Le regard sombre et menaçant qui se fixait sur elle n’avait rien d’amical. Elle comprit alors, le cœur battant que cet homme n’était pas seul, il était flanqué d’un garde du corps, et l’intention qui émanait de ce dernier la glaçait d’effroi.
— Ah ! Je comprends maintenant, d’où vient cet égoïsme de votre part. Vous, les riches, vous vous croyez tout permis avec votre fortune, lança-t-elle, l’air courroucé. Elle se retourna aussitôt pour reprendre sa route mais il lui saisit brusquement le poignet, l’empêchant de continuer. — Saviez-vous, à qui vous vous adressez ? demanda-t-il. — Suis-je censée vous connaître ? Par hasard, seriez-vous Dieu ? Lâchez ma main, immédiatement. L’homme, stupéfait par l’attitude de Laurena, ôta sa main. On aurait cru qu’auparavant, personne ne lui avait jamais adressé la parole de cette manière, c’est comme s’il était habitué à être adorer. Sans rien ajouter, Laurena reprit son chemin et s’en alla. — On s’en va. Tu avais raison, ce n’était pas une si bonne idée que je quitte la voiture pour une balade dans le marché. — À vos ordres monsieur, acquiesça son garde du corps en le suivant. — Non, mais pour qui se prennent-ils ces fils à papa ? balbutia Laurena entre ses dents. Elle était en feu. Elle ne savait même plus pourquoi elle avait quitté son étalage. — Que t’arrive-t-il ma chérie ? lui demanda la vendeuse d’à côté. — Pff ! Non, ce n’est rien, tout va bien, répondit-elle en essayant de se calmer. — Ah ! On ne dirait pas. — Eh ben ! Puisque je vous dis que tout va bien alors c’est le cas. — Oh ! Désolée d’avoir demandé. Laurena savait parfaitement ce que voulait cette dame, son prochain sujet de commérage. Mais elle n’était pas prête à lui en donner une. Elle se rasseya et fit face à sa marchandise au même moment où, Victor, son petit ami vint. — Ma chérie, lança-t-il en lui donnant un bisou sur la joue. Comment te portes-tu ? Et la santé de mon futur beau-père ? — Ça va. — Ok. Et toi ? — Ça va aussi. Je suis là. — Et pourquoi fais-tu cette tête ? — Quelle tête ? Ça va bien, je te dis. — D’accord, répondit-il d’une voix peu rassurée. Un vague silence plana entre eux pendant quelques minutes. Mais Victor connaissait bien Laurena et il savait qu’elle se souciait pour l’état de santé de son père. Le pire, c’est qu’il n’avait pas les moyens de pouvoir aider sa bien-aimée. Bien qu’il soit issu d’une famille mieux aisée, il n’avait nullement la capacité de trouver sept cent milles franc pour l’opération de son futur beau-père. — Mon amour ? Laurena tourna légèrement la tête pour le fixer. Il lui prit tendrement la main. — Je sais que tu t’inquiètes beaucoup pour ton père et... — Victor, mon père n’a plus beaucoup de temps, répondit-elle en larmes. Le seul moyen pour qu’il ait une chance de vivre un peu plus longtemps, c’est qu’il subisse cette opération. Où trouverait-on une telle somme ? Il est la seule famille qu’il nous reste à moi et à ma sœur. Je ne supporterai pas de le perdre maintenant. — Je sais ma belle. Mais il faut qu’on garde espoir s’il te plaît, et tu dois te nourrir. Je suis sûr que tu n’as encore rien avalé aujourd’hui mais il faut que tu sois forte pour ton père, et pour ta sœur chérie. S’il te plaît, unh. D’un geste tendre, Victor lui caressa la joue, essuyant ses larmes. Son amour souffrait et lui, il ne savait que faire. Il en avait tellement honte.- Je vous avais ordonné de faire attention, que je la voulais nickel, tonna l'ex petit-ami de Laurena. Vêtu de façon négligée, Victor portait un vieux jeans délavé et une chemise en flanelle à carreaux, déchirée par endroits. Ses bottes, usées, laissaient deviner des journées à errer sans but. Une barbe naissante et mal entretenue assombrissait son visage marqué par la fatigue et la colère. Ses yeux, autrefois si pleins de vie, étaient maintenant emplis d'une froide détermination. Une casquette sale, visée sur sa tête, cachait en partie ses cheveux emmêlés. Dans son apparence, tout trahissait la déchéance et le désespoir, des signes visibles de son obsession maladive. - Oui M.SAVI, répondirent ses complices. Mais ce n'était pas de notre faute si elle s'est cognée la tête durant l'opération, elle usait trop de force. Mais bon, elle est là maintenant. - Oui mais inconsciente. J'espère pour vous que ce coup qu'elle a reçu ne lui causera pas des dommages mentaux, dit-il e
Troisième jour après l'accouchement. Laurena allait rentrer chez elle avec ses trois princesses. Une grande réception fut organisée dans le but d'accueillir la famille. Edouardo avait quitté l'hôpital aux environs de six heures du matin, promettant à sa femme de revenir les chercher, elle et les jumelles. Après s'être assuré que tout avait été bien organisé pour recevoir sa femme, il se rendit ainsi à l'hôpital aux environs de neuf heures. Edouardo pénétra dans la chambre de sa femme. Il vit une infirmière aux chevets de ses filles. - Bonjour monsieur SMITH. - Bonjour mademoiselle. Où est ma femme ? - Ah, elle m'a dit de garder un œil sur ses princesses, le temps qu'elle aille uriner rapidement. Mais c'est bizarre, elle devrait être déjà de retour. Ça fait déjà un bon moment qu'elle est partie.- Ah bon ? Alors j'irai vérifier moi-même pour voir. Gardez un œil sur mes petites s'il vous plaît. - Oui, bien sûr. Edouardo sortit de la chambre et se rendit da
Huit mois plus tard... - Alors comment se portent mes petites-filles ? demanda le père de Laurena en pénétrant dans la chambre de sa fille.- Oh papa, je suis tellement heureuse de te voir. Comment te portes-tu ? De notre côté nous allons très bien, le médecin affirme que d'ici deux semaines, j'aurai déjà accouchée, répondit-elle en caressant son ventre ballonné. - Je suis impatient de prendre ces petites merveilles dans mes mains. - Oh papa ! Tu sais, je n'arrive toujours pas à croire qu'il y ait trois bébés dans ce petit ventre. - Ah pourtant c'est bien ce que l'échographie a révélée.- Oui, confirma-t-elle avec enthousiasme tandis que des larmes se mirent à couler sur ses joues. - Mais, qu'as-tu ma chérie ? questionna son père, étonné. - Non rien papa. C'est juste que, je suis tellement heureuse. Je n'aurais jamais imaginée que cette histoire avec Edouardo allait se terminer ainsi, il est vraiment merveilleux. - Oh oui, au début qua
Comme s'il ne savait pas comment réagir face à cette nouvelle, Edouardo resta simplement bouche bée, laissant voir son visage étincelant, le sourire sur les lèvres témoignant de son immense bonheur. - Je vais vous laisser un moment, vous réjouir de la nouvelle. Je repasserai pour vous remettre une ordonnance et vous faire part des précautions pour que tout puisse bien se passer. - Merci docteur. Mais avant, dites-nous, la grossesse fait combien de semaines déjà ? - Six semaines. - Waouh mon Dieu, s'interloqua Laurena. Je porte ce petit ange depuis six semaines ? - C'est exact. Le médecin sortit de la chambre laissant le couple savourer la nouvelle. - Mon chéri, Edouardo je suis tellement heureuse, je suis aux anges. Oh oui, elle était remplie d'une joie indescriptible, et Edouardo le voyait dans ses yeux. Contempler l'esquisse de son sourire, le rendait encore plus amoureux. Que pouvaitelle lui offrir de plus beau en ce moment si ce n'est ce petit
Le temps mit pour revenir à leur maison parut comme une éternité pour Laurena. Edouardo ne lui avait pas jeté un seul coup d'œil depuis qu'ils avaient quittés ce restaurant. Après quelques minutes de route, ils arrivèrent enfin chez eux. Son mari ordonna à tout le personnel de sa maison à ne point être dérangé durant sa conversation avec sa femme. Quant à Mark, il fallait qu'il retourne à ses occupations. Cette affaire devrait dorénavant être résolue entre Edouardo et son épouse. - Pourquoi m'avoir menti Laurena, bon sang, cria-t-il en fermant violemment la porte de leurs chambres derrière eux. - Pardonne-moi Edouardo s'il te plaît. Je ne voulais pas qu'il y ait un problème entre nous à cause du retour de Victor. - Eh ben, c'est justement ce que tu viens de créer, un problème. - Ce n'était nullement mon intention, crois-moi. Je savais que tu réagirais ainsi si jamais tu découvrais que mon ex me harcelait. - Harceler ? Attends, depuis combien de temps vous vo
*****- Combien de fois vais-je devoir te répéter que cette histoire est du passé ? Je ne ressens plus rien pour toi Victor. J'aime mon mari. J'aime Edouardo alors s'il te plaît, arrête de me harceler. - Tu crois vraiment que je vais te laisser avec cet homme ? Je suis sûr qu'il te menace pour que tu ne te sépares pas de lui. Dis-moi la vérité ma chérie. - Eh ben, la vérité, tu le sais déjà. Je te dis la vérité, accepte cela s'il te plaît, cria-t-elle.- Je ne peux nullement accepter cela. Si je suis revenu au pays, c'est justement pour toi. Et tu me demande d'accepter ? Il émit un rire narquois. - Pourquoi ris-tu ? Il agrippa violemment la main droite de Laurena. - Écoute-moi bien, Laurena GARBA, si je dois t'avoir par la force, eh ben ça sera par la force. Cet imbécile d'Edouardo me vole ce qui est le plus important à mes yeux, je ne peux laisser cela arriver. Il serrait tellement l'étreinte de ses mains contre la sienne, qu'elle en eu mal. -