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Chapitre 6 : La Chute dans l’Abîme

Penulis: L'invincible
last update Terakhir Diperbarui: 2025-04-18 02:17:00

Élodie

La pièce est froide, trop froide. Le silence qui m’entoure semble étouffant, comme une étendue noire où le moindre bruit se perd. Il n’y a plus rien ici, rien sauf lui. Je le ressens derrière moi, chaque mouvement de sa part une menace tangible, un souffle qui me frôle. Mes muscles se tendent sous la pression de sa présence, mais je n'ose bouger, ni respirer. Je suis un pion dans un jeu qui m’échappe, et pourtant, une partie de moi se languit déjà de cette soumission. C’est absurde, mais je le sens. Ce désir obscur, cette faim qui me dévore de l’intérieur, me pousse à l’accepter. Mon cœur bat à tout rompre, et mes mains tremblent malgré moi.

Il n’a rien dit. Il m’a juste guidée jusqu’à cette place, m’ordonnant de m’agenouiller devant lui. Mes genoux touchent le sol froid et dur, mais ce n’est rien comparé à l’angoisse qui me broie. C’est comme si, à chaque seconde, la gravité elle-même était manipulée par ses gestes. Il est mon centre de gravité, et tout autour de moi se met à tourner sous l’effet de son pouvoir. Tout est vertige, tension et anticipation.

Je ferme les yeux une fraction de seconde, respirant plus profondément. Si j’essayais de m’échapper maintenant, que serait-ce ? Une fuite en avant, une illusion vaine. Je suis ici, je suis captive de ce que je ressens. Mes lèvres s’entrouvrent à peine, une sueur froide perle sur mon front. La chaleur qui monte en moi est plus brûlante que jamais. Tout en moi veut crier, se libérer, mais je me tiens là, muette. Ma gorge est serrée, comme un piège invisible.

Il n’a toujours pas bougé. Puis je sens une main se poser sur mon épaule, la pression douce, mais implacable. Je sens sa chaleur à travers le tissu de mon chemisier, et cette simple touche me fait frissonner tout le long de ma colonne vertébrale. Le contact me fait basculer, chaque fibre de mon corps s’embrasant de plus en plus. Ce n’est pas la douleur qui m’envahit, mais une vague de tension insoutenable, qui monte et descend en moi comme une marée déchaînée.

Il se penche légèrement au-dessus de moi. J’entends son souffle, chaud, lourd, presque palpable. Je le sens, chaque centimètre de lui, plus proche, toujours plus proche. Il ne parle toujours pas. Il attend que j’agisse, que je fasse le premier pas dans ce monde qu’il contrôle entièrement. Mais que dois-je faire ? Que dois-je dire ? Je suis paralysée. J’ai tellement de questions, tellement de doutes, mais la peur, une peur douce et brûlante, m’envahit. Elle me pousse à le chercher, à le désirer encore plus. Je sais, au fond de moi, que tout ce qui va se passer va me marquer pour toujours. Ce ne sera pas juste un jeu. Ce sera une transformation. Une chute.

Enfin, il parle, et ses mots sont lourds de sens, d’une autorité indiscutable.

« Tu te sens prête à tout perdre, Élodie ? »

Sa voix m’étreint, me fait frémir, et je n’ai pas de réponse. Pas de réponse à cette question absurde et infinie. Comment savoir si je suis prête à perdre tout ce que j’étais avant lui ? Mes doigts se crispent sur le sol sous moi, cherchant quelque chose à saisir, une ancre dans ce vide abyssal. Mais il n'y a rien. Rien d’autre que son regard qui me transperce, me fige dans cette position soumise. Il est mon maître, et je suis sa marionnette.

Il me prend alors par les cheveux, un geste ferme mais presque tendre, me forçant à relever la tête. La douleur qui naît de ce contact est aiguë, mais dans la même seconde, quelque chose d'inattendu m'envahit : une pulsion chaude, insidieuse, qui me fait sentir vivante d'une manière que je ne connais pas. Chaque fibre de mon être se tend, prête à céder. Je ferme les yeux à nouveau, m’abandonnant à ce geste.

Il attend. Il ne se contente pas de me regarder. Il me scrute, comme s'il attendait un signal de ma part. Mais je sais que je ne lui offrirai rien, pas encore. Il veut que je le supplie. Que je lui dise que je veux plus, que je veux aller plus loin. Et moi, je sais que tout ce que je fais, tout ce que je ressens, n'est qu'une préparation à ce moment où je serai prête à tout accepter.

Il relâche enfin ma tête, et mes cheveux retombent sur mes épaules. L’air autour de moi semble plus lourd, plus chargé. Il s’éloigne d’un pas, tout en gardant ses yeux rivés sur moi. Il va et vient, comme une ombre qui se faufile dans mes pensées, qui se glisse dans chaque coin de ma conscience. Je suis en train de me perdre. Pas physiquement, pas seulement. Je suis en train de me perdre moi-même.

Tout à coup, il revient à ma hauteur, et sans prévenir, il me prend par la taille, me faisant basculer dans ses bras. L’instant suivant, je suis sur le canapé, mes jambes étendues, mon corps vulnérable sous ses mains. La peur est là, mais elle est mêlée à un désir que je ne peux plus ignorer. Je ne peux plus faire semblant de ne pas le ressentir. La chaleur, l’humidité qui monte entre mes cuisses, tout me trahit.

Il ne dit rien. Il ne fait rien pour m’apaiser. Il me laisse trembler, me laisse en proie à l’incertitude. Ses mains glissent sous mon haut, effleurant ma peau, remontant le long de mes côtes. Chaque toucher, chaque caresse semble la brûler, éveiller en moi une sensation d’extase inouïe. Et je veux plus. Je veux qu’il prenne ce que je suis, qu’il m’arrache ce contrôle illusoire que je m’efforce de garder.

Sa main se pose sur ma gorge, une pression délicate mais puissante, et je m’enfonce encore plus dans cette sensation de soumission. Mais cela ne me suffit pas. Je veux m’effondrer. Je veux être tout à lui. Ses doigts se resserrent légèrement, et je me sens m’abandonner à lui, au point de ne plus savoir où je commence et où il finit. Le désir me ronge, et je me rends.

À cet instant précis, tout disparaît. Le monde extérieur, tout ce qui m’entourait avant cette rencontre, tout cela n’a plus de sens. Je ne suis plus moi-même. Je ne suis plus qu’un instrument entre ses mains. Et paradoxalement, cela me rend plus vivante que jamais.

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