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CHAPITRE 2

Author: FRANCK MARCEL
last update Last Updated: 2021-09-28 17:31:16

#LA_REUNION_DE_SON_PERE

#EPISODE_2

Sa mère lui avait expliqué qu'il n'allait pas avoir la possibilité d'assister à l'enterrement de son père, puisque celui-ci occupait un rang de notable et les notables étaient enterrés le jour même de leurs décès.

Néanmoins, sa présence était très exigée pour les funérailles qui allaient être programmés dans une date proche.

Même si Rolis n'avait jamais été proche de son père, il était vraiment touché par le deuil.

Sa femme s'était réveillée ce matin et l'avait trouvé assis sur le lit en pleurs... 

Valérie : c'est encore le même rêve chéri ?

Il savait qu'il avait fait un rêve dans la nuit, mais il avait perdu la mémoire sur le scénario.

Quand il lui avait annoncé la nouvelle, elle l'avait pris dans ses bras pour le consoler.

Rolis : c'est vrai que ce n'est pas lui qui m'a élevé, et que je n'ai pas vraiment eu la chance de le connaître une fois que j'étais adulte... Mais c'était mon père 😭😭

Valérie : c'est vrai, tu as raison chéri, on n'a qu'un seul père dans la vie. Si perdre un être cher n'est pas quelque chose de facile, je n'imagine pas la douleur lorsque c'est un parent.

Rolis : merci chérie

Valérie : restons en attente du programme, pour organiser notre départ pour le village. Tu comptes assister n'est-ce pas ?

Rolis : normalement chérie

Il avait pris sa journée auprès de ses patrons pour faire son deuil à la maison. Ses collègues qui avaient appris la nouvelle, l'avaient envoyé des cartes de condoléances...

Valérie avait passé la journée à l'encourager...

Elle lui faisait des messages pour savoir s'il avait besoin de quelque chose, en longueur de journée.

Dans ce pays, il ne s'était pas trop familiarisé aux gens. Il avait juste son travail et sa famille.

À MBAKOU, le chef supérieur avait appris le décès de Jean et était venu personnellement lui rendre un dernier hommage, puisque Jean était un membre du conseil des neufs Notables.

Sur la demande du chef, la famille avait libéré la pièce où se trouvait Jean, pour qu'ils puissent entrer avec ses notables et faire le constat de la mort...

Après quelques heures d'incantation sur le corps inerte de Jean, ils étaient finalement sortis avec lui, couvert de la tête aux pieds avec Ndop (tissu traditionnel à l'ouest Cameroun) pour se diriger vers une tombe qu'on avait au préalable creusé.

Seuls les notables et quelques membres initiés de la famille pouvaient assister à l'enterrement de Jean... Ils avaient l'interdiction de prendre la moindre photo...

Après l'enterrement, on avait donné l'autorisation aux frères, femmes et enfants de Jean d'aller voir sa tombe.

En soirée, le chef du village devait siéger avec les membres de la famille pour trouver une date pour les funérailles de Jean.

La mère de Rolis l'avait ténu au courant de tout ce qui s'était passé. Les funérailles étaient programmés pour deux semaines après l'enterrement...

Il ne comprenait pas cette habitude et culture bizarre où, on devait enterrer une personne le jour même de son décès, en plus sans cercueil comme s'il était un chien sans maître. Avec le simple prétexte qu'il était un proche du chef.

Les funérailles étant programmés, il avait commencé à préparer le voyage avec sa femme et son fils... À une semaine des funérailles ils avaient pris le vol pour le Cameroun, mais sa maman lui avait demandé de rester à Douala et de venir à Mbakou seulement à la veille des funérailles...

C'était sa première fois au Cameroun depuis plus de 25 ans. Ils avaient pris un appartement meublé chez #Americain_immobilier pour son séjour à Douala

Valérie : pourquoi on ne part pas directement dans ton village ?

Rolis : Comme si moi-même je savais... On m'a aussi dit de rester ici et d'attendre. 

Ils avaient passé toute la semaine à l'appartement et le vendredi dans l'après midi, ils étaient dans un véhicule avec pour destination Mbakou.

Sa mère était venue les chercher en route. Ça faisait tellement longtemps qu'il avait quitté Mbakou qu'il ne connaissait plus aucun chemin. Rolis avait présenté son fils Rayan et sa femme Valérie à sa mère Chimène... 

Il avait remarqué une attitude bizarre chez sa mère. Elle n'était ni heureuse de faire la rencontre de son petit fils et de sa belle fille, ni comme une personne qui venait de perdre son mari, ni comme une femme qui n'avait pas vu son fils depuis 25 ans. Certes elle présentait une petite tristesse, mais pas celle d'une femme qui était devenue veuve il y'a quelques jours... C'était plus de l'inquiétude

Quand ils étaient arrivés dans la cour de son père, les funérailles avaient déjà commencé. Ses amis notables, ses frères, ses femmes, ses autres enfants et aussi quelques grand-parents du village étaient tous réunis dans sa grande cour.

Certains vieillards qui étaient dans la cour qui avaient reconnu Rolis, venaient l'embrasser en disant ; 

- Donc c'est toi Rolis ? Soit beaucoup fort... Ton père nous parlait tout le temps de son fils qui est en Allemagne

Il secouait juste la tête en souriant pour rester poli...

Chimène : les enfants, les grands funérailleq c'est demain. Vous ne devez pas passer la nuit ici 

Rolis : mais pourquoi maman ?

Chimène : comprends juste ce que je te dis

Rolis : je viens à peine d'arriver et tu veux déjà que je parte ? Je n'ai même pas encore salué tout le monde... En plus tu veux que je parte où ?

Chimène : tu vas aller avec ta famille, chez ma sœur dans le village voisin pour passer la nuit. Vous n'êtes pas en sécurité ici !

Rolis : comment ça en sécurité, si c'est les bandits, on peut appeler la police pour nous garder

Chimène : mon fils, ce sont des choses très compliqué... Ton père était un homme polygame et tout le monde ne t'aime pas ici...

Valérie : faisons ce que ta maman demande chéri s'il te plaît

Elle avait compris de quel genre de sécurité Chimène voulait parler.

Rolis ne comprenait rien, mais à la fin, il avait fini par écouter les femmes... Il avait fini par accepter d'aller passer la nuit chez l'une des sœurs de sa mère, qui l'avait très bien accueilli. Le lendemain, sa mère était venue les chercher avec des vêtements du funéraille...

Chimène : mon fils, aujourd'hui c'est le grand jour, tu dois être très prudent et faire très attention

Rolis : attention à quoi maman ? 

Chimène : ce sont des informations que nous n'avons pas l'habitude d'avoir, mais cette fois, apparemment il y a une fuite... D'après certaines personnes, tu es successeur de ton père et ce titre peut changer dans vie à jamais

Rolis : maman, je suis juste venu assister à aux funérailles de papa, c'est tout. Après ça, je vais rentrer... Vos histoires de tradition et autres, ça ne me concerne pas. Ses autres enfants ont plus besoin de ses biens que moi.

Chimène : ce n'est pas juste une histoire de biens... Bref rien n'est encore confirmé, mais si tout à l'heure pendant le grand funéraille, tu vois un homme en tissu rouge venir vers toi, prends la course.

Rolis : ok maman, j'ai compris.

Il avait accepté juste pour se débarrasser des histoires de sa mère.

Ils avaient été tous habillés en uniforme de funéraille et conduit au village de son père. Le funéraille avait déjà commencé...

Tout était très différents de ce à quoi Rolis s'attendait, on ne pleurait pas son père, c'était plutôt une fête. Les voisins de son père, la famille au sens élargi, les associations auxquelles il appartenait étaient tous réunis dans sa cour pour montrer combien il était aimé, combien il comptait pour la collectivité. À vrai dire c’était une grande fête, avec des danses autour du tam-tam, des tours de deuil, des hommes costumés avec des coiffures sortis pour la circonstance, puis des obligations de toutes sortes pour les familles...

On offrait des plats cuisinés aux parents, aux amis, aux voisins...

En face d'eux, il y avait une tente vide qui symbolisait la disparition de Jean. Seule une photo de lui rappelait sa personne.

Pendant que les femmes, les enfants et les petits enfants de Jean étaient tous vêtues en blanc et dansaient autour des tam-tam, il y avait un homme drapé de rouge qu’on nomme le maître de la foudre, qui se promène en regardant le ciel comme s’il chassait les nuages en pensée. Les notables de la chefferie aussi dansaient aussi autour en contrôlant bien Rolis puisqu'il était le successeur

À l’heure où le soleil s'était décliné, un mouvement de foule avait annoncé que le moment était venu : quelques notables et l'homme en rouge s'étaient retourné à la direction de Rolis.

Son instinct lui avait fait se rappeler de ce que sa mère lui disait quelque instants plus tôt...

Il s'était mis à courir sans connaître la direction dans laquelle il allait... Quelques minutes après, il s'était retrouvé dans la forêt de ses rêves... Les notables initiés l'avaient arrêté là-bas, puis l'avaient passé aux mains des autres, qui l'avaient roulé de coups de poings, coups de pieds... Avant de le dépouiller de ses vêtements. Une lutte sans merci, s'était engage, d'autant plus acharné...

Les notables le battaient parce que c'était la dernière fois qu'ils allaient avoir une telle opportunité, puisque désormais, Rolis allait avoir le même titre de notable qu'eux.

À la fin de sa bastonnade, il avait le corps tout enflammé et les ravisseurs avaient disparu avec lui pour quelques instants

C'était désormais en chef de famille que Rolis allait revenir

À suivre...

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