Chez Lucie – Fin de matinéeLucie était assise dans le canapé de son salon modeste, les jambes croisées, le regard rivé sur l’écran de son téléphone. Un message venait d’arriver, signé Idriss.> Idriss :« Voici l’argent pour le transport de ta ménagère. Je viendrai voir ta mère bientôt, mais pour l’instant je suis un peu empêché. On s’arrange, d’accord ? Prends soin de toi. »Lucie soupira de soulagement en voyant la notification de virement. Elle ouvrit son application bancaire et constata que la somme promise était bien là. Elle se leva lentement et alla poser une main sur son ventre, encore à peine arrondi.Lucie (murmurant avec tendresse)— Petit ange… papa commence à faire un pas. Peut-être qu’il va vraiment nous assumer un jour.Elle esquissa un sourire. Ce n’était pas encore l’idéal, mais elle se sentait un peu plus en sécurité, un peu moins seule.---Dans un restaurant discret en périphérie de la ville – 17h30Karim était déjà assis à la terrasse, un cocktail sans alcool à l
Point de vue : IdrissDeux semaines s’étaient écoulées depuis le retour de Karim en France. Idriss, toujours tiraillé entre ses vies parallèles, essayait tant bien que mal de garder le contrôle. Entre les obligations familiales, les rendez-vous professionnels et les tensions internes, il n’avait pas eu une minute à lui. Mais ce matin-là, alors qu’il sirotait son café dans son bureau, son téléphone vibra.[Appel entrant – Anastasie]Il sourit inconsciemment en voyant son nom s’afficher. Cela faisait plusieurs jours qu’ils n’avaient pas eu une vraie conversation. Il décrocha rapidement.Idriss (voix douce)— Mon amour… quelle belle surprise de t’entendre ce matin.Anastasie (voix posée, avec un brin d’excitation)— Bonjour Idriss. J’espère que je ne te dérange pas ?Idriss— Toi ? Jamais. Je suis au bureau, mais j’ai toujours le temps pour toi. Que se passe-t-il ?Anastasie— Écoute… j’ai réfléchi. Les enfants sont en vacances dans une semaine. Et j’ai aussi quelques jours de congé. J’a
Point de vue : AïchaCe matin-là, Aïcha était particulièrement joyeuse. Le soleil filtrait à travers les rideaux de la cuisine, et l’odeur du café fraîchement préparé flottait dans l’air. Elle avait le cœur léger… car depuis deux jours, sa fille Naomie, 24 ans, était à la maison.Assise à la table, Naomie feuilletait distraitement son téléphone, une tasse de thé devant elle. Aïcha, debout au comptoir, la regardait en coin depuis quelques minutes, rongeant son impatience.Aïcha (doucement, comme pour tester)— Ma fille… tu sais, ça me fait plaisir de te voir là. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas passé un vrai moment toutes les deux.Naomie (souriant)— Oui maman… j’avoue que ça m’avait manqué aussi.Aïcha (après un silence, plus directe)— Et sinon… tu as réfléchi à ce qu’on avait déjà évoqué ? Le mariage ? Un homme dans ta vie ?Naomie leva les yeux, un sourire timide aux lèvres.Naomie— Tu veux encore que je te montre mon copain, hein ?Aïcha (s’exclamant, faussement surprise)
Lieu : Maison de la mère de Lucie – En fin d’après-midiLucie se tenait dans la cuisine, les mains pleines de farine. Elle aidait sa mère à faire les beignets, comme elles le faisaient parfois le dimanche.Sa mère, Jeanne, la regardait du coin de l’œil. Une femme d’une soixantaine d’années, droite, digne, le regard sage. Elle n’avait pas élevé sa fille pour qu’elle se laisse manipuler. Et pourtant… elle sentait que quelque chose clochait.Jeanne (calmement, sans la regarder)— Tu es étrange depuis quelques jours, Lucie. Tu cuisines plus. Tu souris moins. Tu penses trop.Lucie s’arrêta un instant, baissant les yeux. Elle savait que ce moment viendrait.Lucie (doucement)— Maman… je dois te dire quelque chose.Sa mère s’essuya les mains sur son pagne, et se tourna complètement vers elle.Jeanne— Je t’écoute, ma fille.Lucie (hésitante)— Je suis enceinte.Un silence. Pas un mot. Pas un souffle. Puis Jeanne hocha la tête lentement.Jeanne (sereine)— Je m’en doutais.Lucie écarquilla le
Point de vue : LucieLucie était assise au bord de son lit, les jambes croisées, une main posée sur son ventre encore plat. Dans la pièce silencieuse, ses pensées étaient bruyantes.Elle venait de raccrocher avec Idriss.Il lui avait dit ces mots :« Je vais te trouver une maison, un endroit à toi. On va faire les choses proprement. »Un mélange d’émotion l’envahissait.Lucie (pensée intérieure)— Une maison… pour moi. Pour moi et ce bébé. Est-ce que ça veut dire qu’il commence à accepter ? Est-ce que je vais enfin construire quelque chose ?Elle se leva, fit quelques pas jusqu’à la fenêtre. Elle regardait dehors, sans vraiment voir. Son esprit tournait.Depuis l’annonce de sa grossesse, elle avait vu un autre visage d’Idriss. Moins charmeur. Moins joueur. Plus sérieux, plus inquiet.Mais aujourd’hui… il semblait faire un pas vers elle.Lucie (à voix basse)— Est-ce qu’il le fait par devoir ? Ou est-ce qu’il commence à s’attacher ? Est-ce qu’il me voit… comme plus qu’une secrétaire ?
Point de vue : Narrateur externeIl était 15h. Le soleil baignait le petit jardin d’Aïche et Idriss, donnant à l’après-midi un air paisible et familial. Assis sur un banc sous un manguier, Idriss feuilletait un journal tandis qu’Aïche jouait avec leur fils de 10 ans, lançant une balle qu’il rattrapait en riant.Aïche s’essuya le front avec son voile, puis sortit son téléphone.Aïche (en souriant)— Idriss, tu sais quoi ? Je vais appeler Naomie. Il est temps qu’elle me présente son petit ami.Idriss (levant les yeux, fronçant les sourcils)— Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes, Aïche ? Elle n’a que 24 ans. Pourquoi tu la presses comme ça ?Aïche (calme mais ferme)— Je ne la presse pas, je pose une question normale. C’est une grande fille. Depuis qu’elle vit seule, je ne l’ai jamais vue avec un homme. Même pas un ami. C’est louche.Idriss (soupirant)— Tu exagères. Elle est chez elle, à l’étranger. Tu ne sais même pas ce qu’elle fait là-bas. Peut-être qu’elle se concentre sur sa vie,