Chapitre 6

Cette fois, Léa avait suivi Alex en Dorasie ; alors il devrait bien réconforter Isabelle à cause de la présence de sa femme.

À ce moment-là, une silhouette aux cheveux argentés est apparue dans le hall : c'était Hélène, la grand-mère d'Alex.

« Léa, tu es arrivée », a-t-elle dit.

« Mamie », a répondu Léa avec chaleur. Depuis qu'il se sont mariés, Hélène l'avait toujours bien traitée.

« Oh ! Manon a tellement grandi ! Je ne peux même plus te porter ! » Hélène a regardé son arrière-petite-fille avec affection.

Après avoir voyagé dix-huit heures en avion, Léa s'est sentie fatiguée. Sa fille jouait avec sa grand-mère et arrière-grand-mère, et elle ne voulait pas les déranger. Après sa douche, elle est restée se reposer dans sa chambre.

À onze heures du soir, sa fille avait encore beaucoup d'énergie. Léa a retrouvé ses forces pour jouer avec elle dans le salon du deuxième étage. Peu après, Alex est arrivé, portant son ensemble de pyjama en coton. Il s'est assis et Manon a grimpé sur lui pour se mettre dans ses bras, « Papa, joue avec moi, s'il te plaît ! »

« D'accord, avec quoi veux-tu que je joue ? » a-t-il demandé.

« Avec des blocs de construction ! » a-t-elle répondu.

Alex a patiemment joué aux blocs avec sa fille. Léa, assise à côté, a senti le sommeil l'emporter et s'est finalement endormie sur le canapé.

À moitié réveillée, elle a senti sa fille la tapoter et murmurer : « Papa, peux-tu porter maman dans la chambre pour qu'elle dorme ? »

« Tu peux la réveiller pour qu'elle monte dans la chambre », a dit Alex.

« Mais la dernière fois, tu as porté tata Isabelle dans la chambre ! Pourquoi tu ne peux pas porter maman ? » Manon a dit avec un peu de jalousie.

Léa a froncé les sourcils : Alex et Isabelle avaient été si proches devant leur fille sans la moindre gêne ?

Ces deux-là étaient vraiment détestables.

Léa a fait semblant de rien entendre, a ouvert les yeux et a dit : « Manon, je vais t'accompagner dans la chambre pour dormir ! »

Léa a levé les yeux vers Alex et a croisé son regard sombre et intense, manifestement, il savait qu'elle avait entendu leur conversation.

« J'ai peur, je veux que papa et maman dorment avec moi », a dit Manon en faisant la moue.

« Je dois encore travailler, va d'abord dormir avec maman », a dit Alex avant de se lever et de se diriger vers son bureau.

Manon a fait la moue, et Léa l'a prise dans ses bras, « Allons-y! Je vais te raconter une histoire. »

Le lendemain matin, Léa a tenu sa fille par la main pour descendre.

« Jeune madame, vous êtes réveillée. Voulez-vous prendre votre petit-déjeuner maintenant ? » a demandé la domestique.

Léa a hoché la tête et, en amenant sa fille à la salle à manger, elle a demandé : « Alex s'est levé ? »

« Jeune maître est parti tôt ce matin », a répondu la domestique.

Léa a compris : tant qu'elle était là, Isabelle ne pouvait pas venir. Il devait être sorti pour accompagner Isabelle.

Peut-être étaient-ils en train de se retrouver dans un café chic de la ville, ou déjà dans un hôtel pour un moment de passion agréable de la matinée.

À midi, Léa a discuté avec Hélène. Maëlle, qui ne l'appréciait guère, n'a pourtant rien montré devant sa petite-fille.

« Léa, Manon a déjà cinq ans et je la trouve un peu seule. Tant que toi et Alex êtes encore jeunes, vous devriez faire plus enfants pour avoir plus de vie à la maison », a dit Hélène en serrant la main de Léa, clairement pour l'encourager dans ce sens.

Léa n'a pas été gênée par ce conseil. Du point de vue d'Hélène, elle voulait naturellement que la famille des Laurent ait plus de descendants.

Ayant quelqu'un pour s'occuper de sa fille, Léa est retournée dans sa chambre pour continuer à rédiger son projet. Cette fois, elle devait accomplir la dernière volonté de son père et créer le laboratoire tel qu'il avait imaginé.

Au moment du dîner, Alex est revenu.

« Tiens, Manon, ouvre la bouche », a dit Maëlle en donnant une bouchée de purée à Manon, son visage affichant une satisfaction manifeste de sa petite fille.

Avec la présence d'un enfant, l'atmosphère familiale n'était jamais mauvaise ; mais Hélène avait tout de même remarqué la froideur dans les échanges entre Léa et Alex.

Elle espérait secrètement avoir un autre arrière-petit-enfant avant la fin de sa vie et ressentait une certaine impatience intérieure.

Après le dîner, Hélène a délibérément éloigné Maëlle et Manon, puis a appelé Alex et Léa pour qu'ils restent avec elle.

« Léa, vous deux, les jeunes, devriez aller vous amuser dehors. Ne restez pas toujours coincés avec nous », a dit Hélène droit au but.

Léa a souri, « Mamie, j'aime rester à la maison avec vous. »

Hélène a ensuite pensé que Léa voyageait peu et n'avait probablement pas beaucoup d'amis à l'étranger. Elle s'est tournée vers Alex, sévère : « Alex, tu laisses ta femme seule à la maison tous les jours et tu sors tout seul, c'est inacceptable. »

Alex a jeté un regard interrogateur à Léa, qui a baissé la tête, il supposait qu'elle s'était plainte devant sa grand-mère.

« Ce soir, nous resterons avec Manon. Emmène Léa se promener avec toi et revenez aussi tard que vous voulez », a dit Hélène avec une arrière-pensée évidente.

Hélène imaginait qu'à la maison, ce jeune couple devrait être gêné pour avoir sa vie conjugale, alors autant qu'ils allassent dans un hôtel.

Léa a compris l'intention de sa grand-mère et a rapidement dit : « Mamie, il fait froid dehors, je préfère rester à la maison avec vous. »

« Il y a la voiture et le chauffage, tu n'auras pas froid, allez-y, amusez-vous bien », a dit Hélène en agitant la main.

Léa voulait chercher une autre excuse, mais Alex a dit d'une voix calme : « Allons-y. »

« Allez, allez ! » Hélène a enfin affiché un sourire.

Léa n'a pas osé contredire Hélène et a hoché la tête.

Alex a conduit la voiture à la porte pour la prendre, Léa a ouvert la portière du siège passager et est montée, et Hélène est restée près de la fenêtre, affichant enfin un franc sourire.

La voiture a quitté le domaine, et l'atmosphère à l'intérieur de la bagnole est restée lourde, ce qui a beaucoup dérangé Léa.

Soudain, le téléphone de la voiture a sonné, et sur l'écran, le prénom d'Isabelle était particulièrement visible.

Léa a jeté un coup d'œil et a tourné le visage vers la fenêtre.

Alex a tendu la main et a raccroché.

Léa a regardé la route qui menait au centre-ville et a dit : « S'il te plaît, trouve simplement un endroit pour me laisser descendre. »

« Accompagne-moi quelque part », a dit Alex d'une voix calme.