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Chapitre 39 : S’il faut tomber
Last Updated:
2025-05-30 19:21:26
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LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 45 : Le prix du silence
SashaIls sont là.Trois hommes. Devant la voiture noire. Costumes noirs. Visages fermés. Regard vide.Vitres teintées. Moteur qui tourne. Le silence est lourd, presque sacré.Luciano me serre la main. Une fois. Fort. Puis il la lâche.— On y va, il murmure.Je marche à ses côtés. La tête haute. La peur bien planquée dans mes bottes.Et je sais, en posant le pied sur le bitume, que rien ne sera plus jamais comme avant.Mais je sais aussi une chose.Je ne le laisserai plus jamais affronter ses démons seul.LucianoIls nous attendaient.Trois hommes, silhouette droite, mains croisées devant eux comme des ombres sorties d’un autre temps. Le genre d’hommes qui n’ont pas besoin d’armes pour faire peur. Leur calme est une menace en soi.Je reconnais le plus grand. Malenkov. Une légende, dans notre monde. Un survivant des vieilles guerres de l’Est, quand les corps étaient jetés dans des rivières gelées et les serments gravés à la lame. Je l’ai vu une seule fois, à vingt ans. J’étais à genoux
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 44 : Les fantômes ne dorment jamais
SashaIl fait encore nuit quand j’ouvre les yeux.La chambre est plongée dans une pénombre épaisse, presque irréelle. Une lumière bleue, froide, filtre à travers les rideaux mal fermés, découpant nos corps emmêlés dans des ombres tremblantes. Je suis blottie contre lui. Sa peau contre la mienne. Mais je le sens déjà loin.Luciano dort à peine. Je le perçois dans sa façon de respirer, dans la tension de ses muscles sous ma paume posée sur son ventre. Comme s’il attendait que quelque chose ou quelqu’un vienne cogner à la porte. Comme si cette nuit, aussi belle et brûlante qu’elle ait été, n’avait été qu’un sursis.Je garde les yeux fermés quelques secondes. À écouter. À deviner ce qu’il pense, ce qu’il craint. Ce qu’il va falloir affronter.— Tu ne dors pas, hein ? je murmure contre sa peau, sans bouger.— Non.Il n’a pas besoin d’en dire plus. Une seule syllabe, et c’est tout l’équilibre fragile qui s’effondre. Ce ton, je le connais. C’est celui qu’il prend quand il va devoir tout me d
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 43 : Là où je te retrouve
SashaIl a fermé la porte derrière lui. Lentement.Mais moi, je n’ai pas bougé. Je suis restée là. Assise. Le carnet sur la table. Le cœur entre mes dents.Le silence s’étire entre nous comme une corde trop tendue, prête à rompre.— Tu l’as écrit pour moi, hein ? je souffle, à peine plus fort qu’un soupir.Il ne répond pas.Il ne nie pas non plus.Il me fixe. Les mains ballantes. Le souffle court.Ses yeux brillent dans la lumière tamisée du salon, entre ombre et fièvre.Et ce silence…Il n’est plus doux. Il est tranchant. Il me coupe en deux.— Je ne veux plus qu’on se cache, Luciano.— Je ne me cache pas.— Tu fais que ça. Depuis que t’es revenu. T’es là, mais t’es ailleurs.Ses mâchoires se crispent.Il se penche lentement, les mains à plat sur la table, le dos voûté par une tension sourde.— J’ai passé deux ans à survivre avec ta voix dans la tête, Sasha. Deux putains d’années à ne pas savoir si je reverrais ton visage. Tu crois que c’est facile de revenir, de te regarder et de re
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 42 : Ce que l’on garde en silence
LucianoElle dort encore.Allongée sur le côté, les cheveux en désordre, les jambes mêlées aux draps.Et moi, je ne bouge pas. Je la regarde. Je la grave.Chaque respiration. Chaque frémissement de ses cils. Chaque battement de son cœur contre mon bras.J’ai passé des mois à rêver de ça.À me raccrocher à cette image d’elle, calme, vivante, à l’abri.Mais la réalité…La réalité est bien plus violente.Parce qu’elle est là, oui. Mais je vois aussi ce que je lui ai laissé : le vide, les silences, l’absence.Elle a tenu sans moi.Et moi, je suis revenu avec des ombres que je n’ai pas encore nommées.Je l’effleure du bout des doigts. Son épaule nue.Et je murmure, comme une promesse faite à moi-même :— Je vais tout réparer.Mais même en le disant, je sais que certaines choses ne se réparent pas.Elles se portent.Ensemble. Ou pas.Elle ouvre les yeux. Lentement.Elle me regarde, sans sourire cette fois.— Tu ne dors jamais très longtemps, hein ?Je secoue la tête.— Pas vraiment. Pas enc
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 41 : La nuit pour témoin
SashaJe n’ai pas allumé la lumière.Luciano dort, enfin. Sur le canapé, faute de mieux, faute de place dans le lit pour le moment.J’aurais pu lui dire de venir. Je ne l’ai pas fait.Pas par colère.Par peur.Parce que je ne sais pas encore comment dormir à côté de lui sans sentir cette douleur logée dans ma poitrine.Sans me souvenir de chaque minute où je me suis sentie seule à m’effondrer pendant qu’il se battait pour survivre derrière des murs qu’on ne pouvait pas franchir.Je l’entends respirer. C’est presque imperceptible. Mais je l’écoute.Comme pour vérifier qu’il est encore là.Que ce n’est pas un mirage. Pas un souvenir que j’ai inventé pour tenir.Je me lève. Pieds nus. Silencieuse.Je m’approche.Et je le regarde dormir.Il a encore les traits marqués. Les ombres sous ses yeux. Les poings fermés même dans le sommeil.Comme s’il était prêt à se battre, même dans ses rêves.Comme s’il avait oublié comment se reposer vraiment.Je tends la main. Je frôle ses cheveux.Il bouge
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 40 : Tant qu’il reste un battement
SashaJe n’ai pas bougé.Les portes du tribunal se sont refermées derrière lui, et mon cœur s’est suspendu au silence.Luciano est libre.Temporairement, juridiquement, conditionnellement… Je m’en fiche.Il est dehors. Il est là. À quelques pas de moi.Et pourtant, c’est comme s’il y avait encore des kilomètres. Des mondes. Des blessures.Je le vois approcher. Lentement. Le regard dans le mien.Il marche comme on sort d’un champ de bataille : chaque pas est un acte de volonté.Son visage est plus creusé. Sa barbe a poussé. Ses traits sont tirés.Mais ses yeux… ses yeux n’ont pas changé.Ce sont toujours ceux qui m’ont transpercée la première fois. Ceux qui n’ont jamais menti.Chaque pas semble voler une part de mon souffle.Je voudrais courir. Me jeter dans ses bras. L’embrasser jusqu’à faire taire tout le reste.Mais je ne bouge pas.Parce que si je le touche, je vais m’effondrer.Et je n’ai pas le droit. Pas maintenant.Il s’arrête devant moi. À quelques centimètres.Je sens la chal
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