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Chapitre 5 : Sous l’Empreinte de l’Obscurité

Author: L'invincible
last update Last Updated: 2025-04-08 15:55:38

Élodie

Je suis perdue dans une mer de sensations contradictoires, suspendue entre la peur et le désir. Damien se tient devant moi, calme, implacable, comme une force de la nature contre laquelle je suis trop faible pour lutter. Son regard est tel une corde tendue autour de mon cou, serrant lentement, mais inexorablement, chaque filament de ma volonté. C'est comme si je l'avais cherché, comme si cette impasse était la seule destination où je pouvais aller, et pourtant, chaque part de moi voudrait encore s'en échapper. Mais je suis là, face à lui, prête à tout.

Je me tiens là, seule, sans soutien, sans pouvoir. Et pourtant, paradoxalement, une étrange chaleur m'envahit à l'idée de cette absence totale de contrôle. Je ne suis plus qu'une coquille vide, remplie par ses désirs, ses intentions. Tout ce que je ressens en ce moment est dicté par lui, et je n'ai jamais été aussi consciente de mon impuissance.

Il approche lentement, comme un prédateur qui s'assure que sa proie ne pourra plus fuir. Il me touche enfin, mais c'est un simple effleurement. Un contact léger, presque inoffensif, mais suffisant pour que mon cœur s'emballe encore plus. Ses doigts glissent le long de mon bras, avec une douceur déconcertante, comme s'il cherchait à me marquer sans laisser de traces visibles. Je n'arrive pas à détourner le regard, captivée par son autorité, par ce qu'il incarne. Je veux crier, protester, mais mes lèvres restent scellées, car je sais au fond de moi que ma voix n'a plus de pouvoir ici.

Il s’arrête, me scrutant, comme si chaque mouvement, chaque parole était une expérimentation. Puis, lentement, il commence à parler, et ses mots me frappent comme un coup de fouet.

« Tu es belle quand tu te tais, Élodie. » Sa voix est profonde, un murmure qui m’enveloppe, m’étrangle presque. « Mais tu sais ce qui te manque ? La compréhension totale de ce qui se joue ici. »

Je ferme les yeux un instant, les battements de mon cœur me résonnant dans les oreilles. Est-ce que je comprends vraiment ce qui se passe ? Chaque fibre de mon être me dit que je ne le comprends pas, que je ne sais pas où il me mène. Mais une autre partie de moi sait que je n’ai pas besoin de comprendre. J’ai seulement à suivre.

« Je veux que tu comprennes, Élodie, » continue-t-il, sa voix presque un défi. « Que chaque moment passé ici, avec moi, te change. Pas juste ton corps, mais ton âme. Ce que nous faisons ici ne se limite pas à des jeux physiques. Non. Ce qui se joue, c’est bien plus profond que ça. »

Son regard ne me quitte pas. Il semble avoir une emprise totale sur mon esprit, et je me sens moi-même me perdre dans cette emprise. Tout ce que j'ai connu jusqu’à présent s'effondre sous la pression de ses mots. Mais je suis paralysée. Incapable de bouger, incapable de répondre. Je l’écoute, je l’absorbe, et pourtant une partie de moi résiste encore. Peut-être que je suis plus perdue que jamais, mais j’ai l’impression de frôler quelque chose d’absolu, de radical.

Je sens ses doigts glisser sur ma peau de plus en plus bas, et une partie de moi se tend, mais c'est dans une anticipation. Un frisson me parcourt, du bas du ventre jusque dans mes doigts. C'est comme si mon corps était connecté directement à son désir. Il n'a pas besoin de parler davantage pour que je sache ce qu'il attend de moi. C’est un langage que je comprends, même si je refuse de l’accepter.

Il s’arrête à nouveau, me tournant lentement, me forçant à me tenir droite. « Ce que je fais avec toi, c’est plus qu’un simple test, » dit-il d’une voix ferme. « C’est une soumission qui va bien au-delà du physique. »

Je n’ai pas la force de répondre, mais je sais au fond de moi que ces mots me marquent d’une façon que je ne peux encore comprendre. Je sens une angoisse me saisir, mais c’est aussi une forme de calme étrange qui me submerge. Je ne sais plus si j’ai peur de ce qu’il me demande ou si, au contraire, je suis prête à me plier à sa volonté, à lui appartenir de la manière la plus totale. Une vague de chaleur me submerge à cette pensée.

Damien tourne autour de moi, son regard glissant sur chaque centimètre de ma peau, comme une caresse invisible. Il prend son temps, et chaque seconde est une épreuve de plus pour mon esprit. L’espace est chargé, tout est saturé de cette énergie intime, presque magique, qui me fait trembler. Je sais qu’il ne me touchera pas avant qu’il n’en ait décidé ainsi, et cette attente est une torture douce.

Et puis, d’un geste, il me saisit le poignet. Pas violemment, mais avec une certitude inébranlable. Il me force à me tourner vers lui, à le regarder droit dans les yeux. Mon souffle est coupé, mais mes yeux ne peuvent s’échapper de son regard. J’ai la sensation que le temps s’étire, que chaque seconde devient une éternité où je suis suspendue entre lui et moi, entre ce que j’étais et ce que je vais devenir.

« Si tu me désires encore après cela, » murmure-t-il, « alors tu sauras que tu n’es plus ce que tu étais. »

Sa main glisse de mon poignet à mon cou, et l’effleurement, d’abord léger, se fait plus appuyé. Un frisson de peur et de désir me secoue. Il m’attrape doucement, mais fermement, me maintenant dans sa prise, comme une marionnette entre ses mains. Je sais qu’il a tout le pouvoir ici. Et bizarrement, c’est ce qui me fait fondre.

Je ferme les yeux, m’abandonnant à la douceur de sa prise, à cette sensation de totale vulnérabilité. Et puis, lentement, il me guide, me dirige vers l’endroit où tout s’intensifiera encore. Je n’ai pas de mots. Je n’ai plus de résistance. Je n’ai plus rien d’autre que ce moment, que cette attente intense qui me dévore de l’intérieur.

Chaque seconde passée dans cette pièce, sous son regard, me fait sombrer un peu plus. Ce n’est plus une question de volonté. Je suis là, complètement perdue, et une partie de moi le cherche, désire cette perte totale. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Et est-ce que j’aurai encore une place dans ce monde après cela ?

Damien me force à m’agenouiller devant lui. Il ne dit rien, mais l’ordre est là, implicite. Et, sous cette pression invisible, je m'exécute sans comprendre tout ce que cela implique. Mais une part de moi sait, une part de moi est déjà là, prête à tout accepter.

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