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Chapitre 113 : Ce que murmure l’aube

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-05-27 02:09:24

Léna

La nuit s’est couchée sans bruit.

Et moi, je suis restée éveillée.

Le feu a fini par s’éteindre doucement, ne laissant que des braises timides, rougeoyantes comme un cœur qui ne veut pas renoncer. Je veille. Pas seulement sur Kaël. Pas seulement sur Alexio. Sur tout ce que nous avons bâti, ou sauvé.

Sur cette chose fragile et invisible que j’ose à peine nommer : l’espoir.

Kaël dort profondément, son souffle régulier. Une de ses mains repose sur sa poitrine, l’autre est tournée vers moi, paume ouverte, comme une offrande. Ou une question.

Alexio s’est assoupi contre le mur, les bras croisés, mais je vois à la tension de sa mâchoire qu’il lutte. Il ne sait pas comment baisser sa garde. Même quand le monde ne hurle plus. Même quand la Brèche n’existe plus.

Moi non plus, je ne sais pas.

Je n’ai jamais appris à vivre sans la peur. À penser plus loin que la prochaine heure, le prochain combat.

Mais dans cette grange, il n’y a plus de cri. Plus d’urgence. Il n’y a que le craquement du b
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    LénaLa nuit s’est couchée sans bruit.Et moi, je suis restée éveillée.Le feu a fini par s’éteindre doucement, ne laissant que des braises timides, rougeoyantes comme un cœur qui ne veut pas renoncer. Je veille. Pas seulement sur Kaël. Pas seulement sur Alexio. Sur tout ce que nous avons bâti, ou sauvé.Sur cette chose fragile et invisible que j’ose à peine nommer : l’espoir.Kaël dort profondément, son souffle régulier. Une de ses mains repose sur sa poitrine, l’autre est tournée vers moi, paume ouverte, comme une offrande. Ou une question.Alexio s’est assoupi contre le mur, les bras croisés, mais je vois à la tension de sa mâchoire qu’il lutte. Il ne sait pas comment baisser sa garde. Même quand le monde ne hurle plus. Même quand la Brèche n’existe plus.Moi non plus, je ne sais pas.Je n’ai jamais appris à vivre sans la peur. À penser plus loin que la prochaine heure, le prochain combat.Mais dans cette grange, il n’y a plus de cri. Plus d’urgence. Il n’y a que le craquement du b

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