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La Secrétaire Ronde Devient Belle : L'Addiction du Patron Austère
La Secrétaire Ronde Devient Belle : L'Addiction du Patron Austère
Author: Léa Bailli

Chapitre 1

Author: Léa Bailli
« T'es habillée comme une pute, et tu prétends venir faire la secrétaire ? Tu te fous de moi ? Tu comptes t'y prendre comment ? »

Gervais s'est assis en écartant les jambes dans le grand fauteuil de cuir, le bras posé sur l'accoudoir. Toute la zone qu'il a couverte de son envergure a exsudé une froideur hostile et repoussante.

Il a toisé Mirabelle d'un regard chargé d'agressivité, un sourire moqueur aux lèvres : « Avec ton corps bien rempli, c'est ça, ton plan ? »

Ses paroles, pleines de mépris et de cruauté, ont frappé de plein fouet la nouvelle secrétaire qui se tenait devant lui.

Il était certain qu'elle ne partirait pas, qu'elle accepterait de rester comme sa secrétaire personnelle, collée à lui nuit et jour.

Pourtant, Mirabelle l'a regardé longuement, sans un mot, puis elle s'est retournée et a quitté la pièce.

L'expression assurée de Gervais s'est fissurée d'un coup. Il s'est levé d'un bond pour la rattraper, a plaqué violemment la porte qu'elle a entrouverte, et l'a retournée d'un geste brusque pour la plaquer contre le battant.

« Tu vas où comme ça ? »

Sa question basse et grondante a débordé d'une oppression suffocante.

Mirabelle a détourné la tête, refusant de croiser son regard.

Gervais, fou de rage, a empoigné son menton et l'a forcée à le regarder dans les yeux.

« Pourquoi tu dis rien ? T'étais bien bavarde quand tu m'as tenu tête ! Tu m'en veux de t'avoir envoyée à Ville Ronille, c'est ça ? »

Mirabelle a baissé les yeux, toujours muette.

Son silence a attisé la colère de Gervais, il l'a fixée, comme s'il ne l'avait pas vue depuis une éternité.

Son regard a brûlé d'une fièvre presque animale, prêt à dévorer la femme toute crue.

L'entêtement glacial de la femme l'a enfin poussé à bout.

« Putain, tu comptes revenir quand ? »

Il s'est penché vers elle, les yeux fixés sur ses lèvres rougies, et sa voix s'est faite plus douce, presque suppliante :

« Ça fait presque deux semaines... Si tu reviens, si tu admets que tu as eu tort, je te pardonnerai, d'accord ? »

Mais Mirabelle l'a soudain poussé de toutes ses forces, se débattant avec violence.

Pris de court, Gervais a failli la laisser s'échapper, avant de l'attraper brutalement par les poignets et de les lever au-dessus de sa tête, la clouant contre la porte.

Son regard, plein de feu et de trouble, s'est accroché à ses lèvres.

Et malgré la résistance furieuse de Mirabelle, il l'a embrassée - avec rage, avec désespoir.

Leur lutte a tourné à l'étreinte, sauvage et désordonnée, comme deux bêtes acculées prêtes à se déchirer.

Sous ses doigts, Gervais a senti la douceur de sa peau. La poitrine lourde et puissante de la fille crevait sa chemise, et un vertige l'a submergé.

Sa joue s'est frottée contre la sienne, et sa voix, rauque et haletante, a débordé d'un désir incontrôlé.

« J'ai envie de la faire éclater, tu sais ? Si je t'écrase contre moi, tu auras mal... Tu me regarderais enfin, tu pleurerais pour moi, et tu me supplierais de t'épargner, de te faire grâce... »

Il l'a menacée, l'a tentée, sans obtenir le moindre mot en retour.

Alors, il a mordu sa lèvre, férocement.

Mais malgré l'envie dévorante de franchir la limite, il n'a pas pu.

La frustration l'a consumé, la chaleur a enflammé tout son corps.

Jamais il n'a autant désiré une femme.

Il a été au bord de la folie.

« Monsieur ? Monsieur, réveillez-vous ! Vous êtes brûlant ! »

La voix de Léo Beaulieu a percé la brume.

Gervais a ouvert les yeux d'un coup, le regard égaré, et a rugi :

« Qui t'a permis d'entrer ? Sors d'ici ! »

Encore à moitié endormi, il a aboyé ces mots avec une colère instinctive.

Ses bras puissants ont serré quelque chose contre lui, comme s'il protégeait un trésor précieux qu'on menaçait de lui arracher.

Léo, inquiet, a compris que son patron délirait sous la fièvre.

Depuis tout à l'heure, il a murmuré des mots incohérents.

« Monsieur, il faut que vous repreniez vos esprits. Votre fièvre ne descend pas. Les médicaments ne suffisent plus, je dois vous emmener à l'hôpital tout de suite. »

Le cerveau embrumé de Gervais s'est enfin éclairci.

Il a regardé la couverture qu'il a tenue dans ses bras - et l'espoir, l'émotion brûlante de son rêve, se sont changés en honte et en rage.

Ce n'était pas Mirabelle, cette femme maudite.

C'était... un foutu rêve.

Et le pire, c'était lui-même.

Comment a-t-il pu rêver d'elle ? Lui demander de revenir ?

Et, mon Dieu, l'embrasser ? !

Tout son corps s'est figé, et dans sa tête, quelque chose s'est brisé net.

Il s'est levé d'un bond, mais ses jambes ont flanché.

Léo a essayé de le retenir, mais Gervais l'a violemment repoussé.

Il s'est précipité dans la salle de bain, et a commencé à vomir.

Une nausée maladive, sans fin, l'a secoué.

Rien n'est sorti, sinon un goût amer, acide, qui lui a brûlé la gorge et a ravivé encore plus le dégoût.

C'était un cercle vicieux.

Un dégoût qui lui est remonté du ventre jusqu'à l'âme.

Ce rêve a été bien trop réel. Même la sensation du baiser, du contact, il s'en est souvenu clairement, comme s'il avait vraiment embrassé Mirabelle.

Mais comment aurait-il pu vouloir l'embrasser ?

Peu importe qui c'était - tant que c'était une femme - même dans un rêve, c'était inacceptable !

Il a voulu effacer cette image de son esprit, mais rien n'y a fait.

Et bientôt, une autre scène, encore plus horrible, s'est imposée à lui : Alina et Nathan, leurs gestes obscènes et dégoûtants, ce corps à corps sale et animal.

La bouche d'Alina, souillée par ce qu'elle a fait pour Nathan.

Cette même bouche qui, bavée, a osé l'embrasser de force.

Ces souvenirs, ces images ignobles, ont explosé dans sa tête comme un cauchemar éveillé.

« Argh ! »

Il n'a plus réussi à se contrôler. L'impression de saleté, le goût écœurant du souvenir, tout cela l'a rendu fou.

Il a attrapé sa brosse à dents et s'est mis à se frotter les lèvres, les dents, la langue, avec une rage désespérée.

Sale. Tout est sale. Il se sent souillé jusqu'à l'os.

Léo, pétrifié, en a eu le cuir chevelu qui picotait, mais il n'a pas osé intervenir.

Comment cette crise a-t-elle pu ressurgir aussi soudainement ?

Tremblant, il s'est réfugié derrière la porte et a envoyé un message à toute vitesse :

[Secrétaire Mirabelle, vous arrivez quand ? Vite, au secours ! Le patron devient fou ! Il recommence à se brosser la bouche comme un malade, il va se blesser encore si ça continue !]

Presque au même instant où il a appuyé sur [Envoyer], le claquement rapide de talons aiguilles a retenti dans le couloir.

Léo a levé les yeux, stupéfait, presque incrédule.

Mirabelle est entrée, cheveux bruns ondulés, regard déterminé, l'air à la fois fatigué et brûlant de sang-froid.

Elle a avancé d'un pas vif, la démarche assurée et puissante, traînant derrière elle une odeur de vent et de désinfectant.

Elle a eu un corps plein, généreux, mais parfaitement équilibré - et une assurance rare.

Même ses rondeurs ont respiré la force et la confiance. On ne pouvait pas ne pas la remarquer.

Ses traits étaient marqués, profonds, d'une beauté un peu trop forte pour être douce.

Sur son visage rond, il y a eu une froideur fière, presque hautaine.

Et Léo n'a pu s'empêcher de penser : si elle perdait un peu de poids, elle serait... renversante.

Mirabelle a tenu une trousse médicale sous le bras. En marchant, elle a enfilé des gants en latex.

Elle a simplement hoché la tête vers Léo avant d'entrer d'un pas ferme dans la salle de bain.

Gervais, lui, brossait encore sa bouche à s'en arracher les lèvres.

Une bouffée de parfum familier a envahi la pièce avant même qu'il ait compris ce qui se passait, la brosse tachée de sang a été arrachée de ses mains.

Il a levé la tête brusquement.

Dans le miroir, il a vu cette femme - celle qui ne devait pas être là, mais celle qu'il rêvait de voir.

Son regard s'est glacé sur le reflet, sur l'image de Mirabelle.

Impossible.

Il refusait de le croire.

Il ne savait plus s'il rêvait encore.

Mais si c'était un rêve, cette fois, jamais il ne supplierait pour qu'elle revienne.

« Président, tournez la tête. »

Sa voix douce, un peu voilée, a porté une lassitude froide.

Mirabelle a posé une main gantée sur son menton et lui a doucement fait tourner le visage vers elle, mais ses gestes fermes.

Elle a pris un mouchoir, a essuyé avec soin le sang sur ses lèvres abîmées.

Son regard, concentré, n'a pas quitté sa bouche meurtrie.

Les gants blancs se sont teintés peu à peu de rouge.

Le regard méfiant de Gervais a quitté ses mains pour se poser sur son visage, si proche du sien.

Cette odeur, cette chaleur… c'était bien elle.

La vraie Mirabelle.

Pas l'ombre muette de ses rêves.

Son cœur s'est emballé, battant trop fort, trop vite.

Mais les mots qui sont sortis de sa bouche ont été ceux d'un homme sur la défensive : froids, moqueurs, cinglants.

« Alors, la grande secrétaire Gascar se souvient encore de rentrer ? Je croyais que tu allais rester à Ville Ronille pour te marier et faire des gosses. »
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