Je serrais cette main faiblement, mais de toutes mes forces.
Puis je le lâcha, et chercha. Quatre voix. Deux touchés. Ma main fut saisie par celle d’Haruka, qui m’aida à le trouver tant que mes yeux n’arrivaient pas à s’ouvrir. Je sentis ses lèvres sur le dos de ma main, comme une promesse tenue. Enfin, pour m’aider, Haruka leva mon bras et tanda ma main vers Tsaïko. - Aide la a te trouver... Elle est encore trop faible pour le moment... Mais elle te reconnaîtra. Elijah s’était réfugié contre elle. Des larmes. Elle lui avait tant manqué... La chaleur de sa main dans ses cheveux lui faisait un bien fou. Haruka, toujours au bord du lit de pierre, maintenait la main d’Héléna entre ses doigts, avec une tendresse qu’on ne lui connaissait qu’à travers elle. Ses yeux étaient posés sur son rival, mais son regard n’avait rien d’hostile.Elijah s’était levé dans la nuit. Haruka et Héléna n’étaient pas encore revenus. Il se réveillait souvent la nuit, souvent parce qu’il produisait trop de chaleur et que ça lui donnait trop chaud pour rester dans un sommeil profond. Il regarda l’immense dragon, et se demanda si un jour il serait aussi grand et majestueux. Il s’approcha de l’immense bête qui était profondément endormie, et toucha une écaille proche du nasau. Le dragon ouvrit a peine les yeux, il reconnaissait l’odeur de l’enfant et savait qu’il n’y avait aucune menace dans ce geste. Mais un enfant avait eu l’audace de venir le touché, seul, sans protection. Un dragon ne se dompte pas. Un dragon fait ce qu’il veut. Et celui-ci avait décidé d’autorisé le garçon. Il éveillait en lui sa magie, et Elijah vou
Il finit par répondre, toujours calme, mais avec cette gravité douce qui lui était propre : — Une guerre n’a jamais besoin d’éclater pour être gagnée… Et les plus grandes révolutions ont commencé dans le silence des ombres. Il se tourna vers elle, son regard accrochant le siens, avec une intensité nouvelle. Ce n’était pas seulement une déclaration de stratégie. C’était une promesse à venir. — Alors nous allons disparaître… quelques temps. Nous allons semer des graines, rallier les bonnes personnes, récupérer ce que le Conseil pense leur appartenir. Et quand ils réaliseront que la peur ne les protège plus… il sera trop tard pour eux. Puis, d’un ton plus doux, presque complice : — Et toi, tu ne porteras pas ce fardeau comme un soldat. Tu le porteras comme une reine. Moi je serai ton ombre. Tsaïko, ton feu. Tetsu, ta lame invisible. Et Elijah, ton héritage. Tu n’es plus seule, Héléna. Tu ne
Haruka ne répondit pas par des mots. Il n’en avait pas besoin. Son regard, dès qu’elle avait prononcé ces quelques mots, s’était adouci avec une douceur qu’il n’avait réservé qu’à elle seule. Il s’agenouilla silencieusement devant elle, ses bras solides s’enroulant autour de sa taille sans effort, pour la soulever comme on cueille la fleur la plus rare. Précautionneusement. Délicatement. Comme si le moindre mouvement brusque pouvait la briser. Le vent était doux, caressant les visages, tandis qu’il l’éloignait lentement du camp, de la chaleur du feu, des regards curieux ou inquiets. Ils s’enfoncèrent dans les hauteurs, jusqu’à un promontoire surplombant la mer. Là où le ciel s’unissait à l’horizon dans un ballet de teintes pastel. Le chant des oiseaux nocturnes et le roulis des vagues accompagnaient chacun de ses pas. Une fois arrivés,
L’aube s’était levée lentement sur la mer, glissant des reflets dorés sur les rochers. Le silence régnait, presque sacré, à la sortie de la grotte. Les épreuves avaient laissé des marques profondes dans les corps, mais surtout dans les cœurs. Héléna s’était reposée, protégée par le dragon silencieux. Tetsu, Haruka, Tsaïko et Elijah avaient formé un cercle presque invisible autour d’elle – un rempart vivant, fait de loyauté, de force et de non-dits. Maintenant qu’elle était réveillée, la question du futur se posait avec une clarté implacable. Ils n’étaient plus seulement trois hommes liés à une femme. Ils étaient devenus les piliers d’un même avenir. Une discussion allait avoir lieu. Deux, en réalité. Une pour la vérité d’un passé entrelacé. L’autre pour les promesses d’un avenir incertain. Mais pas ici. Pas devant tous.
Je serrais cette main faiblement, mais de toutes mes forces. Puis je le lâcha, et chercha. Quatre voix. Deux touchés. Ma main fut saisie par celle d’Haruka, qui m’aida à le trouver tant que mes yeux n’arrivaient pas à s’ouvrir. Je sentis ses lèvres sur le dos de ma main, comme une promesse tenue. Enfin, pour m’aider, Haruka leva mon bras et tanda ma main vers Tsaïko. - Aide la a te trouver... Elle est encore trop faible pour le moment... Mais elle te reconnaîtra. Elijah s’était réfugié contre elle. Des larmes. Elle lui avait tant manqué... La chaleur de sa main dans ses cheveux lui faisait un bien fou. Haruka, toujours au bord du lit de pierre, maintenait la main d’Héléna entre ses doigts, avec une tendresse qu’on ne lui connaissait qu’à travers elle. Ses yeux étaient posés sur son rival, mais son regard n’avait rien d’hostile.
C’était un Tsaïko que personne ne connaissait qui essayait de calmer son fils devenu dragon malgré lui. - Je t’ai attendu dix ans pour pouvoir te dire ça. Et contre toute attente, Haruka s’approcha à son tour, calme, solide comme la roche. - Elijah. C’est moi, le deuxième abruti qui t’aime comme un père. Reviens. Ta mère nous tuerait si tu te mettais à bousiller tout ce coin de paradis. Et moi, je ne veux pas la décevoir. Ni toi. La créature gronda… puis baissa la tête. Une larme coula de son œil reptilien. Il tremblait. Tetsu s’approcha à son tour, bras croisés, le sourire doux. - Si tu veux hurler, hurle. Si tu veux voler, vole. Mais n’oublie pas qui tu es. Tu es Elijah. Un souffle lourd. Puis un autre. Et la lumière de ses yeux s’éteignit peu à peu. L’immense bête se recroquevilla… avant de lentement reprendre sa forme