Chapitre 6

Le vieux monsieur Royer a posé lourdement sa tasse, son regard était sombre, et il a dit d’une voix un peu triste : « Après qu’elle t’avait épousé, ta mère était cruelle et froide avec elle. Mais quand ta mère est tombée malade et a souffert, n’est-ce pas Léa qui a toujours trouvé le médecin pour elle ? Quand Émilie aimait quelque chose, qui payait toujours pour elle ? Quand tu rentrais tard, n’était-ce pas elle qui t’attendait, te préparant un repas ? Et cette année où tu as eu une maladie de l’estomac à cause d’Isabelle, n’était-ce pas elle qui a préparé de la soupe pour toi, et où elle s’est brûlée les mains ? »

Il a soupiré, « Quand son père est mort, elle a vécu chez la famille des Thomas, et elle n’a jamais fait ces choses-là. Louis, Léa a fait tant de choses pour toi, sans rien attendre en retour, tandis qu’Isabelle t’a seulement servi un peu de soupe, et tu t’es senti touché et reconnaissant ? »

Louis écoutait, sa main s’est lentement refermée en poing, et son regard est devenu sombre.

Léa ne savait pas ce que le vieux monsieur Royer avait dit, elle a enfin bien dormi.

Le lendemain, à huit heures et demie, elle a appelé Louis pour discuter du divorce.

« M. Royer, si cela vous convient, pourriez-vous venir au tribunal judiciaire à neuf heures ? Je vous attendrai devant. »

Louis tenait son téléphone et a répondu calmement : « J’ai une réunion tout à l’heure, je n’ai pas le temps. On en reparlera dans deux jours. »

Il a raccroché après avoir dit cela.

Léa est restée un instant figée, elle se souvenait qu’elle avait spécialement rappelé à Louis la veille.

Les gens importants étaient toujours occupés, Léa a hésité un moment, mais elle n’a pas rappelé, attendant que ce grand homme d’affaires ait terminé dans deux jours.

En rentrant, en pensant à ce que Julie avait dit hier au sujet du professeur Leroy, Léa a décidé de l’appeler pour lui rendre visite.

Arrivée chez la famille des Leroy, le domestique a conduit Léa jusqu’au bureau.

Léa n’est pas encore entrée quand elle a entendu la voix du professeur Leroy, « Alex, je ne suis pas en mesure de m’occuper de ta sœur, le traitement psychologique est long et il faut éviter d’interrompre en cours de route. Mon état de santé actuel pourrait affecter le traitement. »

Léa a été un instant surprise, puis, elle a entendu une voix grave et douce : « Votre santé est importante, si vous connaissez une personne adéquate, pourriez-vous me la recommander ? »

Professeur Leroy a hoché la tête, puis le domestique a frappé à la porte et l’a ouverte. « Monsieur, Mlle Durand est arrivée. »

Professeur Leroy a souri, « Léa, entre vite. »

Léa a levé les yeux et a aperçu enfin le visage de l’homme qui avait parlé.

Sept parties de séduction, trois parties de douceur.

Son apparence était vraiment éblouissante.

Ses traits étaient profonds, ses yeux d’une couleur sombre et intense, mais ils dégageaient une froideur et une indifférence, se tenant dans l’ombre, avec une présence clairement menaçante, mais aussi une sérénité discrète, comme une œuvre d’art.

En entendant quelqu’un arriver, l’homme s’est simplement excusé auprès du professeur Leroy : « Je reviendrai vous rendre visite un autre jour. »

Léa avait un léger mouvement intérieur, et elle devinait déjà l’identité de l’homme.

Comme prévu, elle a entendu professeur Leroy dire avec émotion : « La famille des Bernard n’a pas eu de chance non plus, si la maladie de cette jeune fille continue à traîner ainsi, je crains que… »

Et en effet.

C’était Alex, ce fameux M. Bernard.

La famille des Bernard, l’un des plus grands propriétaires immobiliers de Merville, a été de plus en plus influente ces dernières années, grâce à leur président du Groupe Bernard, Alex.

De plus, les rumeurs disaient qu’Alex était d’une beauté stupéfiante, mais agissait avec détermination et cruauté, tout en étant discret et mystérieux, ce qui poussait de nombreuses personnes à vouloir le voir en personne.

Léa ne s’était pas attendue à croiser Alex ici chez le professeur, mais soudain, elle se souvenait que Julie avait mentionné qu’Alex participerait à la chasse de demain.

Léa ne pouvait pas s’empêcher d’être un peu curieuse, car à en juger par son apparence, Alex ne semblait pas être un homme qui apprécierait ce genre d’activités.

De son côté, professeur Leroy, ayant entendu parler de son divorce, ressentait une profonde émotion.

À l’époque, Léa était son élève la plus brillante à l’université, mais il avait entendu dire qu’elle s’était mariée tôt pour un homme, abandonnant sa carrière en psychologie, ce qui l’avait profondément attristé.

Aujourd’hui, Léa avait divorcé, mais elle ne semblait pas abattue, ce qui le réconfortait naturellement.

« À l’époque, tu étais l’étudiante la plus brillante du département de psychologie. Si tu n’avais pas été interrompue, tu aurais sûrement accompli de grandes choses dans ce domaine. Maintenant que tu es un peu libre, as-tu envisagé de te remettre à travailler dans la psychologie ? »