sa me soulageait et sa me permettait de rester en vie justement. Je n’avais pas mal quand je m’entaillais, j’étais sincèrement soulagée. Le sang qui coulait la marque qui apparaissait, c’était comme un pansement sur mon cœur. Comparé à ce que l’on peut penser c’est comme ça que je me sentais en vie.

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