Chapitre 5 : Révélations Inquiétantes

Aïcha n'avait pratiquement pas dormi de la nuit. Les événements de la veille lui tournaient dans la tête comme une litanie obsédante. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle revoyait cette obscurité oppressante, ce murmure venu de nulle part… et ce masque qui, elle en était certaine, l'observait.

Dès que le soleil pointe à l'horizon, elle se lève d'un lien et s'habilla rapidement. Elle glisse le masque dans un tissu de lin, puis dans un sac en cuir avant de quitter son appartement.

Le trajet jusqu'à l'université lui parut interminable. La chaleur matinale ne réussissait pas à dissiper le froid qui s'accrochait à ses os. Elle sentait un poids inhabituel dans son sac, comme si le masque était plus lourd qu'hier.

Lorsqu'elle arrive enfin devant le bureau du professeur Ndiaye, elle inspire profondément et frappa à la porte.

— Entrez !

La voix posée du professeur la rassura un peu. Elle poussa la porte et entra, refermant derrière elle comme pour se couper du monde extérieur.

Le vieil homme était assis derrière son bureau, entouré de piles de livres et de vieux manuscrits. Il leva les yeux vers elle et lui adresse un sourire bienveillant.

— Tu as l'air fatiguée, Aïcha. Tout va bien ?

Elle hocha la tête machinalement, mais la nervosité transparaissait dans son regard. Elle s'approche et sort délicatement le masque de son sac avant de le poser sur le bureau.

Le professeur Ndiaye observe l'objet avec attention, son expression passant rapidement de la curiosité à un profond étonnement. Il le prend dans ses mains, l'examina sous la lumière, puis retourne lentement l'artefact pour lire l'inscription.

Un silence pesant s'installe.

Le vieil homme fronça les sourcils et caressa les gravures du bout des doigts, comme s'il pouvait en ressentir l'histoire gravée dans l'ivoire.

— Ce n'est pas possible… murmura-t-il finalement.

Aïcha sentit un frisson lui parcourir l'échine.

— Vous reconnaissez ces symboles ? demanda-t-elle, sa voix à peine plus qu'un souffle.

Ndiaye pose lentement le masque sur le bureau et la regarde droit dans les yeux.

— Aïcha… Où exactement as-tu trouvé cet objet ?

Elle hésite une seconde avant de répondre.

— C'était… un héritage. Mon grand-père me l'a légué avant sa mort.

Le professeur ferma les yeux un instant, comme s'il assimilait cette information. Lorsqu'il les rouvrit, son regard était plus grave que jamais.

— Ce masque n'est pas un simple artefact. Il appartient à une lignée de gardiens. Une confrérie secrète qui veillait sur un savoir ancien.

Le sang d'Aïcha se glace.

— Une confrérie ? répéta-t-elle, incrédule.

—Oui . Il y a plusieurs siècles, un royaume caché possédait un secret qui ne devait jamais être dévoilé. Ce masque en est la clé.

Le silence se fait oppressant.

— Et que se passe-t-il si ce secret est révélé ? demanda Aïcha, d'une voix plus basse.

Ndiaye la fixa un long moment avant de répondre, d'un ton grave :

— Ceux qui cherchent la vérité doivent être prêts à affronter les ombres qu'elle libère.

Un frisson parcourut la nuque d'Aïcha.

Elle venait de mettre les pieds dans une histoire bien plus grande qu'elle.

Et elle n'était plus certaine de vouloir en connaître la fin…