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Chapitre 3 : Une Nuit Inoubliable

Author: FatimaZakaria
last update Last Updated: 2025-06-25 18:48:03

La ville était illuminée par les lampadaires, et le centre culturel rayonnait encore de l’énergie de la soirée. Aïcha et Samira marchaient côte à côte, discutant avec enthousiasme, leurs éclats de rire résonnant dans les rues presque désertes. L’air était frais, mais pas désagréable, et les deux amies savouraient les derniers instants de cette soirée qu’elles n’étaient pas prêtes d’oublier.

— Sérieusement, je suis si fière de toi, disait Samira, les mains enfoncées dans les poches de son manteau. Je t’ai vue captiver tout le monde avec ta lecture. C’était magique !

Aïcha, encore sur son petit nuage, hocha la tête, un sourire modeste aux lèvres.

— C’était un moment spécial, je l’admets. Mais tu sais, c’est grâce à toi aussi. Tu es toujours là pour m’encourager.

Samira fit semblant de rouler des yeux tout en riant.

— Arrête, tu vas me faire pleurer, et je n’ai pas envie qu’on me prenne pour une folle qui pleure dans la rue.

Les deux jeunes femmes éclatèrent de rire à l’unisson, attirant l’attention d’un passant solitaire qui leva brièvement la tête avant de reprendre son chemin.

— Tu comptes écrire quelque chose sur ce moment ? demanda Samira.

Aïcha réfléchit un instant.

— Peut-être. Ce genre d’événement, c’est une source d’inspiration infinie. Les rencontres, les échanges… C’est ça qui nourrit mes mots.

— Tu as cette capacité à transformer tout en poésie, Aïcha. Je t’envie pour ça.

— Tu as aussi ta magie, répondit-elle en lui lançant un regard complice. Tu es ma meilleure amie, et sans toi, je ne serais pas autant moi-même.

Elles arrivèrent au croisement de leurs chemins respectifs.

— Bon, c’est ici qu’on se sépare, dit Samira en s’arrêtant. Tu es sûre que tu veux rentrer seule ?

Aïcha agita la main en signe de dénégation.

— Je suis une grande fille, Samira. Ne t’inquiète pas, je connais le chemin par cœur.

Samira hésita un instant avant de céder.

— D’accord, mais appelle-moi dès que tu es chez toi, compris ?

— Compris, capitaine, répondit Aïcha avec un sourire espiègle.

Elles se serrèrent dans une étreinte rapide avant que Samira ne s’éloigne, sa silhouette se fondant dans l’obscurité de la rue. Aïcha resta un instant immobile, observant les lumières des lampadaires et les ombres dansantes des arbres sur le trottoir. Puis, elle se mit en route vers son appartement.

---

La rue principale était déserte à cette heure tardive. Les boutiques avaient fermé leurs volets métalliques, et seules quelques fenêtres laissaient encore filtrer une lumière tamisée. Les bruits familiers de la ville s’étaient estompés, remplacés par un silence apaisant, presque irréel.

Aïcha marcha d’un pas léger, profitant de cette tranquillité rare. Elle aimait la ville sous cet aspect : calme, endormie, mais toujours vivante. Les pensées tourbillonnaient dans son esprit, revenant sans cesse à la soirée. Elle revoyait les visages des spectateurs captivés, entendait encore leurs applaudissements.

Une voiture passa lentement à côté d’elle, ses phares illuminant brièvement la rue sombre. Aïcha sentit une légère tension, une sensation indéfinissable, mais elle l’ignora. "Arrête de te faire des films", se dit-elle, secouant la tête comme pour chasser cette impression désagréable.

Elle accéléra légèrement le pas, ses talons résonnant sur le bitume. Elle aurait pu prendre un taxi, mais elle aimait marcher après une longue journée. C’était son moment à elle, une transition entre l’agitation de la soirée et la quiétude de son appartement.

---

Alors qu’elle approchait de l’entrée de son immeuble, un bruit sourd attira son attention. Elle s’arrêta brusquement, les sens en alerte. Un objet était tombé quelque part derrière elle. Peut-être une boîte poussée par le vent ?

Elle se retourna lentement, scrutant la rue déserte. Les ombres des bâtiments semblaient plus menaçantes qu’à l’accoutumée, et le silence qui l’avait tant apaisée quelques instants plus tôt lui sembla oppressant.

— Il n’y a personne, murmura-t-elle pour se rassurer, son souffle formant une fine buée dans l’air frais.

Elle sortit ses clés et se dirigea vers la porte de l’immeuble, son cœur battant un peu plus vite que d’habitude.

— Hé, excuse-moi...

La voix surgit derrière elle, brisant le silence comme un coup de tonnerre. Aïcha sursauta, lâchant presque ses clés. Elle se retourna pour voir un homme debout à quelques mètres d’elle. Il portait une casquette qui dissimulait partiellement son visage, mais son sourire semblait amical.

— Vous m’avez fait peur, dit-elle, une main sur la poitrine pour calmer son cœur affolé.

— Désolé, je ne voulais pas, répondit-il, sa voix grave et douce à la fois.

Il tendit une main vide, un geste apaisant, mais Aïcha sentit une tension dans l’air qu’elle ne pouvait expliquer.

— Vous cherchez quelque chose ? demanda-t-elle, essayant de garder son calme.

L’homme hésita, comme s’il cherchait ses mots. Puis, il esquissa un sourire étrange.

— Pas vraiment. Juste toi.

Le ton de sa voix changea, devenant plus glacial. Avant qu’elle ne puisse réagir, il avança rapidement vers elle, brisant la distance qui les séparait.

— Qu’est-ce que vous faites ?! cria-t-elle, reculant précipitamment.

Il ne répondit pas. Une main surgit pour saisir son bras, mais elle se débattit avec toute la force qu’elle pouvait rassembler.

— Lâchez-moi !

Elle tenta de crier encore, mais il plaqua une main sur sa bouche, étouffant ses appels à l’aide. Son esprit se brouilla alors que la peur l’envahissait. Chaque muscle de son corps se tendit, luttant contre lui, mais il était plus fort.

Tout devint flou, un mélange de bruits, de douleur et de terreur. Ses clés tombèrent au sol avec un bruit métallique, le seul témoin de ce qui se passait.

---

Quand tout fut fini, l’homme disparut dans l’ombre, la laissant seule dans la ruelle sombre. Tremblante, Aïcha resta un moment immobile, incapable de bouger ou de penser. Le monde autour d’elle semblait s’effondrer, chaque son devenant un murmure lointain.

Elle ramassa lentement ses clés et ouvrit la porte de l’immeuble, ses mains tremblantes peinant à trouver la serrure. Une fois à l’intérieur, elle monta les escaliers d’un pas mécanique, comme un automate.

Dans son appartement, elle verrouilla la porte derrière elle et s’effondra au sol, les larmes coulant silencieusement sur son visage.

Sa vie venait de changer à jamais.

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