Chapitre 8

« Bonjour tout le monde. »

« Bonjour, Sarah », a répondu Ruth.

J'ai salué Ruth, qui ne pouvait détacher ses yeux de mes sacs de shopping. Lorraine les fixait aussi. Elle avait dû remarquer les sacs de marque que je portais.

J'ai fait semblant de ne pas m'en soucier et j'ai posé tous mes sacs sur la table de la salle à manger.

Derrick m'a suivie dans la chambre. « Où as-tu eu l'argent pour acheter tout ça ? » a-t-il demandé, le visage rouge.

« C'est mon argent », ai-je répondu fermement.

« D'où vient tout cet argent ? Ce sont des choses chères, non ? » a-t-il demandé à nouveau.

« Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Hier tu disais que je ne pouvais pas acheter de beaux vêtements parce que je ne gérais pas bien mon argent. Maintenant que je les ai achetés, tu es en colère. C'est toi qui m'as dit d'être élégante. » J'ai essayé de rester calme.

Derrick est resté silencieux.

« Derrick, viens ici ! » a appelé Ruth depuis le salon.

Ils semblaient avoir une conversation sérieuse.

« Cette maison est le seul bien que notre famille possède, Lorraine. Je ne suis pas d'accord pour l'utiliser comme garantie pour un prêt bancaire. » La voix de Derrick était en colère.

« Mais Jack a besoin de capital pour démarrer son entreprise. En plus, nous ne travaillons plus. » La voix de Lorraine était aussi élevée.

Quoi ? Lorraine avait quitté son travail ? Pourquoi ? N'avait-elle pas juste commencé un nouveau poste ?

« Et si l'entreprise de Jack échoue ? Comment rembourserons-nous le prêt ? » a demandé Derrick.

Tout le monde s'est tu. Encore dans la chambre, j'ai jeté un coup d'œil par la porte. Leurs visages étaient tendus.

« Je vais chercher un autre travail. Peut-être qu'il y a un poste vacant dans ton entreprise, Derrick ? » a demandé Lorraine.

Derrick a poussé un profond soupir.

« Je ne peux rien promettre », a-t-il répondu, semblant réticent.

Il ne voulait clairement pas utiliser la maison comme garantie, surtout qu'il n'avait pas encore pu acheter une maison.

« Excusez-moi. »

« Ah, Kendall, entre ! » a appelé Ruth alors que Kendall entrait par l'entrée latérale.

« Lorraine, voici Kendall, la fille de Sonia. Elle travaille avec Derrick », a expliqué Ruth à Lorraine.

« Kendall. » La briseuse de ménage a tendu sa main à Lorraine.

« Lorraine », a répondu Lorraine en serrant la main de Kendall avec un sourire.

« Kendall, y a-t-il des postes vacants dans ton bureau ? J'aimerais postuler », a demandé Lorraine.

« Bonjour ! La patronne est juste ici, pas Kendall. » J'ai ri toute seule dans la chambre.

« Postule simplement, Lorraine. Je connais beaucoup de patrons au bureau », a dit Kendall.

« Quoi ? Elle connaît beaucoup de patrons ? Wow ! » J'ai couvert ma bouche pour retenir mon rire.

« Merci beaucoup, Kendall », a dit Lorraine joyeusement.

J'ai souri intérieurement. J'avais une idée pour me venger de Lorraine.

J'ai rapidement appelé Bradley.

« Bonjour, puis-je voir Mme Johnson ?! » On aurait dit que notre voisine me cherchait

« Bonjour. Oh, Ruby, entre ! » Ruth a invité Ruby et une autre femme qui semblait avoir une quarantaine d'années.

Je suis sortie pour les rencontrer.

« Mme Johnson, voici Sofia qui travaillera ici. »

Les yeux de Ruth se sont écarquillés en entendant les paroles de Ruby. Elle m'a regardée pour avoir une explication.

« Ah oui. Sofia, voici ma belle-mère. »

« Maman, j'ai demandé à Ruby d'amener quelqu'un pour aider à la maison pendant que je travaille », ai-je expliqué doucement à Ruth.

« Tu es sûre, Sarah ? Combien gagnes-tu pour pouvoir te permettre une femme de ménage ? » a interrompu Lorraine avec arrogance.

« C'est mon affaire, pas la tienne », ai-je répondu, agacée.

« Mais elle ne restera pas ici, maman. Elle viendra le matin et partira le soir ou la nuit après mon retour du travail », ai-je expliqué davantage.

Bien que Ruth n'ait pas été très gentille avec moi, je devais quand même avoir son approbation puisque c'était sa maison.

« D'accord. Tant que tu es responsable de son salaire et que tu ne charges pas Derrick », a répondu Ruth sèchement, comme d'habitude.

« Ne t'inquiète pas pour ça, maman. » J'ai souri, heureuse qu'elle ait donné son consentement.

« Très bien, Sofia peut commencer demain pour s'habituer au travail et à la famille ici. »

Sofia et Ruby sont parties.

J'ai vu Lorraine et Derrick qui se disputaient encore à propos de l'utilisation de la maison de Ruth comme garantie. Je pouvais voir la tristesse sur le visage de Ruth. Elle n'était probablement pas d'accord non plus, mais elle cédait toujours aux souhaits de ses enfants. Elle ne pouvait rien y faire.

Finalement, Derrick a accepté à contrecœur la demande de Lorraine.

Lorraine et son mari sont partis heureux, emportant le titre de propriété de Ruth.

Si les choses avaient été différentes, s'ils avaient toujours été gentils et respectueux envers moi en tant que membre de la famille, si Derrick ne m'avait pas trahie, j'aurais volontiers aidé cette famille.

Mais j'étais juste une personne ordinaire avec des sentiments et de la fierté. Ils m'avaient mal traitée pendant huit ans. J'avais essayé d'être patiente tout ce temps parce que se disputer était inutile et ne ferait qu'empirer les choses.

Je n'étais pas du genre à aimer les conflits, mais ils avaient profité de ma générosité. Bientôt, il serait temps pour moi de révéler ma véritable identité. Je ne serais plus l'épouse naïve et docile qu'ils pensaient que j'étais.

À la fête d'adieu de l'oncle Benny la semaine prochaine, je serais présentée comme la nouvelle PDG devant tous les employés. J'avais hâte de voir leurs visages.

Sofia est arrivée à six heures le lendemain matin. Gillian semblait bien s'entendre avec elle. Elle était attentive et efficace pour s'occuper de Gillian et aider aux autres tâches.

« Sofia, concentre-toi juste sur Gillian, maman et le ménage ici. Ne fais rien d'autre, surtout si quelqu'un d'autre te le demande, sauf moi ou maman », ai-je expliqué.

« Compris, Mme Johnson », a répondu Sofia en hochant la tête.

Pendant que nous cuisinions dans la cuisine, j'ai entendu la voix de Lorraine depuis le salon. Curieuse, je me suis rapprochée.

« Kendall ! »

« Oui, Lorraine ? »

« J'ai apporté ma candidature. S'il te plaît, aide-moi. Merci beaucoup. Tu es si gentille de m'aider. Si seulement tu avais rencontré Derrick plus tôt. Ce serait bien d'avoir une belle-sœur serviable comme toi, Kendall. »

Kendall souriait bêtement. Peut-être qu'elle se laissait emporter.

« Ma très chère belle-sœur, ne t'inquiète pas. Tu seras certainement acceptée dans mon entreprise. J'ai aussi hâte de voir ton expression choquée quand tu me verras là-bas.

« J'ai également préparé un poste qui te convient, Lorraine. » J'ai ri toute seule en pensant au travail que j'allais lui donner.