La nuit porte conseil, dit-on. Est-ce une suspicion ou une réalité ? Arrive-t-on à trouver des solutions à nos problèmes dans les ténèbres de la nuit ? Et si réellement la nuit porte conseil, sont-ils bons ou mauvais ? Dans l’obscurité de cette nuit-là, Laurena était allongée sur son lit, l’esprit perdu dans ses pensées, tandis que des larmes silencieuses glissaient le long de ses joues. ‹‹Seigneur, que me réserves-tu donc ? Je ne sais quoi faire. Je suis confuse et ma mère me manque tellement. Maman, où es-tu ? Aide-moi de là-haut››
Il était environ une heure du matin et Laurena n’arrivait toujours pas à dormir. Elle pensait à tous les problèmes qui la hantaient, la maladie de son père, les études de sa sœur. Depuis la mort de sa mère, à l’âge de neuf ans, elle était devenue la gérante de la maison et une seconde mère pour sa petite sœur. Son père, n’ayant pas supporté la perte de sa femme avait sombré dans le désespoir et la tristesse. Un jour, sous l’emprise de l’alcool, il fut victime d’un accident qui le laissa paralysé. Trois mois plus tard, il perdit son emploi et c’est ainsi que débuta leur calvaire. Laurena fut obligée d’abandonner l’école à onze ans. Elle commença à vendre au marché afin de subvenir aux besoins de sa petite famille, avec une attention particulière pour sa sœur, car elle tenait plus que tout à ce qu’elle aille à l’école. Sa sœur Paula venait d’obtenir son bac à dix-huit ans. Quant à Laurena, âgée de vingt-quatre ans, elle vendait des fruits au marché de fruits et légumes sise à Cadjehoun. Cotonou, capitale économique du Bénin, est une ville plutôt excitante à découvrir. Les infrastructures étaient érigées avec style et beauté. La ville était tout le temps en éveil. Même dans la nuit, on croirait que les gens ne dormaient pas dans cette ville. Les touristes se montraient de plus en plus fréquents, surtout après la réalisation des fresques, le long de la clôture du port, la mise en place de l’obélisque du jardin de Matthieu sans oublier la construction du statut de l’amazone, monument qui de par sa présence majestueuse et imposante, offrait un nouveau décor au paysage Cotonois. * * * — Papa, je m’en vais déjà, lança Laurena en pénétrant dans le salon. Elle s’approcha de son père qui était allongé dans le divan et lui déposa un baiser sur la joue. — Comment te sens-tu ? As-tu bien dormi ? — Oui ma chérie. Et toi ? Dis-moi. — Ne t’inquiète pas pour moi papa, je vais bien. Où est Paula ? Je ne l’ai pas vu dans la chambre quand je me suis levée. — Elle est dans la cuisine, je crois. La maison de Laurena n’avait rien d’un palais. Avec son père et sa petite sœur, ils vivaient dans une demeure modeste qui montre les signes du temps et de l’usure. Les murs, autrefois d’un blanc éclatant, sont maintenant ternis par les années, et quelques fissures parcourent la façade. À l’intérieur, la maison est simple mais propre, grâce aux efforts constants de Laurena. Le mobilier est réduit au minimum, avec quelques chaises en bois, une table usée, et un vieux canapé couvert d’une couverture pour cacher les déchirures. Les fenêtres sont petites, laissant entrer juste assez de lumière pour illuminer les pièces étroites. Il n’y avait que deux petites chambres, peu meublées et contenant chacune un lit rudimentaire, un coffre pour les vêtements et quelques affaires personnels. La cuisine est équipée de quelques ustensiles de base, souvent réutilisés et réparés. Malgré la simplicité et la pauvreté, la maison dégageait une chaleur et un sentiment d’accueil, grâce à l’amour et à la dévotion de Laurena envers sa famille. Languissante, Laurena se rendit à la cuisine qui n’était qu’à quelques mètres du séjour. Son visage était lourd et elle avait des courbatures intenses, conséquence d’une nuit d’insomnie. — Ma chérie ? — Grande sœur chérie. Bonjour, lui répondit-elle, le sourire aux lèvres — As-tu bien dormi, toi ? — oui, j’ai bien dormi. Mais je doute que tu puisses en dire autant. — Moi ? Si, j’ai dormie. Paula déposa le bol qu’elle tenait et se retourna vers sa sœur. — Je sais que tu as eu un sommeil perturbé. J’ai remarqué que tu t’agitais dans ton lit. Pourquoi es-tu autant soucieuse ? — Ne t’inquiète pas ma belle, tout va bien. — Non. On se connaît si bien. Je sais que l’état de papa te contrarie énormément mais on trouvera une solution à cela, d’accord ? Laurena lui lança un sourire triste. — Oui, ça ira. Allez, je m’en vais. As-tu quelque chose de prévu aujourd’hui ? — Non, je compte rester ici avec papa, répondit Paula. — Parfait. Bon, prends soin de lui, dit-elle en enlaçant sa sœur avant de quitter la cuisine. Elle fit un dernier au revoir à son père et disparut derrière la porte. En cette matinée ensoleillée, le trafic était dense dans les rues de Cotonou. Laurena héla un taxi pour se rendre dans le marché de fruits et légumes, lieu où elle vendait. Résidant dans le quartier Cadjehoun, non loin du super marché Erevan, il lui faudrait neuf minutes environ pour se rendre à destination. Après tous les embouteillages sur la route, elle arriva enfin et étala sa marchandise de fruits. Les acheteurs se faisaient rares dans cette matinée-là, et elle en était soucieuse. Il lui fallait, trouver de l’argent afin de procurer des médicaments à son père. Sa maladie s’empirait de jour en jour et il lui fallait, subir une opération. Mais ils n’en avaient pas les moyens. Après quelques heures passées devant sa marchandise, Laurena sentit un creux dans ses entrailles. Elle quitta donc son étalage dans le but d’aller satisfaire sa faim. Au milieu de la foule, Laurena marchait, ne sachant peut-être pas, où elle allait. Elle savait juste qu’elle avait faim, et elle ne faisait qu’avancer, suivant son instinct. Elle avançait, plongée dans ses réflexions, lorsqu’un inconnu la bouscula soudainement. Elle se retourna, pour voir à quoi ressemblait cet individu. — Non, mais, ça ne va pas la tête ? L’homme fit demi-tour et lui fit face. — Pardon ? Mademoiselle, venez-vous de m’insulter ? — Non. Vous m’aviez bousculé et vous ne songez même pas à vous excuser. Au lieu de cela, vous cherchez à afficher vos grandes ailes de je ne sais quoi. Le type, en costume blanc, émit un rire narquois puis reprenant son visage grave, il lui lança : — Ce que vous êtes insolente ! — Qui ? Moi ? Et ben, c’est mieux que d’être si égoïste et irrespectueux comme vous. Laurena sentit un frisson glacial parcourir son échine lorsque ses yeux captèrent la silhouette imposante derrière l’homme.****- Victor, pourquoi t'obstines-tu à garder cette jeune femme ? Elle ne t'aime pas mon ami, lança Jack, le meilleur ami de Victor. - J'aime cette femme, et si elle ne peut pas être à moi, elle ne sera pas à Edouardo non plus. - Non, tu ne l'aimes pas. Ce que tu ressens pour Laurena n'est pas de l'amour mais de l'obsession. Tu es obsédé par elle et moi je n'ai plus du tout envie d'être ton complice dans cette histoire, rouspéta-t-il. - Alors quoi ? Tu iras me dénoncer, c'est ça ? - Non, mais tôt ou tard, la vérité sera découverte. - Il n'y a aucun risque. Je n'ai pas quitté le pays et ils n'ont rien pour prouver que je suis derrière ce kidnapping. - Mon Dieu ! Si tes parents savaient ce que tu es devenu ! - Bon, ça suffit jack. Ne viens pas me faire une leçon de morale. - J'espère vraiment que tout ceci ne finira pas mal. * * *Edouardo était allongé dans son lit, avec dans ses mains, une rob
- Je vous avais ordonné de faire attention, que je la voulais nickel, tonna l'ex petit-ami de Laurena. Vêtu de façon négligée, Victor portait un vieux jeans délavé et une chemise en flanelle à carreaux, déchirée par endroits. Ses bottes, usées, laissaient deviner des journées à errer sans but. Une barbe naissante et mal entretenue assombrissait son visage marqué par la fatigue et la colère. Ses yeux, autrefois si pleins de vie, étaient maintenant emplis d'une froide détermination. Une casquette sale, visée sur sa tête, cachait en partie ses cheveux emmêlés. Dans son apparence, tout trahissait la déchéance et le désespoir, des signes visibles de son obsession maladive. - Oui M.SAVI, répondirent ses complices. Mais ce n'était pas de notre faute si elle s'est cognée la tête durant l'opération, elle usait trop de force. Mais bon, elle est là maintenant. - Oui mais inconsciente. J'espère pour vous que ce coup qu'elle a reçu ne lui causera pas des dommages mentaux, dit-il e
Troisième jour après l'accouchement. Laurena allait rentrer chez elle avec ses trois princesses. Une grande réception fut organisée dans le but d'accueillir la famille. Edouardo avait quitté l'hôpital aux environs de six heures du matin, promettant à sa femme de revenir les chercher, elle et les jumelles. Après s'être assuré que tout avait été bien organisé pour recevoir sa femme, il se rendit ainsi à l'hôpital aux environs de neuf heures. Edouardo pénétra dans la chambre de sa femme. Il vit une infirmière aux chevets de ses filles. - Bonjour monsieur SMITH. - Bonjour mademoiselle. Où est ma femme ? - Ah, elle m'a dit de garder un œil sur ses princesses, le temps qu'elle aille uriner rapidement. Mais c'est bizarre, elle devrait être déjà de retour. Ça fait déjà un bon moment qu'elle est partie.- Ah bon ? Alors j'irai vérifier moi-même pour voir. Gardez un œil sur mes petites s'il vous plaît. - Oui, bien sûr. Edouardo sortit de la chambre et se rendit da
Huit mois plus tard... - Alors comment se portent mes petites-filles ? demanda le père de Laurena en pénétrant dans la chambre de sa fille.- Oh papa, je suis tellement heureuse de te voir. Comment te portes-tu ? De notre côté nous allons très bien, le médecin affirme que d'ici deux semaines, j'aurai déjà accouchée, répondit-elle en caressant son ventre ballonné. - Je suis impatient de prendre ces petites merveilles dans mes mains. - Oh papa ! Tu sais, je n'arrive toujours pas à croire qu'il y ait trois bébés dans ce petit ventre. - Ah pourtant c'est bien ce que l'échographie a révélée.- Oui, confirma-t-elle avec enthousiasme tandis que des larmes se mirent à couler sur ses joues. - Mais, qu'as-tu ma chérie ? questionna son père, étonné. - Non rien papa. C'est juste que, je suis tellement heureuse. Je n'aurais jamais imaginée que cette histoire avec Edouardo allait se terminer ainsi, il est vraiment merveilleux. - Oh oui, au début qua
Comme s'il ne savait pas comment réagir face à cette nouvelle, Edouardo resta simplement bouche bée, laissant voir son visage étincelant, le sourire sur les lèvres témoignant de son immense bonheur. - Je vais vous laisser un moment, vous réjouir de la nouvelle. Je repasserai pour vous remettre une ordonnance et vous faire part des précautions pour que tout puisse bien se passer. - Merci docteur. Mais avant, dites-nous, la grossesse fait combien de semaines déjà ? - Six semaines. - Waouh mon Dieu, s'interloqua Laurena. Je porte ce petit ange depuis six semaines ? - C'est exact. Le médecin sortit de la chambre laissant le couple savourer la nouvelle. - Mon chéri, Edouardo je suis tellement heureuse, je suis aux anges. Oh oui, elle était remplie d'une joie indescriptible, et Edouardo le voyait dans ses yeux. Contempler l'esquisse de son sourire, le rendait encore plus amoureux. Que pouvaitelle lui offrir de plus beau en ce moment si ce n'est ce petit
Le temps mit pour revenir à leur maison parut comme une éternité pour Laurena. Edouardo ne lui avait pas jeté un seul coup d'œil depuis qu'ils avaient quittés ce restaurant. Après quelques minutes de route, ils arrivèrent enfin chez eux. Son mari ordonna à tout le personnel de sa maison à ne point être dérangé durant sa conversation avec sa femme. Quant à Mark, il fallait qu'il retourne à ses occupations. Cette affaire devrait dorénavant être résolue entre Edouardo et son épouse. - Pourquoi m'avoir menti Laurena, bon sang, cria-t-il en fermant violemment la porte de leurs chambres derrière eux. - Pardonne-moi Edouardo s'il te plaît. Je ne voulais pas qu'il y ait un problème entre nous à cause du retour de Victor. - Eh ben, c'est justement ce que tu viens de créer, un problème. - Ce n'était nullement mon intention, crois-moi. Je savais que tu réagirais ainsi si jamais tu découvrais que mon ex me harcelait. - Harceler ? Attends, depuis combien de temps vous vo