LOGINLa petite voix de Vénus perça le silence du matin. Elle faisait un cauchemar.
Thérèsa Lum sursauta et se redressa aussitôt.
— « Vénus, ma chérie… murmura-t-elle, le cœur battant »
Elle prit sa fille dans ses bras et la serra fort contre sa poitrine.
Mais, l’enfant continuait à pleurer, les yeux encore fermés :— « Papa… Papa… »
Ces mots résonnèrent comme des aiguilles dans le cœur de Thérèsa.
La colère monta aussitôt en elle, brûlante et douloureuse.Cet homme… comment a-t-il pu faire tant de mal à un être aussi pur ?
Il aurait pu faire semblant, juste une fois, pour ne pas briser le cœur de leur fille.
Mais non. Kingsley Wilson n’avait ni cœur ni conscience.Il avait préféré son faux bonheur, cette famille mensongère, à la vérité.
À elles.Le plus cruel dans tout cela, c’est qu’il ne savait même pas que ce fils qu’il prétendait aimer n’était qu’un mensonge.
Une invention de Lana, cette femme perfide, qui avait détruit leur foyer par jalousie.
Il avait choisi de croire à ses mensonges plutôt que de croire en sa propre épouse.
Il n’a jamais aimé… jamais voulu de moi. Ni de nous.
Thérèsa sentit ses yeux s’embuer. Chaque souvenir ravivait une blessure. Chaque pensée la ramenait à cette nuit où il l’avait laissée partir sans un mot, sans même retenir Vénus.Il avait préféré garder près de lui Gabriel — le fils d’un autre homme — et tourner le dos à sa propre famille.
Quel homme sans âme…
La rage serrait sa poitrine, mais la voix tremblante de Vénus la ramena à la réalité.
La fillette pleurait toujours, prisonnière de son cauchemar.— « Chut… ma puce, c’est fini, maman est là. Calme-toi, chérie, je vais prendre soin de toi…»
Mais la petite continuait de murmurer :
— « Papa… »
À cet instant, la porte s’ouvrit doucement.
Daniel Kenneth entra, un plateau de petit déjeuner à la main.Son regard se posa d’abord sur Thérèsa, le visage fatigué, les yeux rougis.
Sans hésiter, il posa le plateau sur la table de nuit et s’approcha.
— « Bonjour… comment va-t-elle ? demanda-t-il avec inquiétude »
— « Mal, Daniel. Très mal, répondit Thérèsa d’une voix tremblante. » — « Elle n’arrête pas d’appeler son père. Elle pleure, même sans ouvrir les yeux… Daniel s’agenouilla doucement à côté du lit »— « Ne t’inquiète pas, murmura-t-il. Je sais quoi faire »
Il prit délicatement Vénus dans ses bras et la berça contre lui.
Sa voix se fit douce, rassurante :— « Repose-toi, jolie fleur. Maman est là, tout près de toi. Je ne m’éloignerai jamais de toi »
Ses mots glissaient comme une berceuse.
La tendresse dans sa voix fit trembler quelque chose dans le cœur de Thérèsa.Daniel se mit à fredonner une mélodie lente. Apaisante. Presque magique.
Vénus, peu à peu, cessa de pleurer.
De dos, Daniel berçait toujours la fillette. Sa grande main posée sur son dos minuscule. Thérèsa, assise dans le lit, regardait cette scène le cœur serré.Elle voyait dans ce geste tout ce que Kingsley n’avait jamais su donner : la douceur d’un vrai père.
Après quelques instants, Vénus ouvrit lentement les yeux.
Elle reconnut la voix de celui qu’elle appelait tonton Daniel. Celui qui lui chantait parfois des chansons quand sa maman travaillait tard.— « Maman… murmura-t-elle faiblement.»
Thérèsa bondit du lit.
— « Vénus ! Oh ma puce, tu es réveillée ! »
Elle courut vers sa fille et caressa ses cheveux trempés de larmes.
Daniel, ému, laissa Thérèsa reprendre la petite dans ses bras.
Il observa la scène en silence, un sourire discret sur les lèvres.Thérèsa embrassa Vénus sur le front, sur les joues, sur les mains.
Elle la chérissait comme si elle voulait la protéger du monde entier.Daniel ne put s’empêcher de remarquer la beauté simple de cette femme :
si forte, si tendre, si vraie.Devant ses yeux, Thérèsa Lum n’était pas seulement une collègue.
C’était une mère exceptionnelle, une femme courageuse... Sans doute, une épouse que tout homme aurait rêvé d’avoir.Malgré tout ce qu’elle avait traversé, elle restait droite, honnête, incapable de tricher.
— « Maman…, appela doucement Vénus en s’accrochant à elle »
— « Oui, mon ange, je suis là»
Thérèsa la ramena doucement dans le grand lit king size que Daniel leur avait préparé.
Elle la couvrit d’un drap chaud, caressa sa joue, et lui murmura quelques mots d’amour.Daniel resta debout à quelques pas, les regardant toutes deux.
Une tendresse profonde, presque paternelle, éclairait son regard. Oui, pensa-t-il, je pourrais passer toute la journée à les regarder comme ça.Chapitre 10 : Je réclame ma fille !—« Vénus a disparu, Papa ! Je ne la retrouve nulle part dans la maison ! — s’exclama Thérèsa, la voix tremblante.»— «Où es-tu ma fille ? — demanda le père de son mari.»La mère de Kingsley prit le téléphone et parla à Thérèsa avec douceur :—« Chérie, bonjour. Calme-toi et explique-moi ce qui se passe.»Thérèsa se souvint de la complicité entre mère et fils et répondit avec amertume :— «Vous allez demander à votre fils de me rendre mon enfant, maman ! Il ne peut pas me la prendre ! Je me battrai…»— «Quoi ! Kingsley a enlevé Vénus ? Mais chérie, Kingsley est ici et Vénus n’est pas là !»— «Arrêtez de le couvrir, belle-mère ! Arrêtez ça tout de suite ! Cette enfant est mon bébé ! Ni vous ni votre fils n’avez le droit de me la prendre, vous comprenez ?»Thérèsa avait été un peu brutale, mais sa colère était palpable.Kingsley, sans retenue, se précipita vers sa mère et saisit le téléphone :— «Écoute-moi bien, Thérèsa Lum ! Je ne me répéterai pas !
— « Vénus ! » Thérèsa cria le nom de sa fille en entrant dans le salon. Aucune réponse. Le silence lui répondit, froid et pesant.Son cœur se serra. Elle posa les yeux autour d’elle, appela encore, plus fort cette fois :— «Vénus ! Où es-tu, mon amour ?»Rien. La panique monta d’un seul coup. Elle se tourna vers Daniel, le regard affolé.—« Où est-elle, Daniel ? »— « Calme-toi, Thérèsa. Elle ne peut pas être loin, dit-il doucement pour la rassurer.»Mais rien n’y faisait. Le sang de Thérèsa battait à ses tempes.— « Mon bébé… mon Dieu, non… »— «On va la retrouver, je te le promets.»Daniel pensa qu’elle avait peut-être filé dehors, par curiosité. Il se précipita vers la porte, traversant la terrasse et le jardin à grandes enjambées.Pendant ce temps, Thérèsa grimpa les escaliers à toute vitesse.— « Vénus ! cria-t-elle en ouvrant la porte de la chambre à la volée.»La pièce était vide.Elle fouilla sous le lit, dans les armoires, derrière les rideaux — rien.— «Vénus ! hurla-t-elle
Chapitre 8 — Où se trouve Vénus ? Les nouveaux vêtements !! Thérèsa Lum n’avait pas compris tout de suite.Bien -sûr qu’elles en avaient besoin.Depuis leur départ précipité du manoir, elle et Vénus n’avaient plus rien, pas même une robe de rechange. Quand elle avait décidé de quitter Kingsley Wilson, Becky était déjà descendue avec sa valise.Thérèsa, elle, s’était battue pour récupérer sa fille.Lorsque son beau-père avait réclamé la petite, elle avait fini, la gorge serrée, par la supplier de venir avec elle.C’est ainsi qu’elles étaient parties, les mains vides, laissant derrière elles toute une vie.Et aujourd’hui, Daniel avait pensé à tout.Thérèsa prit Vénus dans ses bras et descendit lentement les marches qu’elle avait montées la veille. Le soleil du matin filtrait à travers les rideaux de velours, jetant une lumière douce sur les murs couleur crème.Lorsqu’elle arriva au salon, elle aperçut Daniel Kenneth, debout, tendant une enveloppe à un livreur.À ses pieds, plusieurs s
— « Okay, mesdames, vous devez manger ! » Déclara Daniel Kenneth, un lourd plateau entre les mains.Il venait d’interrompre les câlins entre la mère et la fille.Thérèsa le regarda s’avancer vers le lit, un grand sourire éclairant son visage.— « C’est quoi, ça ? » Demanda-t-elle en observant le plateau chargé de petits plats qui semblaient vraiment appétissants.— « C’est votre petit-déjeuner, répondit joyeusement Daniel. » — « Tu cuisines ? s’étonna Thérèsa.— « Non, pas vraiment… Je cuisine ! »Sa réplique fit éclater de rire Thérèsa. Pendant qu’ils se souriaient, Vénus, elle, avait déjà plongé dans le plat d’œufs et commençait à manger.— « Sérieusement ? souffla Thérèsa, à moitié amusée. »Daniel rit doucement, puis reprit :— « Ma mère était constamment au marché. Je restais seul avec Brigitte, ma sœur cadette. Elle avait deux enfants quand notre père nous a quittés. À l’époque, j’avais onze ans. Maman devait s’occuper de nous toute seule. »— « Mais elle préférait que je reste
— « Papa… Papa… Papa… » La petite voix de Vénus perça le silence du matin. Elle faisait un cauchemar.Thérèsa Lum sursauta et se redressa aussitôt.— « Vénus, ma chérie… murmura-t-elle, le cœur battant »Elle prit sa fille dans ses bras et la serra fort contre sa poitrine. Mais, l’enfant continuait à pleurer, les yeux encore fermés :— « Papa… Papa… »Ces mots résonnèrent comme des aiguilles dans le cœur de Thérèsa.La colère monta aussitôt en elle, brûlante et douloureuse.Cet homme… comment a-t-il pu faire tant de mal à un être aussi pur ?Il aurait pu faire semblant, juste une fois, pour ne pas briser le cœur de leur fille.Mais non. Kingsley Wilson n’avait ni cœur ni conscience.Il avait préféré son faux bonheur, cette famille mensongère, à la vérité.À elles.Le plus cruel dans tout cela, c’est qu’il ne savait même pas que ce fils qu’il prétendait aimer n’était qu’un mensonge.Une invention de Lana, cette femme perfide, qui avait détruit leur foyer par jalousie.Il avait chois
Chapitre 5 : Prendre un congé Daniel Kenneth passa la nuit dans la même chambre que Thérèsa et Vénus.Comme à son habitude, il fut le premier à se réveiller.Il resta un moment immobile, observant les deux êtres endormis à ses côtés.La mère et la fille dormaient paisiblement, enveloppées dans la douce lumière du matin.Un sourire discret étira les lèvres de Daniel.Il n’avait jamais imaginé se réveiller un jour entouré de deux aussi belles âmes.Lui qui avait toujours vécu seul…Son seul compagnon fidèle était un perroquet nommé Jacques.Quand il ne parlait pas à son oiseau, il échangeait parfois quelques messages avec Isabella.C'est Brigitte sa sœur cadette. Parfois, il recevait de rares visites de sa vieille amie Isabella Boum.Sa mère, quant à elle, préférait la tranquillité du village.Alors Daniel passait ses journées dans un silence monotone, uniquement brisé par la voix de Jacques répétant ses phrases.Mais ce matin-là, ce silence avait disparu. La maison respirait la vie.







