Chapitre 2 : Une joueuse hors pair

« Une lettre de démission ! »

Elle a toujours choisi de lui dire la vérité, sans jamais lui mentir.

Il avait pourtant clairement exprimé qu'il détestait par-dessus tout qu'on le trompe, même avec les mensonges pieux.

Le visage de Sébastien s'assombrissait davantage. « À l'avenir, toute lettre de démission, peu importe qui l'envoie, sera transmise directement aux RH. Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas. Si tu n'as rien à faire, va plutôt prendre soin de ta grand-mère. »

Il a fait claquer la porte violemment. Le sourire de Clara s'est effacé lentement. « Sébastien, il s'agit de ma lettre de démission. »

L'après-midi, vers 18h.

Clara a accompagné Sébastien chez les Laurent, à peine la voiture s'est-elle arrêtée que Céline est accourue, son chien blanc blotti dans ses bras. Son regard, irradiant d'adoration et de tendresse, était intégralement dédié à Sébastien. Pourtant, le chien blotti contre elle semblait peu apprécier Sébastien et a commencé à aboyer frénétiquement.

« Q œuf, calme-toi ! C'est ton papa. » Les paroles de Céline ont fait tiquer Clara, qui a jeté un regard furtif à Sébastien.

Il n'aimait pas beaucoup les animaux, chiens ou chats, y étant allergique à cause de leurs poils.

Mais, contre toute attente, il a tendu la main et tapoté la tête du chien. « Tu t'appelles Q œuf, n'est-ce pas ? Si tu continues à me montrer les crocs, je demanderai à ta maman de te donner à quelqu'un d'autre. »

Clara restait stupéfaite, le regard fixé sur sa main qui venait de caresser le chien, une sensation acide, comme une vague de jus de citron submergeait soudain son cœur.

Une fois, elle avait élevé un chat qu'elle avait gardé en cage, mais Sébastien lui avait demandé de donner le chat à quelqu'un en raison de son allergie.

Aujourd'hui, il parlait doucement au chien de Céline, le touchait même.

Apparemment, même les allergies pouvaient guérir face à celle qu'on aime.

« Sébastien, mes parents t'attendent à l'intérieur, viens avec moi. » Céline, danseuse de profession, était fluette et gracile ; même sa voix et son regard semblaient empreints d'une douceur enveloppante.

Qui pourrait résister à une femme si délicate et charmante ?

Clara, elle-même, bien que femme, ne pouvait s'empêcher de la regarder avec admiration.

Tandis que le couple s'éloignait main dans la main, Clara et le chauffeur suivaient, chargés de nombreux paquets et boîtes cadeaux.

La réunion avait pour but de concerter les derniers détails du mariage. Clara, assise à côté, prenait des notes assidûment dans son carnet.

Professionnelle et consciencieuse, comme toujours : c'est Clara.

« C'est tout ce à quoi nous avons pensé. » Philip Laurent, père de Céline, a terminé la discussion, alors que Clara a déjà rempli plusieurs pages de son carnet.

Mais Anne Laurent, mère de Céline, a manifesté une inquiétude persistante : « Madame Clara, vous avez bien noté chaque détail ? Rien n'a été oublié ? »

« Maman, ne t'inquiète pas ! N'as-tu jamais entendu dire : 'Obtenir un homme comme Sébastien est facile, mais trouver une personne comme Clara est difficile' ? » Céline souriait à Clara. « C'est justement parce qu'elle est si compétente qu'elle peut rester si longtemps aux côtés de Sébastien. »

Elle a secoué légèrement le bras de Sébastien. « N'est-ce pas, Sébastien ? »

« Madame Clara est entièrement fiable, elle est compétente, je vous assure », Sébastien a lancé un regard furtif mais chargé d'avertissement : Ne te trompe pas.

Comme Céline l'avait souligné, Clara le secondait depuis des années, gérant toutes les affaires professionnelles comme personnelles sans jamais commettre la moindre faute.

Tout le monde pouvait douter d'elle, mais pas Sébastien.

Et encore moins lui adresser un reproche aussi direct.

Son cœur, déjà refroidi, a glissé un peu plus vers le gel.

« Sébastien, je voudrais que Madame Clara soit ma fille d'honneur », Céline a donné cette idée soudainement, pleine d'enthousiasme. Elle souriait à Clara, « Est-ce que vous l'acceptez, Madame Clara ? »

Clara pensait à son emploi du temps ce jour-là. « Je suis désolée, mais je ne serai pas disponible. »

« Sébastien », a dit Céline en se tournant vers Sébastien, « ce jour-là, tu ne peux pas organiser les autres travaux pour Clara. Je veux la voir à nos côtés, en robe de fille d'honneur, témoin de notre bonheur. »

Pour vaincre son ennemi, rien de mieux que de lui déchirer et briser le cœur. Céline maîtrisait l'art à la perfection.

Sous des apparences innocentes, elle brandissait déjà son arme avec une discrétion implacable pour éliminer silencieusement sa rivale, Clara Petit.

Sur le chemin du retour, Clara gardait le silence. Sébastien, lui, se massait les tempes, l'air épuisé.

La voiture est finalement arrivée à la villa des Érables. Clara, dans un ton protocolaire et respectueux, a lancé : « Bonne nuit, Monsieur Sébastien. »

« Je fais une réaction allergique. Trouve-moi la pommade », il a ordonné tout en retirant sa cravate. Des plaques rouges couvraient déjà son cou et sa pomme d'Adam.